Rappel : que sont les troubles musculo-squelettiques ?
Les troubles musculo-squelettiques sont des affections douloureuses qui touchent :
- Les muscles
- Les tendons
- Les nerfs
- Et les articulations
Causés par des mouvements répétitifs, des positions inconfortables, des gestes brusques ou des efforts physiques excessifs, ils sont fréquents en milieu professionnel. C’est le cas a fortiori dans les secteurs où les tâches sont difficiles et nécessitent une sollicitation musculaire importante.
Bien que multifactorielles, de nombreuses maladies sont consécutives aux TMS, parmi lesquelles :
- La tendinite, de l’épaule, du coude, du poignet ou du genou
- Le syndrome du canal carpien dû à la compression du nerf médian situé au niveau du poignet
- La lombalgie, autrement dit le mal de dos
- La hernie discale
- Le syndrome de la coiffe des rotateurs qui se manifeste par des douleurs, une faiblesse et une limitation des mouvements de l’épaule
Comment prévenir les TMS ?
La prévention des TMS doit être intégrée au sein d’une véritable démarche de l’entreprise pour préserver à long terme la santé des collaborateurs. Parmi les actions à mener et à développer en fonction de votre environnement de travail, voici les principales afin de diminuer le taux de TMS.
1. L’analyse des postes de travail
Une analyse précise des postes de travail doit être réalisée pour identifier les facteurs de risque de TMS. Cette évaluation permet de détecter les facteurs mécaniques :
- Les gestes répétitifs
- Les contraintes posturales
- Les charges lourdes
Et les facteurs environnementaux qui entraînent un effort physique supplémentaire pour réaliser une tâche :
- Le niveau de température, sachant que certaines douleurs évoluent sur ce critère
- Le bruit : qui peut nécessiter de se placer à un autre poste, parfois mal adapté aussi
- La luminosité : une mauvaise lumière qui demande de se pencher pour y voir plus clair notamment
- L’exposition aux vibrations, etc.
Soit tous les critères qui contribuent au développement de ces troubles.
2. L’adaptation des postes de travail
Après l’analyse, vient le temps de l’adaptation de ces mêmes postes pour augmenter le confort des gestes et s’adapter aux problématiques des salariés. À cet effet : l’ajustement de la hauteur des tables de travail, l’apport de sièges ergonomiques, une meilleure luminosité et d’autres outils permettent de réduire les contraintes physiques, les positions inconfortables et par conséquent le risque de TMS. De la même façon, n’oublions pas l’aménagement des postes en télétravail qui est tout aussi important.
3. La formation et l’information
Les formations pour prévenir et diminuer les TMS sont indispensables et concernent tous les acteurs de l’entreprise : l’employeur et ses salariés. Cette sensibilisation permet à chacun d’adopter les gestes adéquats et de prendre conscience de l’importance de la santé musculo-squelettique. Il s’agit aussi de pérenniser cette action pour en faire un vecteur de prévention à part entière.
4. La participation des collaborateurs dans le processus d’écoute des collaborateurs
Rien ne peut se faire sans les échanges de points de vue et l’implication de vos collaborateurs dans cette démarche. Pour cela, il est d’abord important d’auditer la situation, par exemple à partir de questionnaires anonymisés pour connaître les douleurs ressenties qui sont possiblement liées au travail.
Comme le conseille l’INRS, cela demande aussi d’associer les différents services, le CHSCT et/ou les instances représentatives du personnel ainsi que le service de santé au travail. De même, la prise en charge à la fois globale et personnalisée de cet enjeu de santé au travail peut nécessiter l’intervention d’un prestataire externe.
5. L’action et la prévention individuelle
En tant qu’employeur, vous devez aussi encourager vos salariés à prendre en parallèle certaines mesures pour limiter la survenue de douleurs : la position à adopter, par exemple pour avoir les yeux bien en face de l’écran afin de ne pas malmener son dos, ou encore de préférer la souris au trackpad – ou inversement selon les cas -, pour éviter des douleurs à la main et au poignet.
6. La rotation des tâches
La rotation des tâches est une pratique qui consiste à diversifier les mouvements et de répartir les sollicitations musculaires. Cela contribue à réduire la répétitivité des gestes et à limiter les risques de TMS. Dans une usine, cela suppose de réaliser une rotation en fonction du personnel. Mais sur des postes sédentaires dans des bureaux, il s’agit plutôt de faire évoluer les tâches pour éviter de cliquer pendant des heures sur une souris notamment. De plus, il est important de faire des pauses et de pratiquer une activité physique régulière.
7. L’aménagement des horaires de travail
Les TMS nécessitent aussi de s’interroger sur les horaires de travail et les efforts consentis sur la semaine. L’aménagement des horaires de travail peut ainsi aider à prévenir l’apparition des TMS.
Cela passe aussi par des pauses plus régulières (on en revient à la rotation des tâches). Tout cela peut demander une nouvelle organisation du travail, soit des changements beaucoup plus profonds, mais qui auront des effets rapidement visibles.
8. Une surveillance accrue de l’état de santé
Le fait de détecter précocement les premiers signes de TMS est, comme pour la plupart des pathologies, le meilleur moyen de limiter ses conséquences, notamment sur l’intensité des douleurs.
Un bilan de santé adapté, par exemple sur les habitudes de vie, aide bien souvent à anticiper d’éventuelles pathologies et douleurs émergentes. Au-delà d’un bilan, une réelle démarche de dépistage TMS et de bilans posturaux est indispensable.
9. L’évaluation et l’amélioration continue
Pour une démarche de prévention efficace à long terme, comme dans un projet professionnel classique, l’évaluation régulière des actions mises en place pour prévenir les TMS est une étape permanente indispensable. En plus d’identifier les améliorations visibles, notamment sur le taux d’absentéisme, vous renforcerez petit à petit vos mesures de prévention existantes pour les rendre plus efficaces au fil du temps et surtout adaptées au plus près des besoins de vos collaborateurs.
En respectant ces 9 principes de prévention, vous pourrez réduire significativement les risques de TMS au travail. Sachez aussi qu’une démarche proactive et participative favorise la prise de conscience collective des enjeux liés à la santé musculo-squelettique, tout en garantissant des conditions de travail plus sûres sur le long terme.
Vous souhaitez engager une démarche contre les TMS dans votre entreprise ? Nos experts se feront un plaisir de vous aider à mettre en place un plan de prévention sur-mesure. Un premier pas pour une diminution à long terme des douleurs et de ses conséquences sur le travail.