Les multiples facteurs de risques du télétravail

Les gestes répétés et le manque d’ergonomie  

Les TMS résultent en général d’une convergence de facteurs. Le travail sur ordinateur, en position assise prolongée, associé à une mauvaise ergonomie, engendre des douleurs musculaires et des inconforts.  

Ces douleurs sont souvent exacerbées par un environnement de travail non adapté, à l’image des postes de travail improvisés sur un coin de table, menant à des postures corporelles qui ont des conséquences, en particulier les articulations du haut du corps. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, les TMS les plus fréquents sont :  

  • Le syndrome du canal carpien au poignet à 38%  
  • Le syndrome de la coiffe des rotateurs à l’épaule à 30% 
  • L’épicondylite latérale au coude à 22% 
  • Les lombalgies (douleurs du bas du dos) à 7% 

C’est ainsi que le travail de bureau, considéré a priori comme une somme de tâches plus cérébrales que physiques, n’en finit pas d’impacter le corps par des petits gestes répétés, de mauvaises postures. 

L’enjeu de la sédentarité 

Selon la Haute Autorité de Santé, la sédentarité est une condition d’éveil où une personne dépense une quantité d’énergie égale ou inférieure à 1,5 MET (= équivalent métabolique, soit l’unité de mesure de l’activité physique) tout en étant en position assise ou allongée. Selon le congrès européen “Coeur, Exercice et Prévention”“la capacité physique (METs) est le meilleur indicateur d’espérance de vie et en particulier de mortalité cardiovasculaire”. A titre de comparaison, une personne qui reste totalement statique dépense seulement 1 MET, pendant qu’une personne qui marche à un rythme normal en dépense 4. Pratiquer un sport intense, comme la course à pied, en fait dépenser plus de 9.  

Or le télétravail entraîne inévitablement un comportement sédentaire si des mesures ne sont pas prises. Il n’est en effet plus question de courir après un bus ou un métro, ou encore d’aller à pied ou à vélo au travail. Et, pendant la journée, il n’est pas nécessaire de bouger pour aller d’un service à un autre.  

La sédentarité entraîne plusieurs douleurs et risques selon l’INRS :  

  • La réduction de l’activité physique entrave la circulation sanguine, augmentant potentiellement le risque de thrombose veineuse profonde (TVP) ou de problèmes vasculaires.
  • Maintenir une position statique altère la posture naturelle, favorisant l’apparition de courbures excessives du dos, de la nuque et des épaules. 
  • La sédentarité entraîne une baisse de la dépense énergétique et l’apparition de troubles métaboliques, soit une prise de poids. 
  • Elle peut aussi perturber le cycle du sommeil, entraînant des problèmes d’insomnie ou de qualité de sommeil. Et celle-ci se répercute sur le travail du lendemain.  
  • Le manque d’activité physique peut aussi amplifier le stress et l’anxiété, impactant la santé mentale et émotionnelle. 

Le stress et les douleurs psychosomatiques

En parallèle, l’essor du télétravail a remodelé les interactions sociales : cette évolution est aussi un facteur d’isolement, d’une charge de travail parfois excessive ou mal gérée, et d’un sentiment de manque de soutien. Tout cela alimente l’anxiété et le stress. 

Ce contexte favorise encore plus l’apparition des TMS et aussi de douleurs psychosomatiques. La santé mentale des collaborateurs en télétravail est à prendre en considération, car elle agit sur le physiologique.  

Le mal de dos, des douleurs diffuses et autres affections, principalement musculaires ou dermatologiques, peuvent être aussi causés ou amplifiés par un stress trop important. Cela s’explique par le fait que le cerveau réagit au stress en entraînant une diminution de la microcirculation. Ce qui favorise la micro-inflammation tissulaire, les tensions musculaires, et par conséquent un certain type de TMS.  

Les facteurs environnementaux

Les TMS sont aussi étroitement liés à des facteurs environnementaux souvent sous-estimés en télétravail. L’éblouissement, les reflets, mais aussi les courants d’air, le bruit, et la qualité de l’air sont des facteurs de douleurs au niveau du cou et des épaules. Ces aspects, généralement pris en compte dans la conception des bureaux traditionnels sur site, méritent aussi une attention particulière pour les travailleurs à domicile. 

Les antécédents personnels

Les caractéristiques individuelles constituent aussi des facteurs de risque. L’âge, le genre, l’état de santé (notamment s’il y a eu des antécédents de TMS), mais aussi la méconnaissance des procédures de travail sont des critères à prendre en considération. En cela, l’entreprise a un devoir légal d’information et de prévention.  

Solutions et prévention pour limiter les TMS 

Face à ces constats, les télétravailleurs sont en demande d’une meilleure prise en charge de la part des entreprises.  

Les premières phases de prévention 

Pour contrer les effets négatifs de la sédentarité en télétravail à travers la prévention, voici quelques bonnes pratiques :

Tout d’abord, lors de l’élaboration du document unique (DUERP), il est essentiel de considérer directement les risques associés au télétravail. Cela implique d’intégrer dans ce document les dangers liés au travail à domicile ou dans des espaces tiers, comme les espaces de coworking, et d’y inclure des conseils en termes de santé et de sécurité. 

Sur le plan matériel, des recommandations peuvent ainsi être fournies aux télétravailleurs pour aménager leur espace de télétravail à domicile ou dans un tiers lieu de manière ergonomique. Cela peut passer par : 

  • Des conseils sur l’agencement des postes de travail pour éviter l’éblouissement sur l’écran en le plaçant à l’opposé de la fenêtre. Le soleil ne doit jamais se refléter. Par ailleurs, l’écran doit être à la hauteur des yeux ou légèrement en dessous (si nécessaire, il faut placer un support pour le surélever). Pour éviter la fatigue oculaire, il est important de regarder loin devant soi toutes les 20 minutes pendant 20 secondes. 
  • L’utilisation de mobilier et d’outils adaptés 
  • L’encouragement à adopter des postures ergonomiques    

Mais ces conseils peuvent aussi être suivis d’actions matérielles comme la participation de l’entreprise à l’achat de matériel adapté avec un budget dédié au télétravail.    

Limiter l’isolement et le manque d’activité 

Délétère pour le salarié comme pour le fonctionnement de l’entreprise, ces situations à risque doivent être anticipées. L’entreprise peut ainsi développer les outils et les processus pour les éviter :  

  • Recommandez à vos salariés de débuter leur journée par une courte promenade ou des exercices physiques, tels que des étirements.  
  • Encouragez l’alternance des tâches et des postures, avec une pause d’au moins une minute toutes les heures. 
  • Proposez-leur d’aérer régulièrement la pièce pour renouveler l’air ambiant.
  • Favorisez aussi l’alternance entre le travail assis (maximum une heure) et debout (maximum 30 minutes). Proposez des solutions ergonomiques pour faciliter cette transition, comme les bureaux assis-debout.
  • Leur rappeler de s’hydrater régulièrement pour boire au moins 1,5l d’eau par jour. La déshydratation est en effet un facteur de crampes, douleurs musculaires, mais aussi d’accentuation des tendinites, de migraines, etc. L’hydratation est aussi essentielle dans le travail afin de rester concentré.  
  • Lors des réunions en ligne, encouragez-les à se lever régulièrement et à marcher. Cela signifie aussi de mettre parfois de côté la visioconférence pour privilégier la voix, ce qui n’oblige pas à rester assis et statique.  
  • Mettez en place des réseaux d’entraide entre télétravailleurs pour permettre à vos collaborateurs d’exprimer leurs préoccupations et de faciliter la détection précoce de difficultés et de douleurs.    

Comment assurer le suivi chez les télétravailleurs pour éviter les TMS ? 

A priori, il est difficile de savoir si les conseils sont réellement appliqués en télétravail. Pour un suivi plus susceptible de fonctionner, n’hésitez pas à mettre en place des rappels réguliers avec les conseils de posture et d’activité et encouragez leur application. Vous pouvez par exemple passer par des outils de gestion de projet pour programmer des rappels automatiques. Cela permet d’instaurer des rituels.  

En parallèle, il est important de former les managers à la prise en charge du télétravail pour éviter l’isolement. Cela nécessite d’aider les managers à déceler les risques psychosociaux qui sont eux-mêmes des facteurs de risque des TMS. 

La sensibilisation aux risques encourus et l’adoption de pratiques visant à promouvoir la mobilité et l’activité physique sont ainsi fondamentales pour protéger la santé des télétravailleurs. En parallèle, et comme beaucoup d’entreprises le pratiquent aujourd’hui, c’est aussi l’équilibre entre présence sur site et télétravail qui doit prévaloir. Ce juste milieu permet de mieux agir quant à la prévention des TMS sur ces deux modes de travail.  

Le télétravail, en dépit de ses avantages de flexibilité et d’organisation, expose les salariés à des risques importants de troubles musculosquelettiques et de problématiques de santé au sens large. Une réflexion collective est par conséquent nécessaire pour équilibrer les impératifs professionnels et la préservation de la santé des collaborateurs. Repenser l’environnement de travail, mais aussi comprendre les enjeux de chacun est indispensable. Cela peut notamment nécessiter l’intervention d’experts en prévention santé, pour mieux appréhender le télétravail respectueux de vos engagements QVCT.   

Dans cet objectif et pour accélérer vos efforts sur la prévention, les experts de VerbaTeam vous accompagnent.  

Rappel : que sont les troubles musculo-squelettiques ?

Les troubles musculo-squelettiques sont des affections douloureuses qui touchent :

  • Les muscles
  • Les tendons
  • Les nerfs
  • Et les articulations

Causés par des mouvements répétitifs, des positions inconfortables, des gestes brusques ou des efforts physiques excessifs, ils sont fréquents en milieu professionnel. C’est le cas a fortiori dans les secteurs où les tâches sont difficiles et nécessitent une sollicitation musculaire importante.

Bien que multifactorielles, de nombreuses maladies sont consécutives aux TMS, parmi lesquelles :

  • La tendinite, de l’épaule, du coude, du poignet ou du genou
  • Le syndrome du canal carpien dû à la compression du nerf médian situé au niveau du poignet
  • La lombalgie, autrement dit le mal de dos
  • La hernie discale
  • Le syndrome de la coiffe des rotateurs qui se manifeste par des douleurs, une faiblesse et une limitation des mouvements de l’épaule

 Comment prévenir les TMS ?

La prévention des TMS doit être intégrée au sein d’une véritable démarche de l’entreprise pour préserver à long terme la santé des collaborateurs. Parmi les actions à mener et à développer en fonction de votre environnement de travail, voici les principales afin de diminuer le taux de TMS.

1.     L’analyse des postes de travail

Une analyse précise des postes de travail doit être réalisée pour identifier les facteurs de risque de TMS. Cette évaluation permet de détecter les facteurs mécaniques :

  • Les gestes répétitifs
  • Les contraintes posturales
  • Les charges lourdes

Et les facteurs environnementaux qui entraînent un effort physique supplémentaire pour réaliser une tâche :

  • Le niveau de température, sachant que certaines douleurs évoluent sur ce critère
  • Le bruit : qui peut nécessiter de se placer à un autre poste, parfois mal adapté aussi
  • La luminosité : une mauvaise lumière qui demande de se pencher pour y voir plus clair notamment
  • L’exposition aux vibrations, etc.

Soit tous les critères qui contribuent au développement de ces troubles.
 

2.     L’adaptation des postes de travail

Après l’analyse, vient le temps de l’adaptation de ces mêmes postes pour augmenter le confort des gestes et s’adapter aux problématiques des salariés. À cet effet : l’ajustement de la hauteur des tables de travail, l’apport de sièges ergonomiques, une meilleure luminosité et d’autres outils permettent de réduire les contraintes physiques, les positions inconfortables et par conséquent le risque de TMS. De la même façon, n’oublions pas l’aménagement des postes en télétravail qui est tout aussi important.

3.     La formation et l’information

Les formations pour prévenir et diminuer les TMS sont indispensables et concernent tous les acteurs de l’entreprise : l’employeur et ses salariés. Cette sensibilisation permet à chacun d’adopter les gestes adéquats et de prendre conscience de l’importance de la santé musculo-squelettique. Il s’agit aussi de pérenniser cette action pour en faire un vecteur de prévention à part entière.

4.     La participation des collaborateurs dans le processus d’écoute des collaborateurs

Rien ne peut se faire sans les échanges de points de vue et l’implication de vos collaborateurs dans cette démarche. Pour cela, il est d’abord important d’auditer la situation, par exemple à partir de questionnaires anonymisés pour connaître les douleurs ressenties qui sont possiblement liées au travail.

Comme le conseille l’INRS, cela demande aussi d’associer les différents services, le CHSCT et/ou les instances représentatives du personnel ainsi que le service de santé au travail. De même, la prise en charge à la fois globale et personnalisée de cet enjeu de santé au travail peut nécessiter l’intervention d’un prestataire externe.

5.     L’action et la prévention individuelle

En tant qu’employeur, vous devez aussi encourager vos salariés à prendre en parallèle certaines mesures pour limiter la survenue de douleurs : la position à adopter, par exemple pour avoir les yeux bien en face de l’écran afin de ne pas malmener son dos, ou encore de préférer la souris au trackpad – ou inversement selon les cas -, pour éviter des douleurs à la main et au poignet.

6.     La rotation des tâches

La rotation des tâches est une pratique qui consiste à diversifier les mouvements et de répartir les sollicitations musculaires. Cela contribue à réduire la répétitivité des gestes et à limiter les risques de TMS. Dans une usine, cela suppose de réaliser une rotation en fonction du personnel. Mais sur des postes sédentaires dans des bureaux, il s’agit plutôt de faire évoluer les tâches pour éviter de cliquer pendant des heures sur une souris notamment. De plus, il est important de faire des pauses et de pratiquer une activité physique régulière.

7.     L’aménagement des horaires de travail

Les TMS nécessitent aussi de s’interroger sur les horaires de travail et les efforts consentis sur la semaine. L’aménagement des horaires de travail peut ainsi aider à prévenir l’apparition des TMS.

Cela passe aussi par des pauses plus régulières (on en revient à la rotation des tâches). Tout cela peut demander une nouvelle organisation du travail, soit des changements beaucoup plus profonds, mais qui auront des effets rapidement visibles.

8.     Une surveillance accrue de l’état de santé

Le fait de détecter précocement les premiers signes de TMS est, comme pour la plupart des pathologies, le meilleur moyen de limiter ses conséquences, notamment sur l’intensité des douleurs.

Un bilan de santé adapté, par exemple sur les habitudes de vie, aide bien souvent à anticiper d’éventuelles pathologies et douleurs émergentes. Au-delà d’un bilan, une réelle démarche de dépistage TMS et de bilans posturaux est indispensable.

9.     L’évaluation et l’amélioration continue

Pour une démarche de prévention efficace à long terme, comme dans un projet professionnel classique, l’évaluation régulière des actions mises en place pour prévenir les TMS est une étape permanente indispensable. En plus d’identifier les améliorations visibles, notamment sur le taux d’absentéisme, vous renforcerez petit à petit vos mesures de prévention existantes pour les rendre plus efficaces au fil du temps et surtout adaptées au plus près des besoins de vos collaborateurs.

En respectant ces 9 principes de prévention, vous pourrez réduire significativement les risques de TMS au travail. Sachez aussi qu’une démarche proactive et participative favorise la prise de conscience collective des enjeux liés à la santé musculo-squelettique, tout en garantissant des conditions de travail plus sûres sur le long terme.

Vous souhaitez engager une démarche contre les TMS dans votre entreprise ? Nos experts se feront un plaisir de vous aider à mettre en place un plan de prévention sur-mesure. Un premier pas pour une diminution à long terme des douleurs et de ses conséquences sur le travail.

Le risque routier en entreprise en chiffres

 

Le risque routier en entreprise en chiffres

 

Commençons par quelques chiffres pour prendre conscience de l’ampleur du risque routier au sein des entreprises. Selon le Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, en 2021, le risque routier a représenté :

  • 12,3% des accidents du travail
  • 35% des accidents du travail mortels
  • 5 millions de journées d’arrêt de travail chaque année
  • Soit l’équivalent de 18 000 salariés arrêtés toute l’année

Le baromètre Axa prévention sur les comportements sur la route lors des trajets professionnels réalisé par l’Institut Kantar publié en avril 2023 nous éclaire également sur les facteurs qui entraînent le risque routier. 66% des conducteurs de véhicules de société indiquent que le stress ressenti durant les trajets professionnels est exclusivement lié au travail (contre 56% pour l’ensemble des conducteurs de trajets professionnels). Toujours selon le Baromètre Axa Prévention, les motifs de stress révélés par cette enquête sont les suivants :

  • La crainte d’arriver en retard aux rendez-vous professionnels, pour 47% de l’ensemble des personnes interrogées et 53% des conducteurs de véhicules de société ;
  • La peur de ne pas atteindre ses objectifs, pour 11% de l’ensemble des personnes interrogées et 24% des conducteurs de véhicules de société ;
  • La pression émanant de la hiérarchie, pour 10% de l’ensemble des personnes interrogées et 22% des conducteurs de véhicules de société.

Comment l’employeur peut-il agir pour diminuer le risque routier ?

 

Tout d’abord l’employeur a des obligations afin d’assurer la santé et la sécurité au travail. Le risque routier entre dans ces obligations. Sa première démarche est d’inscrire le risque routier dans le document unique d’évaluation des risques professionnels ou DUERP. Cette identification des risques doit ensuite le mener à prendre des mesures pour les prévenir et engager des actions dans la durée. Il existe plusieurs étapes pour évaluer les risques routiers et des pré-requis indispensables avant d’établir un plan d’actions efficace selon l’INRS :

Faire une analyse approfondie du risque routier

 

Il convient avant tout de faire un état des lieux de ces risques afin de comprendre comment sont organisés les déplacements dans l’entreprise et quels sont les salariés les plus exposés à ces risques. Enfin, les employeurs peuvent catégoriser et étudier les accidents survenus et dégager ainsi des tendances.

Attention cependant, le risque routier n’est pas uniquement synonyme d’accidents de la route ! Conduire de manière prolongée comporte également des risques pour la santé des salariés comme le stress. Les gestes répétitifs dus à la conduite et la position assise prolongée sont également un facteur de troubles musculo-squelettiques (TMS). Les déplacements fréquents en voiture peuvent également être une source de pollution chimique et sonore.

 

Mettre en place des actions adaptées

 

En s’appuyant sur cette analyse, l’employeur pourra mettre en place des actions personnalisées et adaptées à son entreprise. Ces actions peuvent prendre plusieurs formes :

  • La formation des salariés au risque routier avec des exercices de conduite et aussi des aspects plus théoriques pour mettre en garde contre les dangers potentiels ;
  • Un changement ou une meilleure gestion de la flotte des véhicules de fonction. Afin de réduire le risque santé, les employeurs peuvent avoir recours à des véhicules mieux équipés et privilégier les boîtiers de vitesse automatique pour éviter les TMS mais aussi des systèmes de ventilation plus performants pour moins exposer les collaborateurs à la pollution ou à des agents chimiques, etc.
  • L’établissement d’un protocole de bonne conduite (respect des temps de pause, interdiction de consulter son portable au volant, etc.).

Une autre action indispensable pour faire baisser le nombre d’accidents est de mieux organiser les déplacements en amont comme définir les tournées et les itinéraires afin de sécuriser au maximum les parcours. Les autoroutes sont des voies à privilégier car elles sont plus sûres que le reste du réseau routier.

Des pistes pour réduire le risque routier dans la durée

 

Dans la mesure du possible, évitez les déplacements qui ne sont pas indispensables. De plus en plus de salariés travaillent depuis leur domicile et sont désormais habitués à faire des visio-conférences. Avant chaque déplacement, posez-vous la question de savoir si une rencontre en présentiel est vraiment obligatoire ou non. Vous atteindrez ainsi un double objectif : la réduction du risque routier et la préservation de l’environnement avec réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

De manière générale, et lorsque cela est possible, il convient de privilégier les transports en commun au véhicule particulier. Ce mode de transport peut être complété par la location d’un véhicule afin d’acheminer vos équipes sur leur lieu de destination si celui-ci n’est pas à proximité d’une gare ou d’un aéroport. Cette combinaison comporte moins de risques.

 

Enfin, il est primordial que le droit à la déconnexion soit respecté pendant les temps de trajet effectués seuls. Selon la sécurité routière, lire un message en conduisant multiplie le risque d’accident par 23 et 69% des Français utilisent leur portable en conduisant. Selon le baromètre Axa prévention, l’utilisation du téléphone au volant par les conducteurs de véhicules de fonction atteint même le chiffre record de 97% pour au moins un usage, contre 89% en 2022. Cet organisme propose une application qui informe l’expéditeur d’un message que le destinataire est en train de conduire et ne peut répondre pour le moment. Toujours selon la sécurité routière, les écouteurs et les oreillettes sont interdits au volant. Seuls les kits intégrés à bord des véhicules sont autorisés.

 

La lutte contre les addictions est également un levier de réduction des accidents de la route dans le cadre professionnel. Même occasionnelle, la consommation d’alcool doit être proscrite au travail. Ainsi, il convient de rappeler de ne pas boire d’alcool avant de prendre le volant même après un déjeuner ou un dîner avec des clients. La sobriété doit rester de mise !

 

La sécurité routière met à disposition des entreprises des campagnes de communication et d’autres outils pour sensibiliser les salariés à ce risque. Les entreprises peuvent également renforcer leurs actions en s’engageant sur 7 points concrets pour favoriser une conduite en toute sécurité comme :

  • Limiter l’usage du téléphone au volant au cas d’urgence
  • Rester sobre sur la route
  • Mettre systématiquement sa ceinture de sécurité
  • Respecter les limitations de vitesse en toute circonstance
  • Faire régulièrement des pauses
  • Se former à la sécurité routière
  • Porter un équipement adéquat à vélo

Et les deux-roues ?

Pour atteindre des objectifs louables, les entreprises sont de plus en plus séduites par les vélos de fonction. En effet, le vélotaf est un excellent moyen d’améliorer la santé des salariés et également de réduire l’impact carbone de l’entreprise. Les deux-roues ne sont malheureusement pas à l’abri des accidents. Là encore, des formations sont nécessaires pour prévenir les dangers de la route pour les cyclistes, encourager le port du casque et le respect du code de la route, privilégier les pistes cyclables lorsque celles-ci existent et être bien visible des autres véhicules notamment la nuit ou par mauvais temps avec un équipement rétro-réfléchissant.

 

Vous avez envie de faire baisser le risque routier dans votre entreprise ou encore de comprendre son impact sur la santé des salariés et de mettre en place des actions adaptées ? Nos experts VerbaTeam sont à votre disposition pour vous aider à agir dans la durée.

 

Source : INRS, risques routiers. Démarche de prévention et Sécurité routièreLe téléphone et la conduite et Employeurs engagés.

Le télétravail : un mode d’organisation démocratisé 

Rappelez-vous, avant 2020, le télétravail était une pratique rare, pour ne pas dire marginale : seulement 4 % des salariés du tertiaire travaillaient à distance au moins une fois par semaine selon la DARES.

Après la pandémie, qui a enclenché le télétravail à marche forcée et une hausse spectaculaire de cette pratique, ce sont aujourd’hui 46 % des employeurs qui l’autorisent selon Bpifrance. À tel point que cela a entraîné une nouvelle manière de travailler au sein des entreprises avec des modèles hybrides qui se développent, autrement dit avec des salariés sur site et d’autres en télétravail.

Mais derrière cette nouvelle flexibilité se cachent certains maux qui touchent directement à la santé des collaborateurs.

Quels sont les risques physiques liés au télétravail ?

 

À première vue, le travail à distance, qui se déroule le plus souvent à domicile, peut sembler confortable. Les salariés l’ont bien compris : une meilleure conciliation entre vie professionnelle et personnelle, une plus grande autonomie, l’absence de transport en commun, une forme de nouvelle liberté au travail, font partie des plus grands avantages de ce mode d’organisation.

Mais, la médaille a son revers. Avec le travail à distance est aussi arrivé un lot de difficultés, plus ou moins prononcées selon les conditions d’exercice de chaque personne. En effet, le travail à domicile peut être effectué dans de mauvaises conditions car l’espace consacré ne répond pas à certaines exigences ergonomiques. Ainsi, sur le plan physique, des problèmes de vue, des douleurs au dos, sans oublier les divers troubles musculo-squelettiques (TMS) font partie des problématiques qui guettent certains télétravailleurs. Les causes sont d’ailleurs bien identifiées :

  • Une posture inadéquate : une installation peu ergonomique pour travailler plusieurs heures (table de cuisine ou de salle à manger, voire dans un canapé) est le meilleur moyen pour adopter une mauvaise posture ainsi que l’utilisation quotidienne d’un ordinateur portable. Ces pratiques entraînent des douleurs cervicales, dorsales, des tensions au niveau des épaules qui peuvent devenir chroniques, etc.
  • La sédentarité : le travail à domicile consiste bien souvent à passer des heures devant son ordinateur. Or, le manque de pas et d’exercice physique est délétère. Selon les Echos, la sédentarité est ainsi devenue le mal du siècle. Et ses conséquences sont graves : mauvaise circulation sanguine, maladies cardiovasculaires, fonte des muscles, douleurs …La sédentarité augmente de presque 50 % la mortalité globale, quelle que soit la maladie à l’origine de cette mortalité. Ce chiffre est de 90 % pour la mortalité cardio-vasculaire selon AXA Prévention.
  • Un éclairage inadapté : un mauvais éclairage peut entraîner une hausse de la lumière bleue provenant des écrans. Ce contraste est à l’origine d’une fatigue oculaire, de maux de tête et d’une détérioration plus rapide de la vision.

Comment éviter les risques physiques liés au télétravail ?

 

Il est important de rappeler aux collaborateurs que le télétravail peut comporter certains risques et que ces derniers peuvent être évités en adoptant les bons réflexes :

  1. Ajuster sa posture : recommandez-leur de vérifier que leur chaise et leur bureau sont à la bonne hauteur et que leur écran est à la bonne distance : soit 10 à 15° de l’écran pour un confort optimal. Cela peut nécessiter de surélever l’écran ou même l’ordinateur portable et de placer un clavier supplémentaire à hauteur des mains.
  2. Prendre des pauses régulières : pour éviter de rester assis en permanence, faire une pause toutes les heures. Ils peuvent accompagner cela de quelques étirements, de pas ou d’exercices pour améliorer la circulation sanguine. Par ailleurs, certaines tâches en télétravail peuvent se faire debout : une visioconférence, un appel. S’ils ont un bureau assis-debout, c’est encore plus simple, ils peuvent continuer à travailler normalement. Par ailleurs, pendant la pause du milieu de journée, il est important de marcher un petit quart d’heure au moins.
  3. Améliorer son éclairage : conseillez-leur d’étudier l’espace disponible et d’essayer de placer leur bureau près d’une fenêtre pour maximiser la lumière naturelle. Pour l’hiver, il existe des lampes d’appoint à lumière de jour qui rendent le manque de luminosité moins difficile pour les yeux.
  4. Pratiquer une activité physique : hélas, une heure d’exercice le week-end ne réduit pas les risques de la sédentarité. Le mieux est surtout de bouger un peu tous les jours ! Non seulement c’est bon pour le corps, mais aussi pour se vider la tête.

À savoir : vous pouvez allouer un budget à vos salariés pour qu’ils puissent s’équiper afin de travailler dans les meilleures conditions matérielles à la maison (chaise, bureau, grand écran sur pied). L’autre option consiste à leur octroyer un forfait de co-working.

 

Les risques psychiques liés au télétravail

 

La santé est un tout ! Et les risques du télétravail concernent aussi la santé mentale. Les causes sont multiples :

  • L’isolement social : le télétravail est le plus souvent solitaire. Si dans les grandes villes, les espaces de co-working recréent une ambiance conviviale, beaucoup de personnes se retrouvent seules face à leur ordinateur la majorité du temps. Cette solitude peut générer une perte de motivation et de productivité chez les salariés sensibles à l’émulation de groupe.
  • Les difficultés à établir une limite et un équilibre entre le travail et la vie personnelle : le télétravail ne connaît parfois pas de frontière claire, ce qui est souvent à l’origine d’une fatigue mentale et émotionnelle.
  • Une pression accrue : chez certaines personnes, la distance avec le bureau peut entraîner une pression supplémentaire par peur de mal faire, ou d’être considéré comme une personne oisive. Ce qui génère une tendance à vouloir être toujours disponible et ultra-productif.

 

Comment réduire les risques psychiques des collaborateurs en télétravail ?

 

Pour les entreprises, la gestion du télétravail n’est pas seulement matérielle, elle s’appuie aussi sur une nouvelle pratique managériale. Pour réduire les risques sur la santé mentale, il est d’abord essentiel de former les managers à la gestion d’équipes à distance afin de maintenir le lien et la cohésion d’équipes

Certaines entreprises ont par exemple fait le choix de créer un siège numérique, autrement dit de regrouper tous les échanges au sein d’un même outil. Dans le même état d’esprit, d’autres documentent tout par écrit pour garder une trace. Ce maintien de la communication et de la notion de groupe, peu importe où se trouvent les gens et dans quel fuseau horaire, est indispensable à une meilleure gestion personnelle du travail, du lien avec ses collègues et, in fine, des émotions.

À cela s’ajoutent deux impératifs :

  • L’obligation de réaliser chaque année un entretien dédié au télétravail. L’élaboration d’un « entretien de suivi de charge » est inscrit dans l’article L. 1222-10 du Code du travail. Il permet d’évaluer les conditions d’exercice du travail à distance et de la charge de travail qui s’y rapporte.
  • La mise en place de limites claires sur les heures de disponibilité des salariés, conformément au contrat de travail. Par ailleurs, l’entreprise peut communiquer régulièrement sur l’importance du droit à la déconnexion.

Le télétravail est une solution flexible demandée par de nombreux salariés, mais qui doit toujours être un choix de leur part. Son suivi est par ailleurs indispensable pour réévaluer périodiquement sa pertinence et ses effets sur la santé de chaque collaborateur.

Pour faire le point sur l’impact du télétravail sur la santé de vos salariés, le bilan de santé personnalisé VerbaTeam est un bon moyen d’évaluation. Contactez-nous pour être accompagné par l’un de nos experts.

Sédentarité en entreprise : de quoi parle-t-on ? 

Selon l’INRS, une posture sédentaire se caractérise par “une posture assise ou allongée maintenue dans le temps et associée à une très faible dépense énergétique, en situation d’éveil.” Les salariés travaillant en entreprise passent une grande partie de leur temps en posture assise de manière souvent ininterrompue et régulière. Passer plus de 8 heures par jour en position assise représente un risque majeur pour la santé. 

Cette problématique concerne une très grande majorité des travailleurs puisque selon l’INSEE, 76,1% des Français travaillent dans le secteur tertiaire. Par ailleurs, la digitalisation des modes de travail et la pratique du travail à distance ont fait évoluer les conditions de travail avec pour conséquence de prolonger les postures sédentaires. L’ANSES estime que 95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis.  

La sédentarité en France en chiffres  

Selon l’ANSES  

  • 95% de la population française adulte est exposée à un risque de dégradation de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis ; 
  • Aujourd’hui, seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice ; 
  • Les femmes sont plus exposées à un manque d’activité physique. 70 % d’entre elles sont en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé, contre 42 % des hommes. 
     
    En France, plus d’un tiers des adultes cumulent un niveau de sédentarité élevé et une activité physique insuffisante. Ces personnes présentent ainsi des taux de mortalité et de morbidité plus élevés. Selon un communiqué d’AXA Prévention, en France, chez un adulte qui utilise un ordinateur pour travailler, la sédentarité représente un peu plus la moitié du temps éveillé. 
     
      

Quelles sont les conséquences de la sédentarité sur la santé ? 

La sédentarité est souvent comparée à une véritable épidémie silencieuse. Elle représente en effet un facteur de risque de nombreuses maladies comme les maladies cardio-vasculaires (infarctus, AVC, etc.) Elle favorise le développement de l’obésité, du diabète de type 2 et de certains cancers comme celui du côlon. Selon l’INRS, plusieurs études ont démontré un lien entre postures sédentaires et troubles musculo-squelettiques (TMS) comme les lombalgies. La sédentarité a également des effets sur la santé mentale.  

De plus, la sédentarité augmente de presque 50 % la mortalité globale, quelle que soit la maladie à l’origine de cette mortalité. Ce chiffre est de 90 % pour la mortalité cardiovasculaire selon AXA Prévention.  

Faire du sport est-il un remède à la sédentarité en entreprise ? 

Bien entendu, pratiquer une activité sportive régulière fait partie des recommandations sanitaires émises par l’OMS pour rester en bonne santé. Selon cet organisme, les adultes entre 18 et 64 ans devraient :  

  • pratiquer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée (assouplissement, marche, yoga, etc.) ; 
  • faire au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue (renforcement musculaire, jouer au tennis, faire de la natation, etc.) 

Inciter l’activité physique et sportive dans le cadre du travail est une bonne chose. Aujourd’hui les offres sont nombreuses et l’entreprise bénéficie d’avantages fiscaux pour les mettre en place. Cependant, il est tout à fait possible d’être sportif et d’être encore trop sédentaire. En effet, lutter contre la sédentarité signifie également de trouver les moyens d’interrompre ou de réduire une position assise prolongée comme c’est souvent le cas au bureau. Afin d’agir efficacement sur ce problème, il convient d’agir concrètement sur les conditions de travail et d’intégrer la lutte contre la sédentarité dans la prévention des risques professionnels pour lesquelles l’employeur a l’obligation d’agir. 

Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place en entreprise ? 

Faire adopter les bons réflexes aux collaborateurs avec des campagnes de prévention

Quels sont les gestes à adopter ? 

  • Profiter des appels téléphoniques pour marcher ; 
  • Interrompre les postures sédentaires en se levant 5 minutes toutes les heures ; 
  • Prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur au sein de l’entreprise ; 
  • Inciter vos salariés à se lever régulièrement au cours de la journée afin d’échanger avec leurs collègues par exemple plutôt que d’envoyer un e-mail ; 
  • Inviter vos salariés en télétravail à effectuer quelques pas en extérieur avant de démarrer leur journée de travail ; 
  • Faire des réunions debout ; 
  • Effectuer régulièrement des étirements ou quelques exercices au cours de sa journée de travail ; 
  • Aller chercher son déjeuner au lieu de se le faire livrer. 

Quels sont les moyens d’y arriver ? 

  • Afin de diffuser ces gestes et d’en faire la pédagogie, l’entreprise peut organiser des campagnes de prévention pour sensibiliser les collaborateurs sur la sédentarité et ses risques tout en rappelant les bonnes pratiques citées. Elle peut profiter de ce moment pour rappeler toutes les actions mises à disposition des collaborateurs pour bouger plus ; 
  • Pour aider les équipes à changer leurs comportements, ces gestes peuvent faire l’objet de défis collectifs comme réaliser le plus grand nombre de pas dans la journée, participer à une course, etc. 

Favoriser la mobilité douce 

  • Favoriser les mobilités douces et plus vertes en encourageant vos salariés à venir à pied ou en vélo. Le forfait mobilité durable permet aux employeurs de subventionner des modes de transports plus verts comme le vélo à leurs salariés ; 
  • De plus en plus d’entreprises proposent également des vélos de fonction leurs salariés financé à 70% par l’employeur ;  
  • Pour ceux qui viennent en transports en commun, vous pouvez leur recommander de descendre une ou deux stations de bus ou métro. 

Aménager les espaces de travail pour favoriser la mobilité 

  • Proposer des bureaux assis/debout qui permettent de varier les positions ;  
  • Mettre à disposition des balles de yoga en alternance avec la chaise de bureau qui forcent naturellement à se tenir droit ;  
  • Développer des espaces où les collaborateurs peuvent travailler en changeant de position ;  
  • Aménagement de lieux de convivialité où se retrouver debout entre collègues pour prendre un café et échanger. 

Déclencher une prise de conscience 

Les salariés n’ont pas toujours conscience des effets de la sédentarité sur leur santé. Des moyens existent pour leur faire prendre conscience de son impact. Tout d’abord, l’OMS a développé un test pour évaluer le niveau d’activité physique des individus à travers leur vie personnelle et professionnelle. Ce test est un bon moyen de donner un repère concret aux salariés sur leur situation personnelle. Ils sauront ainsi quels sont les efforts à fournir pour atteindre un niveau d’activité physique suffisant pour protéger leur santé.   

Un bilan de santé est également un bon moyen de leur faire prendre conscience des effets néfastes de la sédentarité sur leur santé. Proposer un questionnaire mode de vie leur permet d’évaluer leurs habitudes et de les faire évoluer sur le long terme, réduisant ainsi les risques de maladies chroniques. Des bilans de santé plus poussés peuvent aussi proposer des tests à l’effort ou évaluer la santé du cœur. En fonction de l’ensemble de ces résultats, des conseils personnalisés pourront être recommandés à chaque collaborateur. 

Vous souhaitez lutter contre la sédentarité dans votre entreprise et engager les salariés dans cette démarche ? Nos experts se feront un plaisir de vous aider. 

Des accidents du travail à la santé mentale : retour sur l’évolution de la prévention santé en entreprise

Lorsque l’on parle de santé au travail, il est intéressant de remonter le fil de l’histoire. À l’origine, c’est le secteur qui a connu le plus d’accidents du travail qui a fait bouger les lignes : l’industrie. Elle s’est ainsi imposée comme un acteur historique de la prévention, notamment quant aux risques de maladies professionnelles.

Un autre sujet majeur a fait bouger les lignes de la prévention santé en entreprise : les troubles musculosquelettiques (TMS). Depuis 2003, ils ont augmenté de 60 %. En 2015, les TMS ont représenté plus de 87 % des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles. Le mal de dos compte à lui seul pour 20 % des accidents du travail (Source : Ameli). La lutte contre les TMS est ainsi devenue un sujet majeur de prévention santé dans les entreprises.

Petit à petit, le sujet de la prévention est aussi devenu central dans des entreprises moins exposées a priori, comme dans le secteur tertiaire également touché par les TMS, mais pas seulement. Dans les années 2000, le « burn out » (épuisement professionnel) a commencé à se manifester, entraînant parfois des drames qui ont défrayé la chronique. La santé mentale s’est alors inscrite comme un axe où il était urgent et important d’agir, quel que soit le métier exercé. L’irruption de la pandémie de COVID a accéléré cette tendance. Rappelons que, selon les chiffres de l’Assurance Maladie, celle-ci a pris en charge, en 2020, 37 % de plus de maladies liées aux troubles psychosociaux par rapport à 2019.

Pourtant, une frontière existe encore entre les grandes entreprises qui ont les moyens et les services adaptés, et les TPE/PME qui ne sont pas toujours armées pour répondre à cet enjeu en dehors de leur obligation légale.

Toutefois, dans toutes les entreprises, la prévention santé devient essentielle afin de fidéliser ses salariés, mais aussi d’attirer les talents qui en attendent beaucoup sur ce sujet, comme une preuve de bonne marque employeur.

 

Rappel des grandes obligations des employeurs en matière de santé

Pour les entreprises, la prévention santé, c’est d’abord une obligation. Ainsi, l’employeur engage sa responsabilité pénale s’il ne met pas en place les dispositifs suivants [1] :

  • Des actions de prévention des risques professionnels : de chutes en hauteur, psychosociaux, chimiques, sur la pénibilité
  • Des actions d’information et de formation : pour les nouveaux arrivants, lors d’un changement de poste, pour les intérimaires, lors d’une reprise
  • La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés (modification des horaires – par exemple lors d’une canicule -, équipements et protections)

Cependant, la prévention santé est devenue bien plus qu’une obligation. Il s’agit également d’une demande forte des salariés. Ces derniers souhaitent que les entreprises prennent soin de leur santé et de leur bien-être, surtout depuis la crise sanitaire. Par ailleurs, les entreprises comprennent de plus en plus que la prévention santé est un formidable levier d’attractivité et de fidélisation des équipes. Ajoutons aussi que, depuis la crise de la COVID-19, les entreprises ont pleinement retrouvé leur place de territoires de santé.

 

 

Deux évolutions récentes de la loi montrent le renforcement du rôle des entreprises dans ce domaine :

  • La loi santé de 2021 entrée en vigueur en 2022 vient renforcer le rôle des entreprises en matière de prévention santé et s’adapte aux nouveaux risques. Elle donne une nouvelle définition du harcèlement sexuel dans le Code du travail, renforce le suivi de la santé des salariés et de la prévention au sein des entreprises, augmente la durée de formation des élus du personnel…
  • La QVT est devenue, par le biais de la loi Santé 2022, la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) pour prendre en compte les enjeux quotidiens, tout en renforçant le rôle de l’entreprise dans la prévention santé.

 

Qui sont les acteurs de la santé en entreprise aujourd’hui ?

La prévention et la sécurité concernent aussi d’autres acteurs à l’intérieur de l’entreprise : en premier lieu, la direction générale qui doit soutenir la démarche, puis les managers, la direction des ressources humaines, les représentants du personnel, et le comité social et économique.

À l’extérieur, l’entreprise doit se rapprocher de partenaires classiques et institutionnels :

  • La médecine du travail : mais qui souffre d’un manque de praticiens, obligeant les entreprises à avoir une plus grande part dans la prévention et le suivi, comme le montre la nouvelle loi Santé de 2022. Celle-ci augmente son rôle, principalement sur :
    – les axes de prévention,
    – les actions sur la désinsertion professionnelle,
    – ou encore le suivi individuel des salariés
  • Les services prévention des caisses d’assurance retraite et de la santé au travail
  • Le réseau régional de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT)
  • L’Institut national de recherche et de sécurité pour la sécurité des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).

 

La santé au quotidien comme nouvel axe de collaboration

La santé au travail est aujourd’hui un sujet transversal pour de nombreux services et concerne l’ensemble du cycle de vie des salariés. De plus, face aux évolutions profondes sur le plan sociétal et démographique, l’entreprise doit s’engager.

Citons par exemple :

  • Le nécessaire maintien dans l’emploi des salariés le plus longtemps possible, alors qu’il est aujourd’hui à seulement 56,1 % pour les seniors selon la DARES
  • La place de plus en plus importante accordée aux aidants qui sont par ailleurs en activité
  • Une quête de sens qui pousse les nouvelles générations à quitter une entreprise qui ne prendrait pas soin de leur santé

Pour répondre à ces enjeux, les entreprises doivent permettre à leurs collaborateurs de rester en bonne santé, de s’épanouir dans leur fonction et ainsi d’éviter la désinsertion. Tout cela nécessite un effort commun et une cohésion vers des objectifs clairs.

Dans les grandes entreprises, des groupes de travail se mettent en place en ce sens. Cela se traduit notamment par des panels qui regroupent les fonctions RH, la médecine du travail, la Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT, au sein du CSE). Lesquels doivent :

  • Analyser les données
  • Identifier des thématiques porteuses et qui ne dépassent pas la frontière de la vie privée
  • Trouver un consensus afin d’élaborer un programme de prévention

Cependant, cette collaboration n’est pas toujours naturelle tant elle demande de faire parler des univers et des points de vue différents. Quand le dialogue social est difficile, il vaut mieux attendre d’avoir aplani les choses avant d’entamer cette nouvelle étape, et ainsi s’assurer de construire un projet cohérent. Sa réussite réside aussi dans l’adhésion des collaborateurs afin qu’ils en deviennent acteurs.

Face à tous les autres sujets qui concernent aujourd’hui l’entreprise, le dialogue demeure indispensable sur la santé. De même, l’accompagnement par des solutions externes est parfois nécessaire pour emporter tout le monde dans un même projet de prévention santé, qui soit solide et pérenne.

 

[1] Code du travail art 4121-1 et suivants

Absentéisme au travail : quelles sont les causes ?

 

Un effet COVID-19 incontestable

La crise de la COVID-19 a bousculé le monde du travail et a changé les priorités des salariés. Désormais, ces derniers recherchent un meilleur équilibre de vie, plus de flexibilité notamment grâce au télétravail mais aussi plus de sens dans leur vie professionnelle. Les salariés attendent un environnement de travail qui favorise la qualité de vie, le bien-être et la prise en compte de leur vie personnelle.

 

…mais aussi de nouveaux risques de santé

La crise sanitaire a encore des conséquences négatives sur l’absentéisme des salariés. Une étude réalisée par Axa France montre bien ce phénomène. Après une stabilisation à haut niveau en 2021 (3.9% comme en 2020), cette même étude montre que la tendance s’est accélérée lors du premier semestre 2022 avec un taux d’absentéisme de 4,82%. Les modèles de projection permettent déjà d’anticiper un taux final entre 4,2 et 5% en 2022. Sur la totalité de l’année 2021, 32% des salariés s’étaient arrêtés au moins une fois. Sur le premier semestre 2022, ils étaient déjà 33% dans ce cas. Par ailleurs, janvier 2022 est un mois record avec 6,1% d’absentéisme (contre 3,3% en janvier 2019). Ce chiffre est dû à l’impact du variant Omicron qui a fortement perturbé l’emploi. Ainsi, le taux d’absentéisme persiste à un haut niveau sur le premier semestre puisqu’il est supérieur à 4%. Cette tendance concerne toutes les catégories de population, quel que soit leur âge. Cependant, ce sont les arrêts de travail de plus de 2 mois qui ont enregistré une hausse significative (+ 30% entre 2019 et 2022). Certains secteurs ont été particulièrement touchés par l’absentéisme durant la pandémie. C’est le cas de la distribution (+48,2% entre 2019 et 2022), le secteur sanitaire et social (+45,7% entre 2019 et 2022), l’hôtellerie et la restauration (+37,3% entre 2019 et 2022).

 

Des risques psychosociaux en hausse

Selon le ministère du travail et de l’emploi et l’insertion professionnelle, les risques psychosociaux sont définis comme un risque pour la santé physique et mentale des travailleurs. Leurs origines sont issues des conditions d’emploi, de facteurs liés à l’organisation du travail et des relations de travail. Les situations à risque sont les suivantes :

  • Le stress causé par la peur de ne pas être à la hauteur des exigences
  • L’épuisement professionnel
  • Le harcèlement moral
  • Le harcèlement sexuel ou agissements sexistes
  • Les violences internes (conflits)
  • Les violences externes à l’entreprise

 

Les risques psychosociaux ont un impact sur la santé physique (TMS, maladies cardio-vasculaires…) et mentale (addictions, anxiété, mal-être) des salariés et par conséquent sur l’absentéisme. Les risques psychosociaux représentent la première cause des arrêts de travail de longue durée. La population des 30-50 ans semble être la plus touchée par ce phénomène avec 36 % des causes d’arrêts de travail en 2021[1].

 

Par ailleurs, le baromètre absentéisme et prévention d’AXA montre que ce sont les arrêts de travail les plus longs (3 mois et plus) qui affectent le plus fortement le taux global d’absentéisme. En effet, si le taux d’absentéisme ainsi que la durée moyenne des arrêts sont quasiment stables entre 2020 et 2021 (+4 %), cette différence est beaucoup plus prononcée lorsqu’on observe les arrêts de travail de 2 mois (+ 8,7 %) et de plus de 3 mois (+ 10 %).

 

 

Une santé mentale plus fragile

Confinements à répétition, isolement, peur pour soi et ses proches, stress …la crise sanitaire a eu des conséquences non négligeables sur la santé mentale des Français. Afin de mesurer l’état de la santé mentale des Français, Santé Publique France en partenariat avec BVA, a lancé une étude baptisée COVIPREV. Sans surprise face à un contexte qui a évolué d’une crise sanitaire vers des crises multiples (climatique, géopolitique…), cette étude montre une hausse des troubles psychologiques parmi la population. La dernière enquête réalisée en septembre 2022 montre que la santé mentale des personnes interrogées s’est encore dégradée lors de cette rentrée :

  • 18 % des Français montrent des signes d’un état dépressif (+ 8 points par rapport au niveau hors épidémie)
  • 26 % des Français montrent des signes d’un état anxieux (+ 13 points par rapport au niveau hors épidémie)
  • 71 % des Français déclarent des problèmes de sommeil au cours des 8 derniers jours (+ 21,5 points par rapport au niveau hors épidémie)

Cette dégradation de la santé mentale des Français qui peut être due à des facteurs externes à l’entreprise a des répercussions sur l’absentéisme en entreprise.

 

Les TMS sont toujours d’actualité

Ces nouveaux risques décrits ci-dessus coexistent avec ceux déjà existants. C’est le cas des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui restent très présents dans les entreprises. Selon le site Ameli.fr : en France, les TMS représentent 87 % des maladies professionnelles. En 2017, leur coût direct pour les entreprises s’est élevé à près de deux milliards d’euros à travers leurs cotisations accidents du travail et maladies professionnelles. Dans 45% des cas, les TMS peuvent entraîner des séquelles lourdes avec des risques de désinsertion professionnelle.

 

 

Absentéisme : quelles sont les conséquences pour les entreprises ?

L’absentéisme a un impact négatif sur la vie des entreprises :

  • Désorganisation des équipes ;
  • Mauvaise ambiance au travail ;
  • Baisse de la performance et de la qualité des services ;
  • Dégradation de l’image de l’entreprise ;
  • Baisse de productivité ;
  • Baisse de la rentabilité ;
  • Détérioration du climat social ;
  • Stress supplémentaire pour les autres salariés qui doivent remplacer les absents ;

La liste est longue !

Par ailleurs, les entreprises ont tendance à uniquement quantifier les coûts directs liés à l’absentéisme et à ne pas prendre en compte les coûts indirects (coûts de remplacement, coûts de la baisse de la productivité, coût d’image…) En réalité, l’absentéisme pèse bien plus lourd que les entreprises ne le pensent.

 

Les leviers pour prévenir l’absentéisme

 

Suivre cet indicateur stratégique

Tout d’abord, vous devez suivre les indicateurs de l’absentéisme dans votre entreprise afin d’en comprendre les causes. Le suivi et l’analyse de ces données vous permettront de comprendre les spécificités de l’absentéisme dans votre organisation. Vous pourrez ainsi identifier les bonnes actions préventives et curatives à mettre en place. Voici des exemples d’indicateurs à suivre :

  • Quelles sont les typologies de salariés concernés ?
  • Quel est leur âge/genre ?
  • Quelle est la longueur des arrêts de travail ?
  • Quelles sont les causes les plus fréquentes ?
  • Quels sont les sites concernés ?

 

Amorcer une réflexion profonde

D’autres éléments sont à prendre en compte pour identifier des leviers d’action efficaces. Ils demandent une réflexion approfondie :

  • Le contexte dans lequel évolue l’entreprise ;
  • Le management ;
  • Les conditions de travail ;
  • Le sens donné au travail (la raison d’être de l’entreprise et son impact) ;
  • Le télétravail et ses conditions de mise en place ;
  • L’état de santé des salariés ;
  • La gestion du stress ;
  • Les risques psychosociaux les plus fréquents ;

Vous devez prioriser les sujets importants pour votre entreprise et prendre ainsi la bonne direction pour lutter efficacement contre l’absentéisme.

Le management de proximité : un atout pour lutter contre l’absentéisme.

Le management de proximité est un véritable sujet de fond. Ces managers ont été très exposés pendant toute la période COVID et ont dû faire face à de nombreuses difficultés et à une situation inédite. Les managers ont dû réagir dans l’urgence et s’adapter. L’expérience collaborateur a pu pâtir de ces bouleversements. Cependant, le rôle du manager de proximité est clé. En effet, ils sont en première ligne pour prévenir l’absentéisme des équipes. Ils sont les mieux placés pour détecter les risques psychosociaux par exemple. Aujourd’hui, les managers de proximité, tout comme les ressources humaines, ont besoin d’être accompagnés pour relever les nombreux défis auxquels ils sont confrontés. L’engagement, la motivation et le bien-être des équipes en dépendent. Sensibilisez-les au bien-être des équipes, formez-les pour anticiper les situations à risque, aidez-les à adopter les bons réflexes pour soutenir leurs équipes et endosser leur rôle de nouveau leader bienveillant !

Prenez régulièrement le pouls de votre entreprise

N’attendez pas que l’absentéisme flambe pour agir. Afin d’anticiper les risques et comprendre l’état d’esprit de vos salariés, réalisez régulièrement des enquêtes en interne. Vous pourrez ainsi suivre le climat de votre entreprise, mesurer l’impact de vos actions et les ajuster si besoin.

 

 

[1] Baromètre absentéisme et prévention – Axa France – juin 2022