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Managers de proximité : comment les aider à mieux déceler les risques psychosociaux et les éviter ?

4 min - 02/03/2023

Les managers de proximité sont un maillon incontournable dans la lutte contre les risques psychosociaux (RPS) et ceci pour plusieurs raisons. Ils occupent une position stratégique dans les entreprises, située au carrefour entre la direction et les salariés. Ils sont donc d’excellents relais de prévention et de détection. Leur mode de management doit également faire l’objet d’une attention particulière pour ne pas devenir un facteur de risques. On vous dit tout dans cet article pour que vos managers deviennent un véritable rempart contre les RPS !

Qu’est-ce que les risques psychosociaux ?

 

Ce sont les risques affectant la santé physique et mentale des salariés. Ils correspondent à des situations de travail où sont présents, combinés ou non :

  • Le stress
  • Les violences internes
  • Le harcèlement moral
  • L’épuisement professionnel
  • Les violences externes
  • Le harcèlement sexuel

 

Une obligation générale de sécurité incombe à l’employeur selon le Code du travail. L’employeur doit donc assurer la santé physique et mentale des salariés, prendre toutes les mesures pour prévenir le harcèlement moral, afficher les décisions de justice relatives au harcèlement sexuel et aux agissements sexistes, et nommer un référent dans l’entreprise.

Comment faire de vos managers un véritable pilier de la lutte contre les RPS ?

 

Pour engager vos managers dans un programme de prévention efficace de ces risques, il est important d’avoir en face de vous des personnes qui ont de réelles compétences managériales et une vraie appétence pour ce métier. Hélas, les entreprises confondent parfois expertise métier et capacités managériales. Parce que le collaborateur est considéré comme un « bon expert », alors il peut devenir un “bon manager”. Or, le rôle de manager est un métier qui requiert des compétences particulières. Il combine un juste équilibre entre savoir-faire et savoir-être. Il demande de disposer de “soft skills” comme l’empathie et l’écoute tout en sachant fixer des limites, encadrer et motiver les équipes. Il est important d’identifier en amont les personnes qui ont les compétences requises pour exercer ce métier sous toutes ses formes.

Former les managers en continu

La formation des managers est cruciale pour deux raisons :

 

→ La première est de les sensibiliser sur ce sujet, les aider à intervenir à trois niveaux :

  • Prévenir (prévention primaire),
  • Détecter (prévention secondaire),
  • Gérer des situations de crise dans les cas extrêmes (prévention tertiaire).

 

→ La deuxième raison est de les aider à ce que leur mode de management ne devienne pas une cause de RPS. En effet, s’il existe des managers dits « toxiques » ou « pervers », dans la plupart des cas les managers peuvent agir de manière maladroite sans se rendre compte des effets de leurs comportements sur les équipes. Les managers sont des êtres humains avec leurs émotions, leur histoire et leur sensibilité !

Afin d’aider les managers à atteindre tous ces objectifs, un programme de formation est incontournable. Pour être efficace, la formation dispensée doit prendre en compte le type de personnalité du manager pour l’aider à développer des compétences précises. La formation peut également prendre la forme d’un coaching ou de partages entre pairs. Le manager doit apprendre à stimuler les équipes de manière positivemieux communiquer avec ellesgérer son temps et son stress. Les entreprises ont tout intérêt à faciliter la mise en place d’une communauté managériale pour que chacun puisse partager de manière récurrente ses expériences et diffuser ses bonnes pratiques. C’est un appui précieux !

Enfin, pour réussir et avoir un impact positif sur les entreprises, ces formations ne doivent pas être ponctuelles mais s’inscrire dans un programme de formation continue.

Apprendre à gérer son stress et celui de ses équipes

Une grande majorité des situations de RPS génère du stress. Celui-ci doit être considéré comme un véritable signal d’alarme. Si le stress est utile pour nous mettre en alerte face au danger, celui-ci ne doit pas s’installer dans la durée sinon le collaborateur peut s’épuiser et faire un burn out. Aussi, il est important que les managers sachent évaluer leur niveau de stress et mesurer celui de leurs collaborateurs. Pour comprendre et repérer les signaux, nous conseillons aussi aux managers et plus généralement à tous les salariés de rester à l’écoute de leur corps. Les signaux qui doivent alerter sont scindés en plusieurs phases :

 

→ L’alerte

  • Physique : augmentation du pouls, apparition de sueurs, tensions musculaires…
  • Émotionnelle : méfiance, peur, irritabilité, colère…
  • Mentale : indécision, confusion, étourderie, préoccupation…

 

→ La résistance

  • Physique : maux d’estomac, trouble du sommeil, fatigue, allergies…
  • Émotionnelle : anxiété, jalousie, isolement, perte d’intérêts, pleurs…
  • Mentale : perte de mémoire, peur de la nouveauté, fixation sur le passé…

 

→ L’épuisement

  • Il se caractérise par des « burn out », qui sont définis par la Haute Autorité de Santé comme un “épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».

 

 

L’absentéisme peut également être un signal à prendre en compte !

 

Instaurer un dialogue ouvert et régulier

La communication est très importante pour lutter contre les RPS. Cet aspect est souvent sous-estimé par les entreprises. Pourtant la communication permet de déminer des situations qui peuvent entraîner ces risques : non-dits, malentendus, conflits…

Pour cela, le manager doit apprendre à créer des moments d’échanges réguliers avec les équipes, formels et informels, à travers des feedbacks en tête à tête mais aussi des points d’équipe. Il doit apporter une attention particulière pour communiquer des changements ou des prises de décision importantes. Il doit anticiper ces annonces, les dire clairement, parfois oser dire que « ça va être moins bien avant d’être mieux » et rester disponible pour répondre aux questions des collaborateurs. Il doit également apprendre à savoir approcher une personne en difficulté sans se substituer à un professionnel de santé.

La communication doit être fluide dans les deux sens. Le manager doit pouvoir communiquer des décisions de la direction, ou les siennes, mais aussi faire remonter des feedbacks des équipes vers le top management.

Donner des relais dans l’entreprise

Les entreprises doivent permettre aux managers de s’appuyer sur des relais en interne. Comme nous l’avons vu plus haut, constituer une communauté managériale est particulièrement importante notamment dans le secteur tertiaire avec la généralisation du télétravail. En effet, le management à distance est un exercice nouveau et pose de multiples questions : comment animer ce réseau ? Comment créer des moments de partage ? Échanger avec des pairs est un précieux atout pour aider les managers à faire face aux nouveaux modes de collaboration qui comportent des risques. Mais il existe d’autres relais : les équipes RH, la médecine du travail (médecin du travail, infirmière, assistante sociale…), les partenaires sociaux mais aussi les collègues et les collaborateurs qui peuvent faire remonter l’information. En entreprise, plus les relais sont nombreux et travaillent ensemble, meilleure sera la politique mise en place.

Une direction engagée

Enfin, la direction doit être pleinement investie pour qu’à leur tour les managers s’engagent dans la lutte contre les RPS. La direction est l’acteur majeur car elle guide et soutient cette politique. Comme toute action, elle nécessite des moyens financiers. Investir dans son capital humain est la clé de la réussite des entreprises. Cet engagement peut même être inscrit dans la politique RSE de l’entreprise pour l’institutionnaliser.

Les RPS ne sont pas une fatalité. Pour en savoir plus sur les possibilités qui s’offrent à vous, prenez dès à présent contact avec notre équipe d’experts.

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