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COVID long : comment mieux comprendre et intégrer les salariés touchés ?

5 min - 21/08/2024

Le COVID long se caractérise par la persistance des symptômes de la COVID-19 au-delà de 3 mois après le début de la maladie selon l’OMS. Cette pathologie, reconnue comme telle depuis août 2020 par ce même organisme, concernerait environ deux millions de personnes en France selon Santé publique France. Les symptômes, variables d’un individu à l’autre, peuvent altérer leur qualité de vie et affaiblir leur capacité de travail. Du fait de son apparition très récente, les entreprises ne sont pas toujours bien préparées à réintégrer les salariés concernés. Dans cet article, découvrez comment les COVID longs se manifestent, leur impact sur le travail et des pistes de solutions pour les entreprises afin d’inclure au mieux les collaborateurs touchés.

COVID long : quelles sont les personnes concernées ?

Toutes les personnes ayant contracté le virus de la COVID-19 peuvent développer une forme longue de cette maladie. Cependant, certains individus semblent plus à risque que d’autres. C’est le cas des femmes et des patients ayant développé des symptômes importants et sévères de la COVID-19 lors de la phase aiguë. Le fait d’avoir une autre pathologie au moment de la contraction du virus de la COVID-19 est également un facteur de risque. Le tabagisme, le surpoids et la précarité sont des risques supplémentaires de développer une forme longue de la COVID-19.

Une étude réalisée par Santé publique France et publiée en juin 2023 montre que la prévalence du COVID long est plus élevée chez les femmes (10,2%), chez les personnes en recherche d’emploi (14,9%) et chez les sujets ayant été hospitalisés pour COVID-19 (18,6%).

Comment se manifeste un COVID long ?

Les personnes atteintes de COVID long souffrent généralement de plusieurs symptômes physiques ou psychologiques qui peuvent varier d’un individu à l’autre en intensité et en association. Les patients alternent des périodes d’accalmie et de rechute avec des symptômes imprévisibles. De très nombreux symptômes ont été répertoriés à ce jour.

Voici quelques exemples de ceux qui sont fréquemment rencontrés :

  • Une grande fatigue : symptôme le plus fréquent, l’asthénie ou un état de grande fatigue peut parfois être très intense avec un impact important sur la qualité de vie du patient en général et la reprise d’une activité professionnelle normale.

  • Des symptômes respiratoires : des essoufflements peuvent apparaître avec ou sans effort accompagnés d’une toux persistante.

  • Des troubles psychologiques : le site Ameli indique que chez les personnes souffrants de COVID long, des symptômes dépressifs et anxieux apparaissent chez 15% des personnes ayant été hospitalisées pour cette maladie. Ce chiffre atteint 30% chez les personnes ayant été soignées à domicile. Par ailleurs, les personnes ayant été hospitalisées en soins intensifs ou en réanimation peuvent souffrir d’un stress post-traumatique au-delà de 4 semaines après leur prise en charge pouvant se traduire par des insomnies, des troubles de la mémoire, de l’irritabilité et de l’impulsivité.

  • L’atteinte de plusieurs organes : d’autres organes sont également concernés par le syndrome du COVID long comme les yeux (larmoiements, yeux rouges, démangeaisons …) mais aussi le système digestif (nausées, perte d’appétit, bouche sèche, douleurs abdominales…) et le coeur (troubles du rythme cardiaque).

  • Des douleurs diverses : le COVID long peut entraîner des douleurs thoraciques, musculaires et articulaires, des vertiges, acouphènes, migraines ainsi que des maux de ventre (brûlures et crampes de l’estomac, douleurs de l’intestin).

Comment favoriser l’inclusion des salariés atteints de COVID long ?

Sensibiliser les parties prenantes

Cette maladie est encore très récente, c’est pour cette raison que les entreprises doivent se tenir informées sur ce sujet. La médecine du travail est une source d’information pour les employeurs afin de connaître l’état des lieux et les avancées de la recherche. Tous les acteurs concernés dans les organisations comme les missions handicap, les responsables QVCT et les ressources humaines doivent actualiser régulièrement leurs connaissances. Un certain nombre d’étapes sont nécessaires pour accueillir les salariés atteints de COVID long dans les entreprises. Tout d’abord, avant d’envisager un retour au travail, les salariés atteints par cette forme de la COVID-19 doivent s’assurer auprès de leur médecin traitant de leur capacité à reprendre une activité professionnelle. Une fois que cette décision est prise, certaines étapes doivent être respectées, même avant le retour, afin de faciliter la reprise.

Maintenir le dialogue avec le salarié

Le dialogue entre les salariés affectés, la médecine du travail et les entreprises doit être maintenu avec des rencontres régulières afin d’organiser leur retour dans les meilleures conditions en fonction de leurs symptômes et de leur état de santé général. En effet, les symptômes peuvent s’améliorer dans le temps si la reprise du travail se fait de manière progressive et adaptée. Le retour de chaque collaborateur doit faire l’objet d’une approche personnalisée car chaque cas est différent. Les durées de rétablissement peuvent être très différentes d’un malade à l’autre. Par ailleurs, ils ont également un rôle économique majeur. Bénéficiant la plupart du temps de meilleurs revenus et d’un pouvoir d’achat plus conséquent, ils soutiennent financièrement leurs enfants et participent à la croissance économique de certains secteurs d’activité. Les plus de 50 ans ont ainsi un rôle clé dans la société et une utilité sociale forte.

Aménager et adapter les postes de travail

Miser sur un retour progressif

Le retour progressif des collaborateurs atteints de COVID long est fortement recommandé quels que soient les symptômes dont ils souffrent. Les employeurs et les collaborateurs peuvent fixer ensemble des objectifs réalistes à atteindre dans les premières semaines ou les premiers mois de travail en fonction de l’état de santé du salarié. Les services de santé au travail ont l’habitude de donner des conseils sur les ajustements et le soutien des personnes souffrant de maladies longue durée. N’hésitez pas à associer le service de santé au travail sur la manière d’adapter le lieu de travail pour ces salariés. À savoir : pendant l’arrêt de travail (s’il est supérieur à 30 jours), le patient, le médecin traitant, du travail ou conseil ont la possibilité de solliciter une visite de pré reprise Cette visite non obligatoire et confidentielle permet de faire un point en amont de la reprise et d’évaluer les capacités des salariés à reprendre leur fonction. À cette occasion, des aménagements de poste peuvent être proposés et transmis à l’employeur avant la reprise si le salarié donne son accord.

En cas d’arrêt maladie de plus de 60 jours, la visite médicale de reprise auprès de la médecine du travail est obligatoire.

Plus largement, la médecine du travail peut conseiller l’employeur en :

  • Élaborant un plan de rétablissement et de réadaptation personnalisé ;

  • Identifiant les risques liés au lieu de travail et/ou à la tâche en coordination avec les managers ;

  • Mettant en place une surveillance de la santé de ces salariés.

Le retour progressif des collaborateurs atteints de COVID long est fortement recommandé quels que soient les symptômes dont ils souffrent. Les employeurs et les collaborateurs peuvent fixer ensemble des objectifs réalistes à atteindre dans les premières semaines ou les premiers mois de travail en fonction de l’état de santé du salarié. Les services de santé au travail ont l’habitude de donner des conseils sur les ajustements et le soutien des personnes souffrant de maladies longue durée. N’hésitez pas à associer le service de santé au travail sur la manière d’adapter le lieu de travail pour ces salariés. À savoir : pendant l’arrêt de travail (s’il est supérieur à 30 jours), le patient, le médecin traitant, du travail ou conseil ont la possibilité de solliciter une visite de pré reprise Cette visite non obligatoire et confidentielle permet de faire un point en amont de la reprise et d’évaluer les capacités des salariés à reprendre leur fonction. À cette occasion, des aménagements de poste peuvent être proposés et transmis à l’employeur avant la reprise si le salarié donne son accord. En cas d’arrêt maladie de plus de 60 jours, la visite médicale de reprise auprès de la médecine du travail est obligatoire. Plus largement, la médecine du travail peut conseiller l’employeur en :
  • Élaborant un plan de rétablissement et de réadaptation personnalisé ;
  • Identifiant les risques liés au lieu de travail et/ou à la tâche en coordination avec les managers ;
  • Mettant en place une surveillance de la santé de ces salariés.
La reprise du travail peut être facilitée par la mise en place d’un temps partiel thérapeutique avec une durée limitée, et sous réserve de l’accord de l’employeur, si l’état de santé du salarié le nécessite. La médecine du travail peut recommander ce dispositif au cas par cas.

Limiter les efforts

Les postes de travail doivent être aménagés ou adaptés en fonction des symptômes prédominants. Pour les personnes souffrant particulièrement d’asthénie, les employeurs doivent aménager leur temps de travail pour éviter qu’elles ne déploient de trop nombreux efforts pour effectuer leurs tâches. Un emploi du temps trop chargé peut entraîner rapidement un surmenage suivi d’un arrêt de travail afin que le salarié puisse récupérer. Cette situation aura un impact négatif sur la santé physique et mentale du collaborateur ainsi qu’un effet totalement contre-productif dans son cheminement vers la guérison. En revanche, certaines techniques comme celle du pacing permettent d’adapter le rythme de vie en fonction de sa réserve d’énergie. Elle est utilisée dans plusieurs pathologies dont les COVID longs. Aider les collaborateurs concernés à l’utiliser est un véritable bénéfice pour contrôler son état de fatigue en complément des aménagements de travail. Quelques conseils peuvent également faciliter cette reprise comme la programmation de pauses régulières dans la journée, alterner le travail hebdomadaire entre présentiel et télétravail, avoir un emploi du temps très flexible…

Cibler des tâches uniques

Certaines personnes atteintes par cette forme de la COVID-19 peuvent avoir du mal à effectuer plusieurs tâches en même temps ou à se concentrer. L’organisation du temps de travail articulée autour de tâches uniques peut être nécessaire. L’intervention d’un ergothérapeute peut également les aider à mieux gérer leur mission au quotidien.

Restreindre la pénibilité

Enfin, une orientation vers des postes plus sédentaires est conseillée pour les salariés occupant habituellement des fonctions nécessitant un effort physique si ces derniers présentent une gêne respiratoire accompagnée de toux persistante.

Lutter contre les stéréotypes et les discriminations

Afin de changer le regard sur les salariés de plus de 50 ans en entreprise, les entreprises peuvent mener tout d’abord des enquêtes internes pour comprendre la manière dont ces salariés sont perçus par les autres et leur ressenti au quotidien. En vous basant sur ces résultats, et pour faire évoluer les mentalités, vous pouvez mettre en place une campagne pour sensibiliser les équipes sur ce sujet. Cela peut être l’occasion de déminer les idées reçues et/ou de rappeler les principes d’un comportement plus inclusif. AXA a pris les devants avec son programme : “L’audace n’a pas d’âge !”. Près de 40% des collaborateurs de l’entreprise sont âgés de 50 ans et plus. Ce programme a pour objectif de les accompagner pour développer leur employabilité et casser les clichés sur l’âge à travers une campagne de communication interne et des podcasts qui donnent la parole à des personnalités qui osent se réinventer autour de la cinquantaine.

Faire preuve de solidarité

Écouter et soutenir dans la durée les collaborateurs touchés permet de mieux les accompagner. Faire preuve d’écoute et d’empathie à leur égard est important dans leur processus de guérison. Si des aménagements sont nécessaires, l’entreprise doit veiller à ce que ces salariés ne soient pas discriminés ou stigmatisés du fait de leur état de santé. Certaines entreprises formalisent cette attention en créant des groupes de soutien ou en engageant pleinement les missions handicap sur ce sujet. Les salariés touchés ont besoin à la fois d’un soutien psychologique mais aussi administratif notamment auprès de la MDPH ou pour faire reconnaître leur pathologie en affection longue durée. Il existe également un enjeu financier pour les malades qui sont fragiles d’un point de vue économique. Les politiques de soutien doivent prendre cet aspect en considération. Il est nécessaire de rappeler que les COVID longs peuvent toucher les enfants et les adolescents tout comme les aînés. Par conséquent, certains collaborateurs peuvent se retrouver en situation d’aidant pour un enfant, un parent ou un conjoint touché par cette forme de la COVID-19. Votre programme vis-à-vis des salariés aidants est donc concerné par cette maladie. La réintégration et le suivi des personnes touchées par une forme longue de la COVID-19 est une nouveauté pour les entreprises. N’hésitez pas à informer vos équipes pour les aider à mieux connaître cette maladie et les spécificités de son accompagnement notamment en milieu professionnel.

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