Le risque routier en entreprise en chiffres
Le risque routier en entreprise en chiffres
Commençons par quelques chiffres pour prendre conscience de l’ampleur du risque routier au sein des entreprises. Selon le Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, en 2021, le risque routier a représenté :
- 12,3% des accidents du travail
- 35% des accidents du travail mortels
- 5 millions de journées d’arrêt de travail chaque année
- Soit l’équivalent de 18 000 salariés arrêtés toute l’année
Le baromètre Axa prévention sur les comportements sur la route lors des trajets professionnels réalisé par l’Institut Kantar publié en avril 2023 nous éclaire également sur les facteurs qui entraînent le risque routier. 66% des conducteurs de véhicules de société indiquent que le stress ressenti durant les trajets professionnels est exclusivement lié au travail (contre 56% pour l’ensemble des conducteurs de trajets professionnels). Toujours selon le Baromètre Axa Prévention, les motifs de stress révélés par cette enquête sont les suivants :
- La crainte d’arriver en retard aux rendez-vous professionnels, pour 47% de l’ensemble des personnes interrogées et 53% des conducteurs de véhicules de société ;
- La peur de ne pas atteindre ses objectifs, pour 11% de l’ensemble des personnes interrogées et 24% des conducteurs de véhicules de société ;
- La pression émanant de la hiérarchie, pour 10% de l’ensemble des personnes interrogées et 22% des conducteurs de véhicules de société.
Comment l’employeur peut-il agir pour diminuer le risque routier ?
Tout d’abord l’employeur a des obligations afin d’assurer la santé et la sécurité au travail. Le risque routier entre dans ces obligations. Sa première démarche est d’inscrire le risque routier dans le document unique d’évaluation des risques professionnels ou DUERP. Cette identification des risques doit ensuite le mener à prendre des mesures pour les prévenir et engager des actions dans la durée. Il existe plusieurs étapes pour évaluer les risques routiers et des pré-requis indispensables avant d’établir un plan d’actions efficace selon l’INRS :
Faire une analyse approfondie du risque routier
Il convient avant tout de faire un état des lieux de ces risques afin de comprendre comment sont organisés les déplacements dans l’entreprise et quels sont les salariés les plus exposés à ces risques. Enfin, les employeurs peuvent catégoriser et étudier les accidents survenus et dégager ainsi des tendances.
Attention cependant, le risque routier n’est pas uniquement synonyme d’accidents de la route ! Conduire de manière prolongée comporte également des risques pour la santé des salariés comme le stress. Les gestes répétitifs dus à la conduite et la position assise prolongée sont également un facteur de troubles musculo-squelettiques (TMS). Les déplacements fréquents en voiture peuvent également être une source de pollution chimique et sonore.
Mettre en place des actions adaptées
En s’appuyant sur cette analyse, l’employeur pourra mettre en place des actions personnalisées et adaptées à son entreprise. Ces actions peuvent prendre plusieurs formes :
- La formation des salariés au risque routier avec des exercices de conduite et aussi des aspects plus théoriques pour mettre en garde contre les dangers potentiels ;
- Un changement ou une meilleure gestion de la flotte des véhicules de fonction. Afin de réduire le risque santé, les employeurs peuvent avoir recours à des véhicules mieux équipés et privilégier les boîtiers de vitesse automatique pour éviter les TMS mais aussi des systèmes de ventilation plus performants pour moins exposer les collaborateurs à la pollution ou à des agents chimiques, etc.
- L’établissement d’un protocole de bonne conduite (respect des temps de pause, interdiction de consulter son portable au volant, etc.).
Une autre action indispensable pour faire baisser le nombre d’accidents est de mieux organiser les déplacements en amont comme définir les tournées et les itinéraires afin de sécuriser au maximum les parcours. Les autoroutes sont des voies à privilégier car elles sont plus sûres que le reste du réseau routier.
Des pistes pour réduire le risque routier dans la durée
Dans la mesure du possible, évitez les déplacements qui ne sont pas indispensables. De plus en plus de salariés travaillent depuis leur domicile et sont désormais habitués à faire des visio-conférences. Avant chaque déplacement, posez-vous la question de savoir si une rencontre en présentiel est vraiment obligatoire ou non. Vous atteindrez ainsi un double objectif : la réduction du risque routier et la préservation de l’environnement avec réduction des émissions de gaz à effet de serre.
De manière générale, et lorsque cela est possible, il convient de privilégier les transports en commun au véhicule particulier. Ce mode de transport peut être complété par la location d’un véhicule afin d’acheminer vos équipes sur leur lieu de destination si celui-ci n’est pas à proximité d’une gare ou d’un aéroport. Cette combinaison comporte moins de risques.
Enfin, il est primordial que le droit à la déconnexion soit respecté pendant les temps de trajet effectués seuls. Selon la sécurité routière, lire un message en conduisant multiplie le risque d’accident par 23 et 69% des Français utilisent leur portable en conduisant. Selon le baromètre Axa prévention, l’utilisation du téléphone au volant par les conducteurs de véhicules de fonction atteint même le chiffre record de 97% pour au moins un usage, contre 89% en 2022. Cet organisme propose une application qui informe l’expéditeur d’un message que le destinataire est en train de conduire et ne peut répondre pour le moment. Toujours selon la sécurité routière, les écouteurs et les oreillettes sont interdits au volant. Seuls les kits intégrés à bord des véhicules sont autorisés.
La lutte contre les addictions est également un levier de réduction des accidents de la route dans le cadre professionnel. Même occasionnelle, la consommation d’alcool doit être proscrite au travail. Ainsi, il convient de rappeler de ne pas boire d’alcool avant de prendre le volant même après un déjeuner ou un dîner avec des clients. La sobriété doit rester de mise !
La sécurité routière met à disposition des entreprises des campagnes de communication et d’autres outils pour sensibiliser les salariés à ce risque. Les entreprises peuvent également renforcer leurs actions en s’engageant sur 7 points concrets pour favoriser une conduite en toute sécurité comme :
- Limiter l’usage du téléphone au volant au cas d’urgence
- Rester sobre sur la route
- Mettre systématiquement sa ceinture de sécurité
- Respecter les limitations de vitesse en toute circonstance
- Faire régulièrement des pauses
- Se former à la sécurité routière
- Porter un équipement adéquat à vélo
Et les deux-roues ?
Pour atteindre des objectifs louables, les entreprises sont de plus en plus séduites par les vélos de fonction. En effet, le vélotaf est un excellent moyen d’améliorer la santé des salariés et également de réduire l’impact carbone de l’entreprise. Les deux-roues ne sont malheureusement pas à l’abri des accidents. Là encore, des formations sont nécessaires pour prévenir les dangers de la route pour les cyclistes, encourager le port du casque et le respect du code de la route, privilégier les pistes cyclables lorsque celles-ci existent et être bien visible des autres véhicules notamment la nuit ou par mauvais temps avec un équipement rétro-réfléchissant.
Vous avez envie de faire baisser le risque routier dans votre entreprise ou encore de comprendre son impact sur la santé des salariés et de mettre en place des actions adaptées ? Nos experts VerbaTeam sont à votre disposition pour vous aider à agir dans la durée.
Source : INRS, risques routiers. Démarche de prévention et Sécurité routière. Le téléphone et la conduite et Employeurs engagés.