Lieux et sécurité au travail : quelles sont les obligations ?
Tout d’abord, il convient de rappeler que les lieux de travail, comme l’indique Entreprendre.Service-Public.fr, “doivent être conçus et aménagés de façon à garantir la sécurité des salariés.” Les risques doivent être pris en compte dès la conception des espaces de travail afin de garantir la sécurité des salariés. Lors de la conception ou l’aménagement des locaux, l’employeur doit prendre en compte un certain nombre d’éléments comme la qualité de l’air, les nuisances sonores, l’éclairage, la température, etc.
Améliorer la qualité de l’air
L’air intérieur est beaucoup plus pollué que celui en extérieur. Plusieurs études ont démontré qu’une mauvaise qualité de l’air au travail avait un impact significatif sur la santé et la performance des salariés. C’est le cas d’une étude menée par des scientifiques d’Harvard qui montre l’impact de la qualité de l’air sur les capacités cognitives des employés et son rôle sur la concentration. Les participants à cette étude ont réalisé des tests cognitifs en fonction de différents niveaux d’exposition aux particules fines ou de CO2, soit en dessous du seuil limite soit au-dessus de ce seuil. Les résultats montrent que lors des dépassements de seuil des particules fines ou de CO2 dans l’air, le temps de réponse des participants augmente de 1%.
Enfin, l’étude Blue Air Globe montre que la qualité de l’air a un coût pour les entreprises estimé à 440 euros par an et par salarié. A contrario, un air plus sain favorise la productivité des collaborateurs avec une hausse de 8% à 11% de celle-ci.
C’est pourquoi l’aération, la ventilation et l’assainissement de l’air sont des éléments importants dans la préservation de la santé des salariés. L’employeur doit veiller à ce que l’air soit correctement renouvelé pour éviter que les salariés ne soient exposés aux poussières et autres polluants.
Qualité de l’air : quelles sont les solutions ?
- Mettre en place un système d’aération et d’assainissement performant en fonction des obligations en vigueur ;
- Mesurer le taux de CO2 et de particules fines à l’aide de capteurs ;
- Aérer fréquemment les locaux ;
- Si besoin, installer des purificateurs d’air en fonction de votre emplacement géographique et de vos risques d’exposition.
Lutter contre les nuisances sonores
Selon l’INRS, le bruit est une source majeure d’inconfort au travail. Une exposition trop importante au bruit pèse sur la santé des salariés. Le bruit entraîne la surdité mais aussi la fatigue, le stress, des troubles du sommeil qui ont une incidence sur la santé des collaborateurs à moyen et long terme. Le bruit est également une source d’accident du travail car il empêche la concentration. La capacité auditive des salariés se dégrade dès lors qu’ils sont exposés à un bruit à partir de 80 décibels et ce tout au long de leur journée de travail.
Selon l’enquête Ifop – JNA 2022 Bruit et santé « Les décibels de la discorde », l’impact du bruit sur la santé des Français est en hausse depuis 2020 :
- 10 points pour les troubles du sommeil (1 Français sur 2),
- 6 points sur la fatigue (54%),
- 6 points sur l’agressivité (49%),
- 7 points sur le stress (51%) et les maux de tête (46%),
- 6 points pour les pertes de concentration (56%).
L’édition 2019 de cette même étude montrait que 59 % des salariés se déclarent gênés par les nuisances sonores sur leur lieu de travail. L’édition 2022 montre que la généralisation du télétravail ne signifie pas la fin de l’exposition au bruit pour les salariés. Au contraire, les résultats montrent que la gêne du bruit et la diminution de la concentration sont souvent plus élevées auprès des télétravailleurs que sur l’ensemble du panel.
Quelles sont les solutions à mettre en place ?
L’anticipation des risques liés au bruit est une des clés de préconisation selon l’INRS qui rappelle que la réglementation comprend trois axes majeurs :
- La prévention des risques en agissant très en amont. Le risque doit être considéré dès la conception des locaux mais aussi de celles des machines pour réduire les problèmes sonores à la source. Il convient également d’agir sur la propagation du bruit grâce à des mesures de cloisonnement par exemple.
L’évaluation de l’exposition au bruit. Cela consiste à bien identifier les sources de bruit et les modes de propagation. Pensez à consulter les salariés sur leur niveau de confort auditif notamment dans les open spaces en réalisant une enquête interne. Vous pouvez réduire le bruit dans ces zones ouvertes en alternant les bureaux et les salles de réunion par exemple. - La protection et le suivi des travailleurs les plus exposés. La réglementation française impose de mettre en place des actions de prévention et de protection spécifiques pour les personnes les plus exposées, comme des casques ou des bouchons d’oreille. Ces travailleurs doivent bénéficier également d’un suivi spécifique de leur ouïe et de leur santé.
- Des espaces de travail silencieux. Si le travail en open space peut parfois être bruyant, certaines entreprises n’hésitent pas à instaurer des quiet rooms ou pièces silencieuses afin que les salariés puissent s’isoler du bruit afin de pouvoir mieux se concentrer. Cela peut prendre la forme d’un box ou d’une pièce de travail silencieuse.
Adopter une meilleure ergonomie des postes de travail
Les longues heures passées assis au bureau devant un écran sont un facteur de risque de troubles musculo-squelettiques si des mesures préventives ne sont pas appliquées. Selon le site ameli.fr, les TMS regroupent des affections touchant les articulations, les muscles et les tendons. Selon Santé Publique France, les TMS représentent la première cause de maladies professionnelles indemnisées avec 88 % des maladies professionnelles. Les douleurs les plus fréquentes rencontrées par les collaborateurs se situent au niveau de la nuque, des épaules et le bas du dos. L’aménagement des postes de travail peut diminuer les risques de TMS.
Quelles sont les solutions à mettre en place ?
- Équiper les salariés au bureau (comme à la maison) avec des sièges ergonomiques comportant des accoudoirs réglables mais aussi des écrans fixes et des claviers plats ;
- Diffuser les bonnes pratiques d’une posture de bureau adéquate : placement des bras sur le bureau, réglage de la distance et de la hauteur de l’écran, etc. ;
- Inciter vos salariés à se lever et à bouger fréquemment pour ne pas être sédentaires. Pour cela vous pouvez aménager des espaces de travail debout sur des tables hautes ou combiner des lieux spécifiques pour amener vos salariés à se déplacer pour se réunir, passer un coup de fil, faire des brainstormings, faire une pause, se détendre autour d’un café, etc.
Éviter la fatigue oculaire avec un bon éclairage
Un mauvais éclairage peut entraîner une plus grande fatigue oculaire et des irritations mais aussi des accidents du travail comme des chutes. La lumière des locaux doit aider les collaborateurs à gagner en confort visuel notamment pour éviter des risques. Le décret nº 83-721 stipule que « l’éclairage doit être conçu et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent et permettre de déceler les risques perceptibles à la vue. Les locaux de travail doivent autant que possible disposer d’une lumière naturelle suffisante ». Afin de mettre en place un éclairage de qualité, il convient de respecter quelques bonnes pratiques comme le rappelle la plateforme d’information Preventica :
- Prioriser l’éclairage naturel ;
- Vérifier que le niveau d’éclairage soit suffisant ;
- Éviter que l’éclairage soit éblouissant.
Le niveau d’éclairage doit être adapté en fonction de la nature des travaux à réaliser et des sources de danger potentielles. Par exemple : 300 à 500 lux si l’écran est à fond clair, 200 à 300 lux si écran comporte un fond sombre.
Comment bien choisir son éclairage ?
Le choix des équipements lumineux doit prendre en compte plusieurs critères comme la durée de vie, la consommation d’énergie, l’ergonomie, la puissance en fonction du travail à effectuer. Pour l’éclairage général, privilégiez des lampes fluorescentes tubulaires ou compacts ou à décharge. En ce qui concerne l’éclairage posé sur le bureau, les recommandations s’orientent vers des lampes à bras articulé afin de pouvoir régler le niveau d’éclairage. Les lampes de type halogène doivent être évitées car elles ont une durée de vie courte, une trop grande consommation d’énergie et elles exposent au risque de brûlure (source INRS).
Enfin, il est tout à fait possible de concilier sobriété énergétique et éclairage performant pour les salariés. Des solutions techniques existent pour concilier ces deux exigences comme l’utilisation de LED, les détecteurs de présence et les capteurs de luminosité.
D’autres solutions peuvent être mises en place afin de redonner plus de confort et favoriser le bien-être dans vos espaces de travail. Par exemple : les plantes ou encore certains matériaux comme le bois auraient des effets apaisants sur le mental des collaborateurs et contribueraient à réduire le stress. Certaines entreprises mettent en place des murs végétaux et intègrent de plus en plus le monde végétal dans les lieux de travail. Afin d’apporter plus de convivialité mais aussi de fluidité, les entreprises peuvent intégrer des espaces de vie où les collaborateurs peuvent se retrouver et échanger. Cela peut être des espaces de créativité comme des salles de brainstorming mais aussi un coin restauration ou café pour donner envie aux collaborateurs d’être ensemble, ou encore l’accès à un lieu extérieur (cour, terrasse, etc.).
L’aménagement des lieux de travail n’est pas uniquement lié au prestige de l’employeur ou à un simple effet de mode. Il contribue de manière forte au bien-être et à la santé des salariés. Vous avez envie de réaménager les bureaux de votre entreprise avec comme objectif d’améliorer la santé des collaborateurs ? Nos experts VerbaTeam sont à votre écoute pour vous aider dans ce projet.