Absentéisme : de nombreux facteurs de risques
Le télétravail généralisé et ses impacts possibles (isolement relationnel, sentiment d’un manque de reconnaissance de l’effort consenti car « invisible » lorsqu’on n’est pas au bureau, équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle…) ont potentiellement contribué à augmenter le taux d’absentéisme dans les entreprises. D’après un sondage Ifop pour Back Office Santé, datant de mai 2021, un DRH sur deux a constaté que le télétravail a été nocif pour la santé les salariés.
Comme le rappelle le réseau Anact-Aract, l’absentéisme est protéiforme. Ses causes peuvent être d’origines diverses : « les ambiances physiques mais aussi l’organisation du travail, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé, etc. »
La crise sanitaire a contribué à accentuer des facteurs de risques qui étaient déjà en germe dans l’entreprise. Comme le montre l’enquête CoviPrev (vague 29 – 28 octobre au 5 novembre 2021), l’incertitude et le manque de relations sociales ont pu venir renforcer des situations de fragilité psychique : « 23 % des Français montrent des signes d’un état anxieux. »
De plus, le manque d’activité physique ou le recours accru aux écrans ont pu venir accroître des troubles du sommeil : « 66 % des Français déclarent des problèmes de sommeil au cours des 8 derniers jours. »
Mais l’absentéisme peut également s’expliquer par des facteurs structurels. On distingue alors entre :
- Les causes directes, qui sont subies de plein fouet par le salarié. On retrouve ainsi les accidents de travail et/ou de trajet, ainsi que les maladies professionnelles.
- Les causes indirectes, qui sont liées à l’environnement de travail dans lequel évolue le salarié. Les différents éléments incriminés peuvent notamment être le mode de management, le manque de feedback et/ou de reconnaissance professionnelle, ou encore les phénomènes de burn-out ou de bore-out.
Quelles conséquences de l’absentéisme sur la vie de l’entreprise ?
Les impacts sur la vie de l’entreprise peuvent être aussi nombreux que délétères. L’absentéisme peut notamment conduire à une désorganisation plus ou moins prononcée des équipes, amenant à revoir fréquemment l’organisation du travail et la répartition des tâches. Il peut aussi être à l’origine d’une baisse de qualité ou générer des coûts supplémentaires liés, par exemple, au remplacement inopiné des absents.
Lutter contre l’absentéisme : une responsabilité collective
L’absentéisme n’est pas seulement l’affaire de la DRH est qui est la direction qui suit le plus souvent cet indicateur. La direction de l’entreprise, la DRH et l’ensemble des managers doivent se mobiliser pour :
• Accompagner les salariés sur les thématiques liées aux risques psychosociaux
• Repérer les zones de fragilité
• Accompagner les salariés dans l’hybridation du travail
• Suivre l’état de santé des salariés
Face à l’absentéisme, adopter une approche globale
Comment concevoir et mettre en œuvre une telle stratégie de prévention de l’absentéisme ? L’entreprise peut s’inspirer du triptyque « comprendre, agir, mesurer » :
- Comprendre l’absentéisme et identifier ses causes à travers des outils de diagnostic et de suivi.
- Agir pour influer positivement sur la santé des salariés en construisant un plan de prévention et en identifiant des opérations.
- Mesurer les risques pour renforcer la résilience du groupe et piloter les impacts en continu.