COVID long : quelles sont les personnes concernées ?

Toutes les personnes ayant contracté le virus de la COVID-19 peuvent développer une forme longue de cette maladie. Cependant, certains individus semblent plus à risque que d’autres. C’est le cas des femmes et des patients ayant développé des symptômes importants et sévères de la COVID-19 lors de la phase aiguë. Le fait d’avoir une autre pathologie au moment de la contraction du virus de la COVID-19 est également un facteur de risque. Le tabagisme, le surpoids et la précarité sont des risques supplémentaires de développer une forme longue de la COVID-19.

Une étude réalisée par Santé publique France et publiée en juin 2023 montre que la prévalence du COVID long est plus élevée chez les femmes (10,2%), chez les personnes en recherche d’emploi (14,9%) et chez les sujets ayant été hospitalisés pour COVID-19 (18,6%).

Comment se manifeste un COVID long ?

Les personnes atteintes de COVID long souffrent généralement de plusieurs symptômes physiques ou psychologiques qui peuvent varier d’un individu à l’autre en intensité et en association. Les patients alternent des périodes d’accalmie et de rechute avec des symptômes imprévisibles. De très nombreux symptômes ont été répertoriés à ce jour.

Voici quelques exemples de ceux qui sont fréquemment rencontrés :

  • Une grande fatigue : symptôme le plus fréquent, l’asthénie ou un état de grande fatigue peut parfois être très intense avec un impact important sur la qualité de vie du patient en général et la reprise d’une activité professionnelle normale.

  • Des symptômes respiratoires : des essoufflements peuvent apparaître avec ou sans effort accompagnés d’une toux persistante.

  • Des troubles psychologiques : le site Ameli indique que chez les personnes souffrants de COVID long, des symptômes dépressifs et anxieux apparaissent chez 15% des personnes ayant été hospitalisées pour cette maladie. Ce chiffre atteint 30% chez les personnes ayant été soignées à domicile. Par ailleurs, les personnes ayant été hospitalisées en soins intensifs ou en réanimation peuvent souffrir d’un stress post-traumatique au-delà de 4 semaines après leur prise en charge pouvant se traduire par des insomnies, des troubles de la mémoire, de l’irritabilité et de l’impulsivité.

  • L’atteinte de plusieurs organes : d’autres organes sont également concernés par le syndrome du COVID long comme les yeux (larmoiements, yeux rouges, démangeaisons …) mais aussi le système digestif (nausées, perte d’appétit, bouche sèche, douleurs abdominales…) et le coeur (troubles du rythme cardiaque).

  • Des douleurs diverses : le COVID long peut entraîner des douleurs thoraciques, musculaires et articulaires, des vertiges, acouphènes, migraines ainsi que des maux de ventre (brûlures et crampes de l’estomac, douleurs de l’intestin).

Comment favoriser l’inclusion des salariés atteints de COVID long ?

Sensibiliser les parties prenantes

Cette maladie est encore très récente, c’est pour cette raison que les entreprises doivent se tenir informées sur ce sujet. La médecine du travail est une source d’information pour les employeurs afin de connaître l’état des lieux et les avancées de la recherche. Tous les acteurs concernés dans les organisations comme les missions handicap, les responsables QVCT et les ressources humaines doivent actualiser régulièrement leurs connaissances. Un certain nombre d’étapes sont nécessaires pour accueillir les salariés atteints de COVID long dans les entreprises. Tout d’abord, avant d’envisager un retour au travail, les salariés atteints par cette forme de la COVID-19 doivent s’assurer auprès de leur médecin traitant de leur capacité à reprendre une activité professionnelle. Une fois que cette décision est prise, certaines étapes doivent être respectées, même avant le retour, afin de faciliter la reprise.

Maintenir le dialogue avec le salarié

Le dialogue entre les salariés affectés, la médecine du travail et les entreprises doit être maintenu avec des rencontres régulières afin d’organiser leur retour dans les meilleures conditions en fonction de leurs symptômes et de leur état de santé général. En effet, les symptômes peuvent s’améliorer dans le temps si la reprise du travail se fait de manière progressive et adaptée. Le retour de chaque collaborateur doit faire l’objet d’une approche personnalisée car chaque cas est différent. Les durées de rétablissement peuvent être très différentes d’un malade à l’autre. Par ailleurs, ils ont également un rôle économique majeur. Bénéficiant la plupart du temps de meilleurs revenus et d’un pouvoir d’achat plus conséquent, ils soutiennent financièrement leurs enfants et participent à la croissance économique de certains secteurs d’activité. Les plus de 50 ans ont ainsi un rôle clé dans la société et une utilité sociale forte.

Aménager et adapter les postes de travail

Miser sur un retour progressif

Le retour progressif des collaborateurs atteints de COVID long est fortement recommandé quels que soient les symptômes dont ils souffrent. Les employeurs et les collaborateurs peuvent fixer ensemble des objectifs réalistes à atteindre dans les premières semaines ou les premiers mois de travail en fonction de l’état de santé du salarié. Les services de santé au travail ont l’habitude de donner des conseils sur les ajustements et le soutien des personnes souffrant de maladies longue durée. N’hésitez pas à associer le service de santé au travail sur la manière d’adapter le lieu de travail pour ces salariés. À savoir : pendant l’arrêt de travail (s’il est supérieur à 30 jours), le patient, le médecin traitant, du travail ou conseil ont la possibilité de solliciter une visite de pré reprise Cette visite non obligatoire et confidentielle permet de faire un point en amont de la reprise et d’évaluer les capacités des salariés à reprendre leur fonction. À cette occasion, des aménagements de poste peuvent être proposés et transmis à l’employeur avant la reprise si le salarié donne son accord.

En cas d’arrêt maladie de plus de 60 jours, la visite médicale de reprise auprès de la médecine du travail est obligatoire.

Plus largement, la médecine du travail peut conseiller l’employeur en :

  • Élaborant un plan de rétablissement et de réadaptation personnalisé ;

  • Identifiant les risques liés au lieu de travail et/ou à la tâche en coordination avec les managers ;

  • Mettant en place une surveillance de la santé de ces salariés.

Le retour progressif des collaborateurs atteints de COVID long est fortement recommandé quels que soient les symptômes dont ils souffrent. Les employeurs et les collaborateurs peuvent fixer ensemble des objectifs réalistes à atteindre dans les premières semaines ou les premiers mois de travail en fonction de l’état de santé du salarié. Les services de santé au travail ont l’habitude de donner des conseils sur les ajustements et le soutien des personnes souffrant de maladies longue durée. N’hésitez pas à associer le service de santé au travail sur la manière d’adapter le lieu de travail pour ces salariés. À savoir : pendant l’arrêt de travail (s’il est supérieur à 30 jours), le patient, le médecin traitant, du travail ou conseil ont la possibilité de solliciter une visite de pré reprise Cette visite non obligatoire et confidentielle permet de faire un point en amont de la reprise et d’évaluer les capacités des salariés à reprendre leur fonction. À cette occasion, des aménagements de poste peuvent être proposés et transmis à l’employeur avant la reprise si le salarié donne son accord. En cas d’arrêt maladie de plus de 60 jours, la visite médicale de reprise auprès de la médecine du travail est obligatoire. Plus largement, la médecine du travail peut conseiller l’employeur en :
  • Élaborant un plan de rétablissement et de réadaptation personnalisé ;
  • Identifiant les risques liés au lieu de travail et/ou à la tâche en coordination avec les managers ;
  • Mettant en place une surveillance de la santé de ces salariés.
La reprise du travail peut être facilitée par la mise en place d’un temps partiel thérapeutique avec une durée limitée, et sous réserve de l’accord de l’employeur, si l’état de santé du salarié le nécessite. La médecine du travail peut recommander ce dispositif au cas par cas.

Limiter les efforts

Les postes de travail doivent être aménagés ou adaptés en fonction des symptômes prédominants. Pour les personnes souffrant particulièrement d’asthénie, les employeurs doivent aménager leur temps de travail pour éviter qu’elles ne déploient de trop nombreux efforts pour effectuer leurs tâches. Un emploi du temps trop chargé peut entraîner rapidement un surmenage suivi d’un arrêt de travail afin que le salarié puisse récupérer. Cette situation aura un impact négatif sur la santé physique et mentale du collaborateur ainsi qu’un effet totalement contre-productif dans son cheminement vers la guérison. En revanche, certaines techniques comme celle du pacing permettent d’adapter le rythme de vie en fonction de sa réserve d’énergie. Elle est utilisée dans plusieurs pathologies dont les COVID longs. Aider les collaborateurs concernés à l’utiliser est un véritable bénéfice pour contrôler son état de fatigue en complément des aménagements de travail. Quelques conseils peuvent également faciliter cette reprise comme la programmation de pauses régulières dans la journée, alterner le travail hebdomadaire entre présentiel et télétravail, avoir un emploi du temps très flexible…

Cibler des tâches uniques

Certaines personnes atteintes par cette forme de la COVID-19 peuvent avoir du mal à effectuer plusieurs tâches en même temps ou à se concentrer. L’organisation du temps de travail articulée autour de tâches uniques peut être nécessaire. L’intervention d’un ergothérapeute peut également les aider à mieux gérer leur mission au quotidien.

Restreindre la pénibilité

Enfin, une orientation vers des postes plus sédentaires est conseillée pour les salariés occupant habituellement des fonctions nécessitant un effort physique si ces derniers présentent une gêne respiratoire accompagnée de toux persistante.

Lutter contre les stéréotypes et les discriminations

Afin de changer le regard sur les salariés de plus de 50 ans en entreprise, les entreprises peuvent mener tout d’abord des enquêtes internes pour comprendre la manière dont ces salariés sont perçus par les autres et leur ressenti au quotidien. En vous basant sur ces résultats, et pour faire évoluer les mentalités, vous pouvez mettre en place une campagne pour sensibiliser les équipes sur ce sujet. Cela peut être l’occasion de déminer les idées reçues et/ou de rappeler les principes d’un comportement plus inclusif. AXA a pris les devants avec son programme : “L’audace n’a pas d’âge !”. Près de 40% des collaborateurs de l’entreprise sont âgés de 50 ans et plus. Ce programme a pour objectif de les accompagner pour développer leur employabilité et casser les clichés sur l’âge à travers une campagne de communication interne et des podcasts qui donnent la parole à des personnalités qui osent se réinventer autour de la cinquantaine.

Faire preuve de solidarité

Écouter et soutenir dans la durée les collaborateurs touchés permet de mieux les accompagner. Faire preuve d’écoute et d’empathie à leur égard est important dans leur processus de guérison. Si des aménagements sont nécessaires, l’entreprise doit veiller à ce que ces salariés ne soient pas discriminés ou stigmatisés du fait de leur état de santé. Certaines entreprises formalisent cette attention en créant des groupes de soutien ou en engageant pleinement les missions handicap sur ce sujet. Les salariés touchés ont besoin à la fois d’un soutien psychologique mais aussi administratif notamment auprès de la MDPH ou pour faire reconnaître leur pathologie en affection longue durée. Il existe également un enjeu financier pour les malades qui sont fragiles d’un point de vue économique. Les politiques de soutien doivent prendre cet aspect en considération. Il est nécessaire de rappeler que les COVID longs peuvent toucher les enfants et les adolescents tout comme les aînés. Par conséquent, certains collaborateurs peuvent se retrouver en situation d’aidant pour un enfant, un parent ou un conjoint touché par cette forme de la COVID-19. Votre programme vis-à-vis des salariés aidants est donc concerné par cette maladie. La réintégration et le suivi des personnes touchées par une forme longue de la COVID-19 est une nouveauté pour les entreprises. N’hésitez pas à informer vos équipes pour les aider à mieux connaître cette maladie et les spécificités de son accompagnement notamment en milieu professionnel.

Le risque routier en entreprise en chiffres

Le risque routier en entreprise en chiffres

Commençons par quelques chiffres pour prendre conscience de l’ampleur du risque routier au sein des entreprises. Selon le Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, en 2021, le risque routier a représenté :

  • 12,3% des accidents du travail
  • 35% des accidents du travail mortels
  • 5 millions de journées d’arrêt de travail chaque année
  • Soit l’équivalent de 18 000 salariés arrêtés toute l’année

Le baromètre Axa prévention sur les comportements sur la route lors des trajets professionnels réalisé par l’Institut Kantar publié en avril 2023 nous éclaire également sur les facteurs qui entraînent le risque routier. 66% des conducteurs de véhicules de société indiquent que le stress ressenti durant les trajets professionnels est exclusivement lié au travail (contre 56% pour l’ensemble des conducteurs de trajets professionnels). Toujours selon le Baromètre Axa Prévention, les motifs de stress révélés par cette enquête sont les suivants :

  • La crainte d’arriver en retard aux rendez-vous professionnels, pour 47% de l’ensemble des personnes interrogées et 53% des conducteurs de véhicules de société ;
  • La peur de ne pas atteindre ses objectifs, pour 11% de l’ensemble des personnes interrogées et 24% des conducteurs de véhicules de société ;
  • La pression émanant de la hiérarchie, pour 10% de l’ensemble des personnes interrogées et 22% des conducteurs de véhicules de société.

Comment l’employeur peut-il agir pour diminuer le risque routier ?

Tout d’abord l’employeur a des obligations afin d’assurer la santé et la sécurité au travail. Le risque routier entre dans ces obligations. Sa première démarche est d’inscrire le risque routier dans le document unique d’évaluation des risques professionnels ou DUERP. Cette identification des risques doit ensuite le mener à prendre des mesures pour les prévenir et engager des actions dans la durée. Il existe plusieurs étapes pour évaluer les risques routiers et des pré-requis indispensables avant d’établir un plan d’actions efficace selon l’INRS :

Faire une analyse approfondie du risque routier

Il convient avant tout de faire un état des lieux de ces risques afin de comprendre comment sont organisés les déplacements dans l’entreprise et quels sont les salariés les plus exposés à ces risques. Enfin, les employeurs peuvent catégoriser et étudier les accidents survenus et dégager ainsi des tendances.

Attention cependant, le risque routier n’est pas uniquement synonyme d’accidents de la route ! Conduire de manière prolongée comporte également des risques pour la santé des salariés comme le stress. Les gestes répétitifs dus à la conduite et la position assise prolongée sont également un facteur de troubles musculo-squelettiques (TMS). Les déplacements fréquents en voiture peuvent également être une source de pollution chimique et sonore.

Mettre en place des actions adaptées

En s’appuyant sur cette analyse, l’employeur pourra mettre en place des actions personnalisées et adaptées à son entreprise. Ces actions peuvent prendre plusieurs formes :

  • La formation des salariés au risque routier avec des exercices de conduite et aussi des aspects plus théoriques pour mettre en garde contre les dangers potentiels ;
  • Un changement ou une meilleure gestion de la flotte des véhicules de fonction. Afin de réduire le risque santé, les employeurs peuvent avoir recours à des véhicules mieux équipés et privilégier les boîtiers de vitesse automatique pour éviter les TMS mais aussi des systèmes de ventilation plus performants pour moins exposer les collaborateurs à la pollution ou à des agents chimiques, etc.
  • L’établissement d’un protocole de bonne conduite (respect des temps de pause, interdiction de consulter son portable au volant, etc.).

Une autre action indispensable pour faire baisser le nombre d’accidents est de mieux organiser les déplacements en amont comme définir les tournées et les itinéraires afin de sécuriser au maximum les parcours. Les autoroutes sont des voies à privilégier car elles sont plus sûres que le reste du réseau routier.

Des pistes pour réduire le risque routier dans la durée

Dans la mesure du possible, évitez les déplacements qui ne sont pas indispensables. De plus en plus de salariés travaillent depuis leur domicile et sont désormais habitués à faire des visio-conférences. Avant chaque déplacement, posez-vous la question de savoir si une rencontre en présentiel est vraiment obligatoire ou non. Vous atteindrez ainsi un double objectif : la réduction du risque routier et la préservation de l’environnement avec réduction des émissions de gaz à effet de serre.

De manière générale, et lorsque cela est possible, il convient de privilégier les transports en commun au véhicule particulier. Ce mode de transport peut être complété par la location d’un véhicule afin d’acheminer vos équipes sur leur lieu de destination si celui-ci n’est pas à proximité d’une gare ou d’un aéroport. Cette combinaison comporte moins de risques.

Enfin, il est primordial que le droit à la déconnexion soit respecté pendant les temps de trajet effectués seuls. Selon la sécurité routière, lire un message en conduisant multiplie le risque d’accident par 23 et 69% des Français utilisent leur portable en conduisant. Selon le baromètre Axa prévention, l’utilisation du téléphone au volant par les conducteurs de véhicules de fonction atteint même le chiffre record de 97% pour au moins un usage, contre 89% en 2022. Cet organisme propose une application qui informe l’expéditeur d’un message que le destinataire est en train de conduire et ne peut répondre pour le moment. Toujours selon la sécurité routière, les écouteurs et les oreillettes sont interdits au volant. Seuls les kits intégrés à bord des véhicules sont autorisés.

La lutte contre les addictions est également un levier de réduction des accidents de la route dans le cadre professionnel. Même occasionnelle, la consommation d’alcool doit être proscrite au travail. Ainsi, il convient de rappeler de ne pas boire d’alcool avant de prendre le volant même après un déjeuner ou un dîner avec des clients. La sobriété doit rester de mise !

La sécurité routière met à disposition des entreprises des campagnes de communication et d’autres outils pour sensibiliser les salariés à ce risque. Les entreprises peuvent également renforcer leurs actions en s’engageant sur 7 points concrets pour favoriser une conduite en toute sécurité comme :

  • Limiter l’usage du téléphone au volant au cas d’urgence
  • Rester sobre sur la route
  • Mettre systématiquement sa ceinture de sécurité
  • Respecter les limitations de vitesse en toute circonstance
  • Faire régulièrement des pauses
  • Se former à la sécurité routière
  • Porter un équipement adéquat à vélo

Et les deux-roues ?

Pour atteindre des objectifs louables, les entreprises sont de plus en plus séduites par les vélos de fonction. En effet, le vélotaf est un excellent moyen d’améliorer la santé des salariés et également de réduire l’impact carbone de l’entreprise. Les deux-roues ne sont malheureusement pas à l’abri des accidents. Là encore, des formations sont nécessaires pour prévenir les dangers de la route pour les cyclistes, encourager le port du casque et le respect du code de la route, privilégier les pistes cyclables lorsque celles-ci existent et être bien visible des autres véhicules notamment la nuit ou par mauvais temps avec un équipement rétro-réfléchissant.

Vous avez envie de faire baisser le risque routier dans votre entreprise ou encore de comprendre son impact sur la santé des salariés et de mettre en place des actions adaptées ? Nos experts VerbaTeam sont à votre disposition pour vous aider à agir dans la durée.

Source : INRS, risques routiers. Démarche de prévention et Sécurité routièreLe téléphone et la conduite et Employeurs engagés.

Sédentarité en entreprise : de quoi parle-t-on ? 

Selon l’INRS, une posture sédentaire se caractérise par “une posture assise ou allongée maintenue dans le temps et associée à une très faible dépense énergétique, en situation d’éveil.” Les salariés travaillant en entreprise passent une grande partie de leur temps en posture assise de manière souvent ininterrompue et régulière. Passer plus de 8 heures par jour en position assise représente un risque majeur pour la santé. 

Cette problématique concerne une très grande majorité des travailleurs puisque selon l’INSEE, 76,1% des Français travaillent dans le secteur tertiaire. Par ailleurs, la digitalisation des modes de travail et la pratique du travail à distance ont fait évoluer les conditions de travail avec pour conséquence de prolonger les postures sédentaires. L’ANSES estime que 95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis.  

La sédentarité en France en chiffres  

Selon l’ANSES  

  • 95% de la population française adulte est exposée à un risque de dégradation de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis ; 
  • Aujourd’hui, seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice ; 
  • Les femmes sont plus exposées à un manque d’activité physique. 70 % d’entre elles sont en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé, contre 42 % des hommes. 
     
    En France, plus d’un tiers des adultes cumulent un niveau de sédentarité élevé et une activité physique insuffisante. Ces personnes présentent ainsi des taux de mortalité et de morbidité plus élevés. Selon un communiqué d’AXA Prévention, en France, chez un adulte qui utilise un ordinateur pour travailler, la sédentarité représente un peu plus la moitié du temps éveillé. 
     
      

Quelles sont les conséquences de la sédentarité sur la santé ? 

La sédentarité est souvent comparée à une véritable épidémie silencieuse. Elle représente en effet un facteur de risque de nombreuses maladies comme les maladies cardio-vasculaires (infarctus, AVC, etc.) Elle favorise le développement de l’obésité, du diabète de type 2 et de certains cancers comme celui du côlon. Selon l’INRS, plusieurs études ont démontré un lien entre postures sédentaires et troubles musculo-squelettiques (TMS) comme les lombalgies. La sédentarité a également des effets sur la santé mentale.  

De plus, la sédentarité augmente de presque 50 % la mortalité globale, quelle que soit la maladie à l’origine de cette mortalité. Ce chiffre est de 90 % pour la mortalité cardiovasculaire selon AXA Prévention.  

Faire du sport est-il un remède à la sédentarité en entreprise ? 

Bien entendu, pratiquer une activité sportive régulière fait partie des recommandations sanitaires émises par l’OMS pour rester en bonne santé. Selon cet organisme, les adultes entre 18 et 64 ans devraient :  

  • pratiquer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée (assouplissement, marche, yoga, etc.) ; 
  • faire au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue (renforcement musculaire, jouer au tennis, faire de la natation, etc.) 

Inciter l’activité physique et sportive dans le cadre du travail est une bonne chose. Aujourd’hui les offres sont nombreuses et l’entreprise bénéficie d’avantages fiscaux pour les mettre en place. Cependant, il est tout à fait possible d’être sportif et d’être encore trop sédentaire. En effet, lutter contre la sédentarité signifie également de trouver les moyens d’interrompre ou de réduire une position assise prolongée comme c’est souvent le cas au bureau. Afin d’agir efficacement sur ce problème, il convient d’agir concrètement sur les conditions de travail et d’intégrer la lutte contre la sédentarité dans la prévention des risques professionnels pour lesquelles l’employeur a l’obligation d’agir. 

Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place en entreprise ? 

Faire adopter les bons réflexes aux collaborateurs avec des campagnes de prévention

Quels sont les gestes à adopter ? 

  • Profiter des appels téléphoniques pour marcher ; 
  • Interrompre les postures sédentaires en se levant 5 minutes toutes les heures ; 
  • Prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur au sein de l’entreprise ; 
  • Inciter vos salariés à se lever régulièrement au cours de la journée afin d’échanger avec leurs collègues par exemple plutôt que d’envoyer un e-mail ; 
  • Inviter vos salariés en télétravail à effectuer quelques pas en extérieur avant de démarrer leur journée de travail ; 
  • Faire des réunions debout ; 
  • Effectuer régulièrement des étirements ou quelques exercices au cours de sa journée de travail ; 
  • Aller chercher son déjeuner au lieu de se le faire livrer. 

Quels sont les moyens d’y arriver ? 

  • Afin de diffuser ces gestes et d’en faire la pédagogie, l’entreprise peut organiser des campagnes de prévention pour sensibiliser les collaborateurs sur la sédentarité et ses risques tout en rappelant les bonnes pratiques citées. Elle peut profiter de ce moment pour rappeler toutes les actions mises à disposition des collaborateurs pour bouger plus ; 
  • Pour aider les équipes à changer leurs comportements, ces gestes peuvent faire l’objet de défis collectifs comme réaliser le plus grand nombre de pas dans la journée, participer à une course, etc. 

Favoriser la mobilité douce 

  • Favoriser les mobilités douces et plus vertes en encourageant vos salariés à venir à pied ou en vélo. Le forfait mobilité durable permet aux employeurs de subventionner des modes de transports plus verts comme le vélo à leurs salariés ; 
  • De plus en plus d’entreprises proposent également des vélos de fonction leurs salariés financé à 70% par l’employeur ;  
  • Pour ceux qui viennent en transports en commun, vous pouvez leur recommander de descendre une ou deux stations de bus ou métro. 

Aménager les espaces de travail pour favoriser la mobilité 

  • Proposer des bureaux assis/debout qui permettent de varier les positions ;  
  • Mettre à disposition des balles de yoga en alternance avec la chaise de bureau qui forcent naturellement à se tenir droit ;  
  • Développer des espaces où les collaborateurs peuvent travailler en changeant de position ;  
  • Aménagement de lieux de convivialité où se retrouver debout entre collègues pour prendre un café et échanger. 

Déclencher une prise de conscience 

Les salariés n’ont pas toujours conscience des effets de la sédentarité sur leur santé. Des moyens existent pour leur faire prendre conscience de son impact. Tout d’abord, l’OMS a développé un test pour évaluer le niveau d’activité physique des individus à travers leur vie personnelle et professionnelle. Ce test est un bon moyen de donner un repère concret aux salariés sur leur situation personnelle. Ils sauront ainsi quels sont les efforts à fournir pour atteindre un niveau d’activité physique suffisant pour protéger leur santé.   

Un bilan de santé est également un bon moyen de leur faire prendre conscience des effets néfastes de la sédentarité sur leur santé. Proposer un questionnaire mode de vie leur permet d’évaluer leurs habitudes et de les faire évoluer sur le long terme, réduisant ainsi les risques de maladies chroniques. Des bilans de santé plus poussés peuvent aussi proposer des tests à l’effort ou évaluer la santé du cœur. En fonction de l’ensemble de ces résultats, des conseils personnalisés pourront être recommandés à chaque collaborateur. 

Vous souhaitez lutter contre la sédentarité dans votre entreprise et engager les salariés dans cette démarche ? Nos experts se feront un plaisir de vous aider. 

Le monde de l’entreprise doit s’engager pour accompagner la lutte contre le cancer

Au récent Forum de Davos, un grand patron français du CAC 40 a librement évoqué sa bataille menée contre un cancer. À travers cette confidence, son souhait est aussi de rendre la parole plus simple au sein de l’entreprise sur cette pathologie qui, bien souvent, « doit » rester discrète dans le milieu professionnel. Celui ou celle qui est touché(e) par une maladie potentiellement mortelle serait ainsi vu(e) comme une personne sur qui on ne peut plus se reposer ou que l’on ne doit pas solliciter.

Mais les chiffres de l’Institut National du Cancer montrent qu’une prise en charge de la problématique par l’entreprise est indispensable : parmi les quelque 1 200 personnes diagnostiquées avec un cancer chaque jour, 400 travaillent.

Et alors qu’environ une personne sur deux au cours de sa vie sera diagnostiquée avec un cancer, comment l’entreprise peut-elle agir, à la fois sur la prévention et l’accompagnement ? Les employeurs qui mettent en place des bilans de santé par exemple, ou encore qui proposent des dépistages réguliers, doivent donc agir sur ces deux aspects.

Derrière la fatigue et les traitements, des inquiétudes

Outre la fatigue et la douleur causées par le cancer et les traitements, d’autres enjeux concourent à l’inquiétude des actifs : comment le milieu professionnel va-t-il réagir ? Quels seront les aménagements possibles ? Cela est d’autant plus important que, selon une étude AXA Prévention en 2022, 12 % des actifs ont ressenti un sentiment de rejet ou de discrimination en raison de leur maladie.

De la même façon, les arrêts maladie de plusieurs semaines à plusieurs mois jouent inévitablement sur la cohésion d’équipe, ce qui génère par la suite une forme d’isolement. Autant dire que, peu à peu, le salarié peut lui-même se désengager, malgré sa volonté première de rester un membre à part entière de l’entreprise.

Face à ces questionnements légitimes, les entreprises doivent aujourd’hui adopter une approche d’accompagnement pour soutenir les salariés.

Les leviers d’accompagnement des entreprises face au cancer

En raison du nombre de cancers chez les actifs, aider les managers à intégrer et optimiser le parcours d’un collaborateur atteint de cette maladie est devenu incontournable.  Au lieu d’en faire un obstacle à la productivité, il est désormais possible de voir le cancer comme un combat à mener collectivement, dans le respect des personnes, pour leur bien et celui de l’entreprise.

C’est ainsi que des actions peuvent limiter les effets collatéraux du cancer.

1.      Adapter les conditions de travail

Les conditions de travail, du management à l’environnement, sont désormais au cœur de la qualité de vie au travail. Lorsqu’une collaboratrice ou un collaborateur lutte contre un cancer, qu’il soit en phase de soins ou de rémission, l’environnement de travail est primordial.

Cela peut inclure des aménagements tels que :

  • Des horaires de travail flexibles
  • Un allégement de la charge de travail
  • Le mi-temps thérapeutique décidé par le médecin et optimisé par l’entreprise à travers des missions enrichissantes, qui laissent de côté les tâches chronophages sans valeur ajoutée. Celles-ci pouvant être automatisées ou dispatchées au sein de l’équipe.
  • Le télétravail, à condition qu’il ne soit pas à 100 % si ce n’est pas le souhait du salarié. Cela pourrait nuire à sa réintégration. Néanmoins, cela peut être progressif et passer de 100 % à 50 % en fonction de ses besoins et du suivi de sa maladie.

2.      Sensibiliser les équipes au cancer

Même si tout le monde est concerné directement ou indirectement par le cancer, la maladie en entreprise souffre encore d’un grand tabou. Le quotidien du travail semble encore mal s’acclimater à ce que représente le cancer, une maladie qui peut toucher tout le monde, et qui entraîne un risque de mortalité.

Or, une démarche de sensibilisation des collègues et des managers à la maladie et à ses effets est indispensable. Par le biais de données chiffrées, de la réalité de la maladie, ils pourront comprendre les besoins, tout comme les limites des salariés atteints par un cancer.

La sensibilisation doit avoir lieu toute l’année, notamment via des bilans de santé ou des campagnes de dépistage. La communication s’avère aussi indispensable pour alerter sur les facteurs de risque comme le tabac, l’alcool et les addictions à l’origine de cancers. Ainsi, 40 % des cancers pourraient être évités par un changement des comportements.

3.      Offrir un accompagnement personnalisé par un collègue

Parmi les solutions qui facilitent le quotidien des personnes malades au retour ou pendant leur traitement, un système de mentorat leur permet de parler de leurs expériences et de leurs préoccupations avec un collègue volontaire pour cela.

Les autres ressources, telles que les groupes de soutien et/ou du soutien psychologique et social (selon les dispositions de l’entreprise), doivent aussi être facilement accessibles aux employés.

4.      Maintenir la communication pendant les absences

Parmi les craintes des actifs touchés par le cancer, celle d’être exclus du quotidien de l’entreprise est très partagée.

Pour éviter cela, il est essentiel de maintenir la communication avec eux tout au long de leur congé maladie pour les aider à se reconnecter avec leur travail. Si leurs tâches sont mises sur pause, cela ne doit pas être le cas de l’attention à apporter aux salariés touchés par le cancer.

Ils doivent continuer de faire partie des boucles d’e-mails – sans avoir à y répondre – et d’être informés des événements de l’entreprise.

5.      Anticiper le retour

De plus, avec la loi santé au travail 2022, l’anticipation du retour avec une visite de pré-reprise peut se faire dès 30 jours d’arrêt, et non plus après 3 mois. Sachant que certains traitements n’obligent pas à un arrêt plus long, ou que les arrêts maladie peuvent être étalés dans le temps, cela facilite la reprise, même pour une durée courte. Dans tous les cas, la reprise se déroule en coordination avec la médecine du travail, le médecin traitant et le médecin conseil.

Cette anticipation sur le plan de la santé doit aussi s’accompagner d’une anticipation plus large pour adapter le poste ou le temps de travail.

Les salariés atteints par le cancer sont protégés par la loi contre la discrimination et doivent être traités, comme tous, avec dignité et respect. Mais, plus encore, les entreprises qui adoptent une approche d’accompagnement participent à l’amélioration de leurs conditions de travail. Ce qui, dans le même temps, renforce la culture de l’entreprise par une prise en compte de la santé et du bien-être global des collaborateurs.