Solidarité en entreprise : pourquoi est-ce indispensable ?

1 - Pour renforcer le collectif et la culture d’entreprise

Les comportements d’entraide renforcent le sentiment d’appartenance à un groupe et le soude. Les équipes sont ainsi mieux préparées pour faire face aux épreuves et à l’adversité. Lorsque l’entreprise fait preuve de solidarité et d’entraide, cela permet aux collaborateurs d’adhérer plus facilement à la culture et à ses valeurs. Cet environnement permet de limiter les situations de détresse ou potentiellement conflictuelles car les collaborateurs se sentent plus à l’aise pour s’exprimer et demander de l’aide.

2 - Pour favoriser la diversité et l’inclusion

Une personne solidaire peut utiliser son influence pour venir en aide à ceux qui en ont moins. Cela peut être des personnes stigmatisées, mal intégrées ou fragilisées du fait de leur situation.

Rappelons que selon l’Insee, 9,1% des travailleurs affirment avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations en 2021. Le sexisme est la première source de discrimination au travail, toujours selon l’Insee et concerne majoritairement les femmes. D’autres publics sont concernés par les discriminations comme les travailleurs en situation de handicap (1 personne sur 2 discriminée dans l’emploi), les seniors (1 tiers d’entre eux ont été victimes de discrimination au travail). La religion concerne 20% des cas de discrimination à l’embauche.

Certains publics sont fragilisés comme les aidants : actuellement, les personnes âgées de 75 ans ou plus représentent une personne sur dix en France (10,4%) et leur part est en forte augmentation (9,0% en 2013). Le manque de structures et de personnel pour s’occuper des personnes âgées entraîne une plus forte implication de l’entourage. En 2023, quasiment 1 salarié sur 5 était déjà considéré comme un aidant. S’occuper des aidants est une forme de solidarité qui bénéficie à la fois à la société mais aussi à l’entreprise.

3 - Pour répondre aux engagements RSE

Selon le benchmark réalisé par Wenabi intitulé “Comment 70 entreprises engagent leurs salariés”,  les entreprises pratiquant une politique de la solidarité active cherchent à avoir un impact positif vis-à-vis de leur environnement en soutenant le tissu associatif et en renforçant leur posture d’entreprise responsable. Près d’un tiers des entreprises soutiennent des associations locales et prennent part à des projets présents sur leur territoire. Ainsi, la solidarité en entreprise permet de répondre aux engagements RSE.

4 - Pour améliorer la marque employeur et la performance de l’entreprise

La marque employeur

La 2e édition du Baromètre du Mécénat de Compétences réalisée par l’IFOP montre que ce type d’initiative est gagnant-gagnant pour les salariés comme pour les entreprises. Elle permet aux entreprises de :

  • Favoriser l’engagement : 68%
  • Renforcer les valeurs de l’entreprise : 55%
  • Participer à la quête de sens des collaborateurs : 49%

Les salariés en tirent également des bénéfices comme :

  • Se sentir utile : 74%
  • Donner du sens à son quotidien : 48%
  • Développer ses compétences : 29%

Le baromètre 2020 du Medef constate à son tour que 83% d’entre eux ont « plaisir à travailler » dans des entreprises engagées dans des actions solidaires et dans la RSE. Renforcer la culture de la solidarité est par conséquent un excellent moyen d’attirer et de fidéliser les collaborateurs en les aidant à se développer et en répondant à leurs attentes.

La performance des entreprises

Dans un monde en pleine transition, l’innovation est clé pour permettre aux entreprises de rester compétitives. Or, l’innovation est rendue possible dans une organisation qui sait créer un environnement propice à la créativité. Une culture d’entreprise basée sur la solidarité permet de travailler dans de meilleures conditions, de donner confiance aux équipes et de laisser une plus grande place à l’initiative et à l’intelligence collective.

En conclusion, la solidarité en entreprise devient un élément incontournable pour répondre à l’ensemble de ces défis. Elle permet d’agir et de donner plus de sens au travail. Voici quelques pistes pour insuffler un esprit plus solidaire en entreprise.

Comment s’y prendre ?

Les ingrédients du succès

Une stratégie de la solidarité cohérente avec celle de l’entreprise

Afin que ces dispositifs soient pleinement efficaces et bénéfiques pour les bénéficiaires comme pour les salariés, ils doivent s’inscrire dans une véritable stratégie de la solidarité cohérente avec les objectifs stratégiques de l’entreprise, ses engagements RSE et ses valeurs. Il s’agit donc d’une démarche authentique qui doit être portée par la direction avec un impact significatif sur les employés. Selon le benchmark de Wenabi, 75% des entreprises choisissent de soutenir des causes et des associations en fonction de leur secteur d’activité et des compétences métier des collaborateurs. Toujours selon cette étude, 53% des entreprises soutiennent des causes en fonction des temps forts de leur RSE, ce qui renforce leur engagement et la participation des salariés.

Créer les conditions d’une culture de la solidarité en interne

  • Lutter contre toutes les formes de discrimination en faisant la pédagogie autour du sujet, les publics les plus concernés dans l’entreprise et les situations les plus répandues. Cela peut se faire à travers des ateliers et des jeux de rôle pour se mettre à la place de l’autre ;
  • Échanger régulièrement sur ce que signifie la diversité, l’inclusion et l’équité et comment faire preuve de solidarité envers les publics qui en ont besoin ;
  • Créer des temps d’échange où chacun peut prendre la parole et s’écouter activement avec bienveillance sur les questions de solidarité ;
  • Donner les clés aux salariés pour savoir agir s’ils sont témoins d’une situation de discrimination ou d’une personne en difficulté.

Fédérer les salariés autour d’actions de solidarité en interne ou en externe

Afin de fédérer un maximum de salariés autour de cette démarche, il est indispensable d’identifier les domaines dans lesquels les collaborateurs souhaitent s’investir.

Pour cela, vous pouvez :

  • Mener des enquêtes internes régulièrement pour mieux cerner leurs attentes ou les solliciter via des appels à projet ;
  • Constituer des groupes de projet autour de thématiques phares qui ont un écho auprès des salariés ;
  • Faire appel à des associations pour approfondir un sujet et co-construire avec eux des pistes d’intervention ;
  • Réaliser des reportings réguliers pour mesurer les résultats des actions et les adapter.

Parmi les causes les plus soutenues en entreprise, on retrouve l’éducation et l’insertion (89%), l’emploi et la formation (86%) puis viennent l’action sociale (85%) et l’environnement (72%) toujours selon le benchmark réalisé par Wenabi.

Comment s’investir ?

La solidarité peut s’exprimer de différentes façons comme les challenges sportifs, le mentorat, le mécénat de compétences, le don, le bénévolat ou encore le parrainage. Ces actions ne doivent pas être proposées seulement sous la forme de missions ponctuelles. Ce dispositif sera vraiment efficace et fédérera les salariés en s’inscrivant dans la politique RH et RSE de l’entreprise. Voici quelques dispositifs que les entreprises peuvent actionner pour faire preuve de solidarité.

Développer le crowdfunding en interne

Le financement participatif en interne se développe afin d’engager les collaborateurs et les rendre acteurs d’un monde plus solidaire. Ainsi, chaque salarié peut soumettre un projet en interne et demander une participation aux salariés pour le réaliser. Chaque collaborateur dispose d’une enveloppe budgétaire prédéfinie qu’il peut attribuer au projet de son choix. La plupart du temps, les projets qui sont soumis à ce type de financement concernent la RSE, le bien-être des collaborateurs ou ont un impact positif sur la société.

Le mécénat

Il peut prendre trois formes :

  • Financier : il s’agit de l’organisation de collectes de dons financiers qui sont souvent mobilisés autour de déclenchement de crises comme des guerres ou des catastrophes naturelles.
  • Matériel : il s’agit de faire don d’un bien quelle que soit sa nature (denrées alimentaires, matériel informatique, fournitures, etc.).

Compétences : il s’agit de proposer aux collaborateurs d’intervenir sur leur temps de travail à un projet d’intérêt général en mettant à disposition leurs compétences vis-à-vis d’un bénéficiaire sur une période restreinte. Cette intervention peut prendre la forme d’une prestation de services ou de main d’œuvre. Le mécénat de compétences permet de fédérer les collaborateurs et de renforcer la cohésion des équipes. Ce format s’intègre bien dans la politique RSE des entreprises. 90% des salariés aimeraient s’engager dans des actions solidaires concrètes toujours selon le Baromètre 2022 sur le mécénat
et la solidarité en entreprise réalisé par Day One et IÉSEG School of Management. Ces derniers plébiscitent à 90% le mécénat de compétences ou en nature.

Le mentorat

Le mentorat permet d’accompagner et de soutenir une personne de manière bénévole sur une durée allant de quelques semaines à plusieurs mois. Le mentorat s’exerce avec bienveillance et dans un esprit d’apprentissage mutuel. Il s’agit d’un format particulièrement recommandé pour accompagner des jeunes en fragilités ou des personnes en insertion professionnelle. Il permet de participer à l’égalité des chances.

Le bénévolat

Le bénévolat est une sorte de mécénat de compétences mais effectué sur son temps personnel et qui permet de s’investir dans une cause notamment à travers le monde associatif. Le bénévolat s’exerce de manière gratuite et librement consentie. Les salariés interviennent auprès d’associations pour transmettre leurs compétences professionnelles ou personnelles au cours d’une mission ponctuelle.

Les challenges sportifs

Les challenges sportifs permettent aux entreprises de fédérer leurs salariés autour d’une cause via un effort physique. Par exemple, de nombreuses courses existent notamment autour de la lutte contre des maladies comme le cancer du sein. Encourager les salariés à y participer permet de les sensibiliser à cette cause, à la soutenir et à profiter du challenge pour lever des fonds.

Quelle que soit la forme de mécénat choisi, les bénéficiaires doivent être un organisme d’intérêt général avec une activité non lucrative et non concurrentielle.

Le congé de solidarité internationale

Les salariés peuvent également faire la demande d’un congé solidaire international. La mission doit se situer à l’étranger et être au profit d’une association humanitaire ou une organisation internationale dont la France est membre. L’employeur doit être averti 30 jours avant le début du congé. Pendant la durée de la mission, le salarié n’est pas rémunéré et la mission ne peut pas être assimilée à des congés payés.

La culture de la solidarité est aujourd’hui essentielle pour faire face à un monde plus complexe. Elle permet aux salariés de devenir acteurs face aux grands enjeux de notre époque mais aussi de créer un environnement de travail plus vertueux où chacun a sa place quel que soit son genre, son origine, sa situation personnelle ou son statut de santé. C’est une excellente façon de fidéliser les collaborateurs et de renforcer l’attractivité de l’entreprise.

Perte de concentration : comment les nouvelles méthodes de travail perturbent notre cerveau ? 

L’utilisation de plus en plus importante des outils numériques dans le travail entraîne un déficit de concentration croissant auprès des salariés ne souffrant d’aucun problème cognitif. Les managers semblent être la population la plus concernée par ce phénomène. De quelle façon la digitalisation du travail génère-t-elle une perte de concentration ?

La digitalisation et le multitasking

La digitalisation des outils a fait entrer le travail dans l’ère du multitasking !  Les journées de travail sont ainsi perturbées par le besoin de consulter en permanence les messageries instantanées ou les e-mails, la sonnerie des notifications, les réunions en ligne qui s’enchaînent… En effet, si les outils digitaux ont entraîné une véritable révolution dans notre manière de travailler cela ne va pas sans effets négatifs. L’un d’entre eux est de provoquer de nombreuses interruptions forcées dans les journées de travail et de gérer de multiples tâches en parallèle. Des chercheurs de l’université McGill à Montréal ont démontré que ces interruptions s’élevaient à plus de sept fois par heure en moyenne, soit une cinquantaine de fois par jour environ. Ces interruptions affectent considérablement le temps de travail. En effet, être interrompu par un e-mail ou une notification entraîne une réponse immédiate de la part du collaborateur qui mettra du temps avant de revenir à la tâche initiale. Il faut compter au moins une minute pour se remettre sur la tâche qui a été abandonnée. Ces interruptions entraînent une hausse des erreurs dans les missions effectuées au quotidien.

Les cadres managers de la génération X, âgés de plus de 40 ans, semblent être particulièrement concernés par ce phénomène. Leur capacité de concentration est particulièrement affaiblie. Selon une étude réalisée par CogX et le spécialiste de la data Lecko, 50% d’entre eux sont hyperconnectés. C’est le double des cadres de la génération Y.

Par ailleurs, l’utilisation des téléphones portables entraîne des nouveaux réflexes. Les collaborateurs peuvent les consulter à tout moment de manière presque compulsive sur des temps courts tout au long de la journée pour vérifier s’ils ont reçu un message par exemple sans pour autant recevoir de notifications.

En privilégiant les open space qui peuvent être bruyants, en multipliant les canaux de communication au sein des équipes projet dont les messageries instantanées, ou en développant le travail hybride, les entreprises ne créent pas les conditions favorables à la concentration. 

 

Par exemple, selon une étude réalisée par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), pour 25% des salariés travaillant en open space, le bruit arrive en tête des nuisances répertoriées. Les conversations entre collègues, les appels téléphoniques, les sonneries des téléphones ou des notifications sont autant de nuisances qui ne permettent pas de rester concentré. En effet, le bruit capte notre attention et entraîne un changement d’activités en permanence.

 

Quelles en sont les conséquences sur les entreprises et les salariés ?

Une perte d’efficacité et de performance pour les entreprises

Plus de temps perdu et improductif

Une étude réalisée par Economist impact et Dropbox en 2023 nous permet de mesurer les conséquences d’un tel usage des méthodes digitales sur la capacité de concentration des salariés. Cette étude internationale montre en effet que 42% des travailleurs admettent ne pas réussir à se concentrer plus d’une heure sans interruption. Ce chiffre atteint 30% en France. Les capacités de concentration ne sont pas les seules conséquences de la digitalisation du travail. Elles entraînent également une perte d’efficacité. Les employés perdent environ 157 heures par an en raison des perturbations liées à la numérisation des échanges. Les managers sont particulièrement concernés. Ils perdraient jusqu’à 683 heures de travail chaque année pour les mêmes raisons.

 

Un impact sur la santé physique et mentale des collaborateurs

Un risque d’addiction aux écrans avec des effets négatifs sur la santé

La digitalisation des outils de travail et l’accélération des rythmes de travail qu’elle suscite, entraînent une connexion permanente chez certains collaborateurs.  Une étude publiée en 2023 par l’agence de conseils CogX et Lecko montre que 10% des salariés sont « hyperconnectés ». Ces derniers sont ainsi exposés à une charge mentale plus importante et à un risque accru de fatigue. Cette hyperconnexion se caractérise par une quantité abusive d’e-mails et de réunions en ligne, traités la plupart du temps en dehors des horaires habituels de travail, ayant pour conséquence une utilisation excessive des outils de communication comme les téléphones portables.

Selon une étude réalisée par la MILDECA, 78% des cadres consultent leurs communications professionnelles pendant les vacances et les week-ends. 8 Français sur 10 sont conscients de ne pas maîtriser leurs usages d’écrans sans pour autant être en mesure de les changer (Baromètre Harris Interactive, MILDECA 2021).

Rappelons que l’hyperconnexion représente un risque avéré sur la santé physique et mentale des collaborateurs. Par exemple, la consommation abusive des écrans a un impact significatif sur le sommeil. La lumière bleue émise par les écrans empêche la production de mélatonine, l’hormone qui sert à réguler le sommeil. La surcharge d’informations empêche la relaxation nécessaire pour s’endormir. L’insomnie fait entrer les collaborateurs dans un cercle vicieux où se mêlent fatigue, stress et anxiété.

Une pression et un stress accrus pour les salariés

Les outils digitaux font gagner du temps mais imposent une disponibilité immédiate aux utilisateurs. Ils ont ainsi modifié le rapport au temps et au travail. Ils imposent un nouveau rythme de travail basé sur des réponses immédiates aux messages. Se sentant obligés de répondre à n’importe quelle heure, les salariés peuvent se sentir constamment sous pression.

Ces sollicitations permanentes représentent une source de stress accrue pour les salariés. Par ailleurs, les collaborateurs qui sont régulièrement interrompus dans leur travail ressentent plus d’anxiété que les autres. Le fait de ne pas être pleinement concentré sur une tâche est une source de mal-être. Ce stress ressenti quotidiennement en raison de ce mode de travail est un risque pour la santé physique et mentale. Cette accumulation de stress et d’anxiété sont des facteurs de risque qui peuvent mener à un burn-out. Mais ce n’est pas tout. Pratiquer le multi-tasking est également un facteur de démotivation et de perte d’engagement, deux risques qui, s’ils perdurent, peuvent entraîner des démissions ou un brown-out, caractérisé par une perte d’énergie et de sens au travail.

Un facteur de risque d’accident

La perte de la concentration due à l’utilisation massive des outils numériques peut être une source d’accidents du travail. Consulter son smartphone pour des raisons professionnelles en marchant ou en conduisant entraîne une baisse de la vigilance et représente donc un danger avec potentiellement des conséquences graves : accidents de la route, chutes…

 

Comment favoriser la concentration chez les salariés ?

 

Quelles sont les bonnes pratiques pour retrouver une attention satisfaisante permettant à la fois aux entreprises de renouer avec l’efficacité au travail et aux collaborateurs de préserver leur santé mentale et physique ? Le cerveau peut réapprendre à se concentrer mais il a besoin de ne plus être sollicité de la même manière.

Sensibiliser les collaborateurs sur le fonctionnement de la concentration

Avant de mettre en place des actions favorisant la concentration, il est essentiel que toutes les personnes dans l’entreprise comprennent la manière dont la concentration fonctionne dans le cerveau et prennent ainsi conscience de sa fragilité. Certaines professions qui requièrent un haut niveau de concentration sont particulièrement sensibilisées sur les mécanismes de la concentration et la manière de la préserver. C’est le cas notamment des chirurgiens, des pilotes de ligne ou encore des pompiers. Cette sensibilisation peut se faire sous différentes formes que ce soit des ateliers ou des formations en partenariat avec des experts en neuroscience.

 

Favoriser la concentration au travail

De manière collective

L’entreprise peut créer un environnement de travail qui préserve l’attention en introduisant une culture de travail qui évite le multi-tâche et les sollicitations permanentes. Pour réussir, cette manière de travailler doit être partagée par tous et la direction comme les managers doivent montrer l’exemple. Voici quelques pistes d’actions à mettre en place pour initier cette culture de travail :

  • Veiller à ce que la charge de travail des équipes reste équilibrée
  • Éviter le bruit dans les open spaces
  • Permettre aux collaborateurs de pouvoir disposer d’une pièce fermée pour s’isoler du bruit lorsqu’ils ont besoin de travailler sur une tâche qui requiert une plus forte attention
  • Respecter les moments d’indisponibilité de chacun
  • Avant d’interrompre une personne, se demander si la demande est urgente ou non
  • Définir des règles d’usage des réseaux sociaux, des notifications et des messageries instantanées
  • Mettre des outils à disposition des salariés pour bloquer certains sites, réseaux ou notifications pendant des périodes de travail
     

De façon individuelle

Des méthodes de travail pour favoriser l’attention peuvent être mises en place facilement par les salariés. C’est le cas notamment de la méthode Pomodoro qui consiste à se concentrer par tranches de 20 / 25 minutes entrecoupées de pauses régulières de 5 minutes.

Les entreprises peuvent également rappeler les bases d’un travail efficace qui permet de mobiliser un bon niveau d’attention :

  • Éviter de consulter son smartphone au saut du lit
  • Définir sa journée de travail autour d’un objectif clair et réaliste afin de donner une orientation précise à son cerveau
  • Découper l’objectif de la journée en sous-objectifs afin de planifier au mieux la charge de travail
  • Si possible, ne pas démarrer sa journée de travail en regardant ses e-mails ou ses messages mais leur consacrer un temps dédié un peu plus tard dans la matinée
  • Faire une seule tâche à la fois pour éviter le multi-tasking
  • S’isoler du bruit pour faciliter la concentration
  • À la fin de la journée de travail, lister les éléments que vous traiterez le lendemain toujours de manière claire et réaliste

Le cerveau des êtres humains est conçu pour réfléchir. La concentration peut se rééduquer à condition de mettre en place une culture du travail qui permette de développer pleinement son potentiel. Les entreprises peuvent agir en mettant en place des règles de travail et un environnement favorisant la concentration. Maintenir un bon niveau d’attention participe au bien-être et à la santé mentale des collaborateurs.

Handicap invisible : de quoi s’agit-il ?

 

Des problématiques variées

Le handicap invisible est difficilement détectable par les autres. Les formes de handicap qui sont concernées sont d’origines diverses et regroupent une multitude de troubles très différents. Ils peuvent avoir comme origine un trouble d’une fonction sensorielle, mentale, psychique ou physique. Ils englobent un large spectre comme les maladies auto-immunes (sclérose en plaque…), les troubles de l’apprentissage (troubles dys ou de l’attention), les troubles visuels et auditifs partiels (malvoyance, surdité), les maladies chroniques (diabète, épilepsie), les troubles psychologiques et psychiatriques (troubles bipolaires) ou encore l’autisme.

Des handicaps souvent méconnus et incompris

Une étude de l’Agefiph, réalisée en 2021, concernant la perception de l’emploi des travailleurs en situation de handicap montre que la part du handicap invisible dans les entreprises y est par ailleurs sous-estimée. Près d’1 personne interrogée sur 2 pense que les handicaps invisibles représentent 40% des handicaps déclarés alors qu’il s’agit en réalité de 80% d’entre eux. Ce chiffre peut révéler que les salariés atteints par un handicap invisible ne sont pas toujours à l’aise pour en parler au sein de l’entreprise. Ils peuvent craindre d’être stigmatisés ou de ne pas accéder aux mêmes possibilités de carrière que les autres salariés. En effet, 61% des porteurs de handicap ne le font jamais apparaître sur leur CV d’après l’étude IFOP pour l’Agefiph “Le plein emploi des personnes en situation de handicap est-il possible ?”. Selon une étude de la DREES, seulement 8 % des personnes bénéficiant d’une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) occupent un poste de cadre, soit 2,3 fois moins que pour les personnes valides.

Pourtant, une étude France Stratégie datant de 2020 montre que les efforts réalisés par les entreprises pour recruter des travailleurs en situation de handicap ne freinent pas la performance économique et financière de celles-ci.

Des clichés qui persistent

La perception du handicap est soumise à de nombreux clichés. En effet, le handicap est surtout perçu comme étant un problème moteur ou mental. Lorsque celui-ci n’est pas perceptible, l’entourage professionnel peut penser qu’il n’existe pas. Or, un handicap invisible ne signifie pas qu’il n’est pas douloureux ou qu’il n’a pas de contraintes. Celui-ci peut se manifester de différentes manières en fonction du trouble comme par exemple des douleurs qui peuvent apparaître de façon irrégulière et peuvent varier en intensité dans la même journée. Les traitements peuvent également avoir des effets secondaires difficiles à gérer dans une vie professionnelle.

 

Salariés en situation de handicap : quelles sont les obligations de l’entreprise ?

Les entreprises ont l’obligation de protéger la santé mentale et physique de leurs collaborateurs. L’ensemble des entreprises qui emploient 20 salariés au minimum sont également soumises à l’Obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) qui doivent représenter au moins 6 % de leur effectif total. Les entreprises qui ne respectent pas cette règle doivent verser une participation financière à l’Agefiph chaque année. 

Par ailleurs, l’article L5213-6 du Code du travail oblige les entreprises à prendre “des mesures appropriées pour permettre aux travailleurs handicapés d’accéder à un emploi ou de conserver un emploi correspondant à leur qualification, de l’exercer ou d’y progresser ou pour qu’une formation adaptée à leurs besoins leur soit dispensée ”.

Enfin, toutes les entreprises d’au moins 250 salariés doivent désigner un référent handicap. Celui-ci a pour mission de favoriser l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés. Ce référent doit « orienter, informer et accompagner les personnes en situation de handicap » en collaboration avec la médecine du travail et le service RH de l’entreprise selon l’article L.5213-6-1 du Code du travail.

Les acteurs incontournables du handicap au travail

Différents acteurs interviennent en milieu professionnel pour détecter, orienter mais aussi accompagner les personnes en situation de handicap. Voici un résumé des rôles et missions des principaux acteurs en interne et en externe :

 

En interne

La Direction des Ressources humaines

Les services RH sont chargés de favoriser l’inclusion et le bien-être de tous les salariés. Ils sont par conséquent des interlocuteurs incontournables pour les personnes en situation de fragilité ou de handicap au sein de l’entreprise. Il peuvent accompagner les salariés dans leurs démarches administratives notamment auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Le service des RH est d’autant plus incontournable pour les travailleurs en situation de handicap lorsque les entreprises n’ont pas de référent handicap.

La médecine du travail

La médecine du travail est un acteur majeur de la prévention santé et du handicap en entreprise. Sa mission est de préserver la santé des collaborateurs et de conseiller les entreprises sur l’ensemble des problématiques liées aux conditions de travail. Dans le cas de travailleurs en situation de handicap, elle peut prescrire des aménagements de poste.

 

La Mission handicap (Référent handicap)

Le référent handicap est obligatoire dans toutes les entreprises de 250 salariés et plus. Il assure le suivi de la politique handicap de l’entreprise et accompagne les collaborateurs en situation de handicap. Il peut accompagner chaque collaborateur en situation de handicap depuis son recrutement et tout au long de sa carrière au sein de l’entreprise. Il s’assure du maintien dans l’emploi de ces salariés. Il peut mettre en place des actions de sensibilisation et de formation à ce sujet. Il travaille en étroite collaboration avec les différents acteurs en interne pour mettre en place les aménagements du poste nécessaires.

 

 

En externe

L’Agefiph

L’Agefiph est un organisme qui permet à toutes les personnes en situation de handicap de sécuriser leur parcours professionnel et de proposer des solutions à la fois aux entreprises et aux salariés pour un monde professionnel plus inclusif. Elle accompagne également les entreprises dans leur politique handicap et les conseille dans les actions en faveur de celui-ci : recrutement, maintien dans l’emploi, inclusion du handicap dans les politiques RSE…

 

La MDPH

Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) sont des guichets uniques d’accueil, d’information, d’accompagnement, de conseil des personnes en situation de handicap ainsi que leurs familles. La MDPH traite entre autres les demandes de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), évalue les besoins de compensation du handicap et sensibilise l’ensemble des citoyens sur le sujet.

 

Comment les salariés peuvent-ils faire reconnaître leur handicap invisible ?

Tout d’abord, rien n’oblige les salariés souffrant d’un handicap invisible à le déclarer auprès de leur employeur. Ils peuvent même être réticents à le faire par crainte d’être discriminés. Cependant, ces collaborateurs peuvent à tout moment le faire afin d’accéder à des droits ou des aménagements spécifiques.

 

Afin de bénéficier de ces aides, les salariés peuvent solliciter une demande de reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Ceci est d’autant plus important lorsque le handicap n’est pas perceptible par les autres car ils peuvent avoir tendance à oublier les difficultés de ces salariés. Cette reconnaissance permet de faire prendre conscience aux autres salariés et aux managers de la réalité du handicap. Elle donne droit également à des avantages comme un aménagement du poste et accompagnements. Elle sécurise le parcours professionnel.

Handicap invisible : vers une entreprise plus inclusive

Libérer la parole des salariés

Le handicap invisible a des répercussions sur la vie professionnelle. Il est donc important que les salariés concernés puissent en informer leur entreprise en toute quiétude et sans craindre d’être stigmatisés. Aujourd’hui seul 1 salarié en situation de handicap sur 2 ose évoquer son handicap auprès de ses collègues selon l’Agefiph. Garder le handicap sous silence est une source de mal être pour les salariés concernés, d’incompréhension dans les équipes et de confusion sur les capacités réelles de ces collaborateurs. Cela ne leur permet pas de bénéficier de conditions de travail spécifiques et de déployer ainsi tout leur potentiel. Un environnement bienveillant notamment autour de ces sujets permet de briser le silence et les non-dits. Les salariés sont ainsi suffisamment à l’aise pour en parler avec leurs managers et faire une demande de RQTH en cas de besoin.

Pour créer un climat de bienveillance à l’égard du handicap sous toutes ses formes, la sensibilisation et la formation régulières des salariés et des managers est essentielle pour briser les préjugés et favoriser l’inclusion des travailleurs en situation de handicap.

Aménager les conditions de travail

Les salariés atteints d’un handicap invisible peuvent bénéficier d’un aménagement de leurs conditions de travail. Ceci dépend de la situation de chaque salarié car chaque cas est différent. Ces aménagements spécifiques et personnalisés peuvent leur permettre de travailler avec plus de flexibilité en fonction des aléas de leur handicap. Ces aménagements peuvent prendre diverses formes comme le télétravail, la mise à disposition de fauteuils ergonomiques ou des horaires de bureau plus souples. Comme, nous l’avons vu ci-dessus, les services RH en étroite collaboration avec la médecine du travail peuvent conseiller sur les meilleures solutions et accompagner leur mise en place.

Collaborer avec un organisme spécialisé et nouer des partenariats avec des associations dans ce domaine facilite l’accès à des informations et des expertises, et permet le partage des bonnes pratiques.

Favoriser l’inclusion des travailleurs en situation de handicap : une opportunité pour tous !

Favoriser l’inclusion du handicap dans l’entreprise est une démarche favorable à tous les salariés. En comprenant mieux les problématiques de chacun, les équipes travaillent mieux ensemble et sont plus performantes. Mieux inclure les travailleurs handicapés renforce la politique RSE d’une entreprise qui prend de plus en plus d‘importance auprès des collaborateurs comme des candidats. Créer un climat de confiance où chacun peut exprimer ses difficultés est bénéfique pour toute l’entreprise. L’ensemble de cette démarche est un excellent moyen de fidéliser les collaborateurs et d’améliorer la marque employeur de l’entreprise.

Entre craintes et fantasmes : quelles sont les conséquences de l’IA sur l’emploi ?

Des pronostics contradictoires

Selon les prévisions du cabinet Goldman Sachs publiées en mars 2023, 300 millions d’emplois seraient menacés en Europe et aux États-Unis par l’IA générative. D’autres études affirment au contraire que l’IA va créer plus d’emplois qu’elle ne va en détruire. Face à des chiffres contradictoires, il est difficile de se faire un avis objectif. Cette incertitude face au bouleversement que l’IA représente dans le monde du travail et dans nos vies de façon générale ne fait qu’augmenter les craintes et l’anxiété des salariés pour leur avenir professionnel. S’il est difficile de prévoir les conséquences réelles de l’IA sur les emplois, celle-ci va très probablement modifier le monde du travail en profondeur. L’intelligence artificielle pose d’ores et déjà plusieurs problématiques qui sont celles des compétences des collaborateurs et de l’organisation du travail notamment.

Des salariés souvent inquiets face à l’IA

Des métiers plus exposés face à l’IA

Les personnes effectuant des tâches à moindre valeur ajoutée se sentent plus menacées que les autres. En effet, l’IA est souvent utilisée pour automatiser des tâches simples ou rationaliser les processus de travail. La sophistication et la rapidité de développement de certains outils comme ChatGPT ou Midjourney bouleversent les métiers de la communication, du marketing ou de la création. Si aujourd’hui la contribution des collaborateurs est encore nécessaire pour superviser certains outils, les salariés craignent qu’en participant à leur amélioration, ils contribuent à leur perte d’emploi.

Les salariés français parmi les plus craintifs en Europe

Une étude menée par le Boston Consulting Group réalisée dans 18 pays parmi lesquels la France montre que 36% des salariés dans le monde redoutent que leur métier soit remplacé par l’intelligence artificielle dans les dix années à venir. Ce chiffre atteint les 42% en France, ce qui classe ce pays en deuxième position parmi les plus craintifs sur ce sujet. Cette crainte peut entraîner du stress et de l’anxiété chez les collaborateurs. Elle peut également être la cause d’un désengagement vis-à-vis de leur travail.

Formation et régulation : deux attentes fortes des salariés

Pour éviter de perdre leur emploi, les collaborateurs demandent dans leur grande majorité à être formés sur cette nouvelle technologie. L’étude de BCG révèle que 86% des salariés demandent une formation pour améliorer leurs compétences dans ce domaine. Seulement 14% d’entre eux déclarent avoir reçu un accompagnement. Les salariés attendent également plus de régulation de la part des autorités. Près de 8 répondants sur 10 (79%) considèrent qu’une réglementation spécifique est nécessaire (83% en France).

4 étapes indispensables pour transformer l’anxiété des salariés sur l’IA en une source d’engagement

1 - Désamorcer les craintes et rassurer

Tout d’abord, il convient de rassurer les collaborateurs sur l’impact réel de l’IA. S’il est vrai que l’IA favorise l’émergence de métiers à plus haute valeur ajoutée comme celui de data scientists et que les tâches manuelles risquent d’être automatisées, toutes les tâches effectuées par les collaborateurs ne sont pas automatisables. Il n’existe pas à ce jour d’IA généraliste susceptible de traiter toutes les tâches relatives à un métier. Il convient de rassurer les collaborateurs sur ce point notamment par des communications régulières.

2 - Faire preuve de transparence et d’éthique

Les dirigeants des entreprises doivent faire preuve de transparence dans leur utilisation de l’IA et également s’engager dans une utilisation éthique de ces outils. Cette démarche peut se concrétiser par la formalisation d’une charte précisant les engagements et des règles pour encadrer l’utilisation de l’IA dans l’entreprise. Une communication régulière sur l’utilisation de ces outils et leur développement au sein de l’entreprise est également indispensable pour mieux faire accepter ces outils et lever les craintes. Selon l’étude d’EY sur l’anxiété des salariés face à l’IA, 77% des employés ont déclaré que si leur direction encourage une utilisation responsable et éthique de l’IA, ils seraient plus à l’aise à utiliser cette technologie au travail.

3 - Former les collaborateurs à l’IA

Accompagner la montée en compétences

Rassurer les salariés passe par des dispositifs de formation, afin de les aider à maîtriser ces nouvelles technologies. Il est indispensable d’intégrer l’IA dans une culture globale de l’apprentissage. Former l’ensemble des collaborateurs aux outils de l’IA générative devient indispensable pour pérenniser la performance des entreprises, donner aux collaborateurs les compétences nécessaires et les aider à effectuer cette transition incontournable avec une approche positive. Ces formations à l’utilisation d’outils utilisant l’IA doivent être accompagnées d’un plan de formation plus large qui anticipe au maximum les compétences dont les entreprises auront besoin demain. Cette anticipation en amont des compétences requises est indispensable pour maintenir l’employabilité des salariés.

Lever les appréhensions

Enfin, savoir maîtriser les outils de l’IA permet d’enlever les appréhensions et d’avoir moins peur de perdre son travail. Les entreprises peuvent former leurs collaborateurs sur ChatGPT ou Midjourney via des webinaires ou des ateliers. Elles peuvent ensuite intégrer ces nouveaux outils dans le quotidien de travail sans changer l’organisation.

Toujours selon l’étude de Boston Consulting Group, 71% des personnes interrogées et qui ont été formées à l’utilisation de ces outils affirment que les bénéfices l’emportent sur les risques. Le gain de temps et de productivité, la baisse du nombre d’erreurs sont parmi les bénéfices cités.

IA et générations : ne pas tomber dans les clichés

Il convient en effet d’engager tous les collaborateurs dans cette nouvelle aventure et pas uniquement les plus jeunes générations ou ceux aux profils plus techniques. En effet, l’IA concerne l’ensemble de l’organisation et personne ne doit être mis de côté. Les entreprises doivent dépasser les clichés à ce sujet car ce sont les générations les plus jeunes qui montrent plus de défiance vis-à-vis de l’IA. L’enquête d’EY montre que la génération Z, première génération à entrer sur le marché du travail née avec les outils digitaux, est celle qui accueille l’IA avec beaucoup de scepticisme.

4 - Impliquer les salariés

Enfin, associer les salariés à la conception et au déploiement de projets impliquant l’IA est un bon moyen de les faire adhérer à cette nouvelle technologie. Mettre en place des groupes de travail au démarrage de projet composés de différents profils de salariés permet de diffuser une culture de l’IA dans l’entreprise.

L’arrivée de l’IA représente un changement qui requiert un accompagnement spécifique dans les entreprises. Cet accompagnement concerne à la fois les compétences des salariés, l’organisation du travail mais aussi la mesure des impacts potentiels sur les facteurs de risques psycho-sociaux. Il est important d’anticiper l’ensemble des impacts de cette nouvelle technologie sur les organisations afin de bénéficier pleinement de ses avantages.

Les multiples facteurs de risques du télétravail

Les gestes répétés et le manque d’ergonomie  

Les TMS résultent en général d’une convergence de facteurs. Le travail sur ordinateur, en position assise prolongée, associé à une mauvaise ergonomie, engendre des douleurs musculaires et des inconforts.  

Ces douleurs sont souvent exacerbées par un environnement de travail non adapté, à l’image des postes de travail improvisés sur un coin de table, menant à des postures corporelles qui ont des conséquences, en particulier les articulations du haut du corps. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, les TMS les plus fréquents sont :  

  • Le syndrome du canal carpien au poignet à 38%  
  • Le syndrome de la coiffe des rotateurs à l’épaule à 30% 
  • L’épicondylite latérale au coude à 22% 
  • Les lombalgies (douleurs du bas du dos) à 7% 

C’est ainsi que le travail de bureau, considéré a priori comme une somme de tâches plus cérébrales que physiques, n’en finit pas d’impacter le corps par des petits gestes répétés, de mauvaises postures. 

L’enjeu de la sédentarité 

Selon la Haute Autorité de Santé, la sédentarité est une condition d’éveil où une personne dépense une quantité d’énergie égale ou inférieure à 1,5 MET (= équivalent métabolique, soit l’unité de mesure de l’activité physique) tout en étant en position assise ou allongée. Selon le congrès européen “Coeur, Exercice et Prévention”“la capacité physique (METs) est le meilleur indicateur d’espérance de vie et en particulier de mortalité cardiovasculaire”. A titre de comparaison, une personne qui reste totalement statique dépense seulement 1 MET, pendant qu’une personne qui marche à un rythme normal en dépense 4. Pratiquer un sport intense, comme la course à pied, en fait dépenser plus de 9.  

Or le télétravail entraîne inévitablement un comportement sédentaire si des mesures ne sont pas prises. Il n’est en effet plus question de courir après un bus ou un métro, ou encore d’aller à pied ou à vélo au travail. Et, pendant la journée, il n’est pas nécessaire de bouger pour aller d’un service à un autre.  

La sédentarité entraîne plusieurs douleurs et risques selon l’INRS :  

  • La réduction de l’activité physique entrave la circulation sanguine, augmentant potentiellement le risque de thrombose veineuse profonde (TVP) ou de problèmes vasculaires.
  • Maintenir une position statique altère la posture naturelle, favorisant l’apparition de courbures excessives du dos, de la nuque et des épaules. 
  • La sédentarité entraîne une baisse de la dépense énergétique et l’apparition de troubles métaboliques, soit une prise de poids. 
  • Elle peut aussi perturber le cycle du sommeil, entraînant des problèmes d’insomnie ou de qualité de sommeil. Et celle-ci se répercute sur le travail du lendemain.  
  • Le manque d’activité physique peut aussi amplifier le stress et l’anxiété, impactant la santé mentale et émotionnelle. 

Le stress et les douleurs psychosomatiques

En parallèle, l’essor du télétravail a remodelé les interactions sociales : cette évolution est aussi un facteur d’isolement, d’une charge de travail parfois excessive ou mal gérée, et d’un sentiment de manque de soutien. Tout cela alimente l’anxiété et le stress. 

Ce contexte favorise encore plus l’apparition des TMS et aussi de douleurs psychosomatiques. La santé mentale des collaborateurs en télétravail est à prendre en considération, car elle agit sur le physiologique.  

Le mal de dos, des douleurs diffuses et autres affections, principalement musculaires ou dermatologiques, peuvent être aussi causés ou amplifiés par un stress trop important. Cela s’explique par le fait que le cerveau réagit au stress en entraînant une diminution de la microcirculation. Ce qui favorise la micro-inflammation tissulaire, les tensions musculaires, et par conséquent un certain type de TMS.  

Les facteurs environnementaux

Les TMS sont aussi étroitement liés à des facteurs environnementaux souvent sous-estimés en télétravail. L’éblouissement, les reflets, mais aussi les courants d’air, le bruit, et la qualité de l’air sont des facteurs de douleurs au niveau du cou et des épaules. Ces aspects, généralement pris en compte dans la conception des bureaux traditionnels sur site, méritent aussi une attention particulière pour les travailleurs à domicile. 

Les antécédents personnels

Les caractéristiques individuelles constituent aussi des facteurs de risque. L’âge, le genre, l’état de santé (notamment s’il y a eu des antécédents de TMS), mais aussi la méconnaissance des procédures de travail sont des critères à prendre en considération. En cela, l’entreprise a un devoir légal d’information et de prévention.  

Solutions et prévention pour limiter les TMS 

Face à ces constats, les télétravailleurs sont en demande d’une meilleure prise en charge de la part des entreprises.  

Les premières phases de prévention 

Pour contrer les effets négatifs de la sédentarité en télétravail à travers la prévention, voici quelques bonnes pratiques :

Tout d’abord, lors de l’élaboration du document unique (DUERP), il est essentiel de considérer directement les risques associés au télétravail. Cela implique d’intégrer dans ce document les dangers liés au travail à domicile ou dans des espaces tiers, comme les espaces de coworking, et d’y inclure des conseils en termes de santé et de sécurité. 

Sur le plan matériel, des recommandations peuvent ainsi être fournies aux télétravailleurs pour aménager leur espace de télétravail à domicile ou dans un tiers lieu de manière ergonomique. Cela peut passer par : 

  • Des conseils sur l’agencement des postes de travail pour éviter l’éblouissement sur l’écran en le plaçant à l’opposé de la fenêtre. Le soleil ne doit jamais se refléter. Par ailleurs, l’écran doit être à la hauteur des yeux ou légèrement en dessous (si nécessaire, il faut placer un support pour le surélever). Pour éviter la fatigue oculaire, il est important de regarder loin devant soi toutes les 20 minutes pendant 20 secondes. 
  • L’utilisation de mobilier et d’outils adaptés 
  • L’encouragement à adopter des postures ergonomiques    

Mais ces conseils peuvent aussi être suivis d’actions matérielles comme la participation de l’entreprise à l’achat de matériel adapté avec un budget dédié au télétravail.    

Limiter l’isolement et le manque d’activité 

Délétère pour le salarié comme pour le fonctionnement de l’entreprise, ces situations à risque doivent être anticipées. L’entreprise peut ainsi développer les outils et les processus pour les éviter :  

  • Recommandez à vos salariés de débuter leur journée par une courte promenade ou des exercices physiques, tels que des étirements.  
  • Encouragez l’alternance des tâches et des postures, avec une pause d’au moins une minute toutes les heures. 
  • Proposez-leur d’aérer régulièrement la pièce pour renouveler l’air ambiant.
  • Favorisez aussi l’alternance entre le travail assis (maximum une heure) et debout (maximum 30 minutes). Proposez des solutions ergonomiques pour faciliter cette transition, comme les bureaux assis-debout.
  • Leur rappeler de s’hydrater régulièrement pour boire au moins 1,5l d’eau par jour. La déshydratation est en effet un facteur de crampes, douleurs musculaires, mais aussi d’accentuation des tendinites, de migraines, etc. L’hydratation est aussi essentielle dans le travail afin de rester concentré.  
  • Lors des réunions en ligne, encouragez-les à se lever régulièrement et à marcher. Cela signifie aussi de mettre parfois de côté la visioconférence pour privilégier la voix, ce qui n’oblige pas à rester assis et statique.  
  • Mettez en place des réseaux d’entraide entre télétravailleurs pour permettre à vos collaborateurs d’exprimer leurs préoccupations et de faciliter la détection précoce de difficultés et de douleurs.    

Comment assurer le suivi chez les télétravailleurs pour éviter les TMS ? 

A priori, il est difficile de savoir si les conseils sont réellement appliqués en télétravail. Pour un suivi plus susceptible de fonctionner, n’hésitez pas à mettre en place des rappels réguliers avec les conseils de posture et d’activité et encouragez leur application. Vous pouvez par exemple passer par des outils de gestion de projet pour programmer des rappels automatiques. Cela permet d’instaurer des rituels.  

En parallèle, il est important de former les managers à la prise en charge du télétravail pour éviter l’isolement. Cela nécessite d’aider les managers à déceler les risques psychosociaux qui sont eux-mêmes des facteurs de risque des TMS. 

La sensibilisation aux risques encourus et l’adoption de pratiques visant à promouvoir la mobilité et l’activité physique sont ainsi fondamentales pour protéger la santé des télétravailleurs. En parallèle, et comme beaucoup d’entreprises le pratiquent aujourd’hui, c’est aussi l’équilibre entre présence sur site et télétravail qui doit prévaloir. Ce juste milieu permet de mieux agir quant à la prévention des TMS sur ces deux modes de travail.  

Le télétravail, en dépit de ses avantages de flexibilité et d’organisation, expose les salariés à des risques importants de troubles musculosquelettiques et de problématiques de santé au sens large. Une réflexion collective est par conséquent nécessaire pour équilibrer les impératifs professionnels et la préservation de la santé des collaborateurs. Repenser l’environnement de travail, mais aussi comprendre les enjeux de chacun est indispensable. Cela peut notamment nécessiter l’intervention d’experts en prévention santé, pour mieux appréhender le télétravail respectueux de vos engagements QVCT.   

Dans cet objectif et pour accélérer vos efforts sur la prévention, les experts de VerbaTeam vous accompagnent.  

Qu’est-ce que l’incivilité ? 

L’incivilité commence lorsque les individus n’appliquent pas les règles de base de vie en société comme le respect, la politesse et la courtoisie par exemple. Dans un monde du travail très connecté et dont l’intensification demande l’immédiateté des réponses, l’incivilité se glisse plus facilement dans les relations de travail. La gestion des délais est plus tendue et l’utilisation des messageries instantanées favorise des échanges sans politesse qui peuvent heurter les personnes.  

Ce type de comportement en entreprise a des conséquences négatives sur les conditions de travail des salariés et dégrade l’environnement de travail. Ainsi, un climat d’incivilité affecte non seulement le moral des personnes mais aussi leur efficacité, leur productivité, leur motivation. En effet, ces manquements aux règles du savoir-vivre sont perçus comme un manque de respect par les autres qui peuvent se sentir blessés et affecter ainsi leur confiance en eux et leur bien-être en général.

Comment les incivilités peuvent-elles se manifester en entreprise ? 

Les incivilités peuvent se manifester de différentes façons entre collègues. Elles peuvent être le fait d’un individu isolé ou être plus largement disséminées dans l’entreprise par un plus grand nombre de personnes, témoignant ainsi d’une problématique liée à son organisation. Quelle que soit leur origine, les incivilités peuvent prendre plusieurs formes allant de l’absence de politesse à des comportements de dénigrement.  

Voici quelques exemples qui peuvent l’illustrer :  

  • Ne pas saluer ses collègues ; 
  • Couper la parole systématiquement aux autres lors de réunions ; 
  • Salir les espaces communs et les laisser tels quels ; 
  • Faire des remarques négatives en permanence ; 
  • Arriver en retard ou quitter une réunion sans s’excuser ; 
  • Consulter son smartphone ou écrire des messages lorsqu’un collègue s’exprime ; 
  • Empêcher les autres de se concentrer en faisant du bruit notamment en utilisant son smartphone ou son ordinateur sans casque lors d’un appel vidéo par exemple. 

Par ailleurs, les entreprises doivent être particulièrement attentives au fait que les actes d’incivilité sont fréquents et souvent passés sous silence par ceux qui en sont les victimes. Leur caractère ambigu et la gravité souvent relativisée de ces comportements font que les salariés ont tendance à les minimiser et à ne pas en parler. Ils mettent en place, dans un premier temps, une stratégie d’évitement vis-à-vis de ces personnes qui ne peut être une solution pérenne. 

Pourtant, lorsque l’incivilité s’installe, elle peut avoir des conséquences plus graves et dégénérer en conflits, harcèlement et autre forme de violence. C’est pour cette raison qu’il convient d’anticiper ou d’agir très rapidement même sur des situations qui semblent banales pour ne pas qu’elles s’enveniment. 

Quels sont les facteurs qui favorisent l’incivilité au travail ?

L’incivilité n’arrive pas par hasard et plusieurs facteurs peuvent favoriser son apparition notamment au niveau du management ou encore de l’espace de travail. 

Une culture managériale défaillante

Bien souvent, le terreau de l’incivilité se forme au sein d’une culture managériale très exigeante et trop orientée sur la performance. Le manque de dialogue entre les différents niveaux hiérarchiques et la faible considération de l’entreprise vis-à-vis des salariés peuvent créer une ambiance délétère. L’incivilité peut être le révélateur d’une compétition trop agressive entre les salariés et qui fait passer les gestes de bienveillance et de respect pour de la faiblesse. Ainsi, l’incivilité peut être le symptôme d’une culture d’entreprise et d’une organisation qui portent atteinte au bien-être des salariés. 

Quand les smartphones envahissent l’espace de travail

Par ailleurs, une utilisation non réglementée des smartphones, voire leur addiction de plus en plus fréquente de la part des salariés, entraîne des comportements irrespectueux également dans les entreprises comme consulter son appareil en réunion lorsque les autres prennent la parole ou ne pas utiliser de casque lors des appels vidéo. 

L’open space : un lieu propice aux incivilités

Enfin, l’open space est un environnement de travail qui peut exposer plus facilement les salariés aux incivilités. La promiscuité avec les collègues et le manquement aux règles collectives, comme travailler en silence ou encore passer ses appels téléphoniques à l’écart, peuvent être plus fréquents et être ainsi une source de gêne au quotidien.

Comment l’incivilité peut-elle se transformer en harcèlement moral et/ou sexuel ? 

La répétition de ces attitudes et comportements au quotidien peut évoluer vers du harcèlement et des violences internes qui font partie des risques psycho-sociaux. Le harcèlement est une forme de violence basée sur des rapports de domination et d’intimidation. Il se manifeste par la répétition d’agissements hostiles qui ont pour conséquence de nuire aux conditions de travail, à la dignité et à la santé des individus. Il s’agit d’un délit qui est réprimé par le Code du travail et le Code pénal. En effet, le harcèlement est interdit même lorsqu’il se manifeste entre deux collègues qui n’ont pas de liens hiérarchiques entre eux. Le harcèlement peut être moral ou sexuel.  

Le harcèlement moral peut se manifester de la manière suivante :  

  • Des insultes et critiques régulières ; 
  • Une communication ou des messages téléphoniques intempestifs ; 
  • Des réflexions déplacées vis-à-vis d’un genre ; 
  • Des menaces de licenciement ; 
  • Le retrait de mission sans raison. 

Le harcèlement sexuel se manifeste quant à lui de la manière suivante :  

  • Être la cible de propos sexistes ou obscènes ; 
  • Être importuné régulièrement par des messages à caractère sexuel par un collègue même après avoir mentionné le refus d’en recevoir ; 
  • Être soumis à un rapport sexuel en contrepartie d’un avancement ou du maintien dans l’emploi et menaces de représailles en cas de refus. 

Le harcèlement sexuel est également un délit pénal qui peut être sanctionné d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Cette amende peut être revue à la hausse en cas de circonstances aggravantes, notamment si les faits sont commis par une personne qui abuse de son pouvoir hiérarchique pour parvenir à ses fins. Si les cas de harcèlement sont commis par un salarié de l’entreprise, celui-ci pourra être également sanctionné par son employeur.

L’employeur, qui a l’obligation de veiller à la sécurité et à la santé des salariés, doit prendre toutes les mesures nécessaires à la prévention du harcèlement moral et sexuel.

Un impact négatif sur la santé des salariés 

Toutes ces situations peuvent fortement altérer la santé physique et mentale des salariés qui y sont confrontés. Le stress qu’elles engendrent peuvent avoir un impact sur la santé des salariés comme : les maladies cardiovasculaires, les troubles musculo-squelettiques, les troubles anxio-dépressifs ou le burn out. Ces agissements peuvent également porter atteinte au climat social de l’entreprise. 

Comment favoriser la culture du respect et de la bienveillance ?

Inclure les incivilités et le harcèlement dans le programme de prévention des RPS

Les entreprises doivent agir pour lutter contre les incivilités afin d’éviter leurs conséquences dommageables pour le bien-être et la santé des salariés. Les incivilités et les violences internes doivent être répertoriées et bénéficier des mêmes programmes de prévention que les risques psycho-sociaux. Il est indispensable de les évaluer, de mettre en place des mesures préventives et d’éviter que ces risques ne surviennent en agissant très en amont. L’ensemble de ces étapes doit faire l’objet d’un travail collectif entre la direction, les ressources humaines, le CSE, les représentants du personnel et la médecine du travail.

Intervenir dès les premiers signes 

L’entreprise doit agir dès les premiers signes d’incivilités ou de comportements irrespectueux avant que ceux-ci ne se répètent et ne dégénèrent. Par exemple, si un collaborateur coupe systématiquement la parole à un autre dans une réunion, proposez à celui qui a été interrompu de prendre la parole. Ensuite, n’hésitez pas, lors d’un entretien individuel, à dialoguer avec les collaborateurs qui ont fait preuve d’incivilité pour leur expliquer en quoi leur conduite est blessante pour les autres. Cela leur permettra de mieux prendre conscience de leurs paroles et de leurs actes. Enfin, engagez un dialogue également avec les personnes qui sont victimes d’incivilité afin qu’elles puissent s’exprimer librement sur ce qu’elles subissent. Cette intervention très précoce auprès des équipes nécessite de sensibiliser les managers à ce sujet et de les former à la détection et à la gestion des incivilités.  

Faire preuve d’exemplarité 

Afin de limiter au maximum les incidents de ce genre, les entreprises peuvent mettre en place un code de bonne conduite et faire de la direction et des managers les premiers ambassadeurs de celui-ci. Outre le respect des règles de politesse de base, la diffusion de la culture du respect passe par une attitude positive à l’égard des salariés comme : l’écoute active des collaborateurs, savoir faire preuve de reconnaissance envers leur travail, savoir les remercier, faire des feedbacks constructifs régulièrement, ne jamais agir sous le coup de la colère, savoir reconnaître ses erreurs en tant que responsable d’équipe ou dirigeant par exemple. En aidant les managers à agir de la sorte, vous favorisez une culture du respect et de la bienveillance.  

En cas de conflits plus graves ou de violence avérée, les employeurs peuvent rappeler à l’ordre ou sanctionner plus lourdement la personne responsable de tels actes. Ils ont également l’obligation de s’engager pleinement dans la lutte contre le harcèlement moral ou sexuel.  

Mettre en place des mesures contre le harcèlement 

Ces comportements peuvent malheureusement dégénérer en harcèlement moral ou sexuel. Or, il est important de rappeler que l’employeur doit mettre en place toutes les mesures nécessaires pour prévenir les cas de harcèlement au travail. Le non-respect de ces obligations engage sa responsabilité civile et pénale. En effet, la justice peut rendre l’employeur responsable de tels agissements s’il n’a pas pris toutes les mesures de prévention adaptées au harcèlement au travail.  

Pour prévenir ce risque, les entreprises peuvent mettre en place :  

  • Des formations en interne ; 
  • Une mise à jour du règlement intérieur ; 
  • Un affichage obligatoire reprenant la définition du harcèlement et les sanctions encourues ; 
  • La désignation d’un référent harcèlement ; 
  • Une campagne interne sur le harcèlement (e-mailing, etc.). 

En cas de harcèlement avéré, l’employeur doit réagir immédiatement pour mettre un terme à ces agissements. 

Les incivilités ne sont pas une fatalité ! Il est possible d’agir en amont et de créer un cercle vertueux. Courtoisie, respect des autres…il est parfois nécessaire de revoir les pratiques des organisations afin de pouvoir mieux travailler ensemble et améliorer ainsi le bien-être et la santé des salariés. Nos conseillers VerbaTeam sont à votre écoute pour vous guider sur ce chemin.

L’incivilité au travail : les chiffres  

  

Des études, comme celle réalisée par la Dares sur les conditions de travail, nous indiquent que les agressions et les violences externes peuvent être fréquentes. Les salariés en contact direct avec le public peuvent être concernés par les incivilités ou les agressions. 73% de la population active française est dans ce cas. Même si tout le monde n’est pas concerné, l’enquête de la Dares montre cependant que parmi ces employés :  

  • 44% disent vivre des situations de tensions dans leurs rapports avec le public ; 
  • 54% déclarent devoir calmer des gens dans le cadre de leur activité professionnelle ; 
  • 15% des salariés déclarent avoir été victimes d’une agression verbale de la part du public, au cours des 12 derniers mois. 

Les métiers les plus exposés 

Il existe des métiers plus concernés que d’autres aux risques d’agression. Selon l’enquête réalisée par la Dares, les métiers les plus exposés aux risques d’incivilité sont les agents de la fonction publique, notamment ceux travaillant en milieu hospitalier. D’autres métiers sont traditionnellement répertoriés comme étant à risque comme les convoyeurs de fond, les forces de l’ordre, les agents de sécurité et les huissiers mais aussi les métiers en contact avec des personnes potentiellement violentes comme les gardiens de prison ou encore le personnel travaillant en hôpital psychiatrique. Les métiers manipulant de l’argent comme les caissiers, les employés de banque ou de poste, les vendeurs en magasin sont également plus exposés au risque d’agression verbale ou physique. Les téléconseillers ou les personnes travaillant dans les call centers subissent également la violence verbale dans l’exercice de leur fonction. 

  

Les situations à risques 

Au-delà des métiers à risque, les violences externes augmentent également lors des situations suivantes :  

  • La qualité de la prestation ne correspond pas aux attentes des clients ;  
  • Les délais d’attente sont trop importants et le public n’en est pas averti ;  
  • Les réponses des entreprises / administrations sont trop généralistes et ne prennent pas suffisamment en compte les demandes spécifiques des publics/usagers ; 
  • Le manque de personnel ne permet pas d’assurer un accueil ou une prise en charge qualitative ;   
  • Les salariés travaillant seuls comme les conducteurs de bus, les livreurs ou exerçant en horaires atypiques ou décalés. 
     

La hausse qui est constatée ces dernières années dans ce domaine peut également trouver ses racines à travers plusieurs facteurs :  

  • Le contexte de crise actuelle entraîne des tensions sociales qui augmentent l’incivilité. Par exemple, le retour de l’inflation ces dernières années a favorisé une hausse des violences verbales notamment auprès des caissiers ou chez les commerçants ; 
  • La digitalisation des services peut parfois entraver leur accès ou créer de la frustration chez les usagers. Les difficultés d’accéder à un être humain pour répondre à une question ou résoudre un problème sont souvent mal vécues. Les usagers se retrouvent souvent seuls face à des chatbots ou des messageries. Lorsqu’ils finissent par joindre un interlocuteur dans l’entreprise, souvent avec de très grandes difficultés, la colère peut alors s’exprimer. Demander aux clients d’effectuer des démarches ou des actes seuls, qui étaient auparavant réalisés par du personnel, est également une cause de mécontentement. C’est le cas par exemple dans les supermarchés avec les caisses automatiques où les clients scannent eux-mêmes leurs courses. 
     

Les conséquences sur les salariés

Les agressions physiques et verbales mais aussi les incivilités peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé physique et mentale des salariés. Celles-ci dépendent de leur gravité, de leur fréquence et de l’état dans lequel les salariés se trouvent au moment des faits.  

  • Les incivilités répétées quotidiennement ont des répercussions comme la peur, la perte de motivation et de confiance mais aussi le désengagement vis-à-vis de l’entreprise surtout si celle-ci ne vient pas en aide auprès de ses salariés ; 
  • Faire face à des incivilités ou des agressions verbales au quotidien peut entraîner un état de stress permanent. Les salariés travaillant dans un environnement où ils ne se sentent pas en sécurité peuvent voir leur santé mentale se dégrader. Ils peuvent souffrir d’insomnies, d’anxiété et développer des symptômes dépressifs ; 
  • Une agression physique peut entraîner des blessures qui peuvent nécessiter une prise en charge médicale ou une intervention en urgence ; 
  • Les salariés victimes comme ceux qui sont témoins d’une agression peuvent développer un stress post-traumatique. 

Les conséquences sur l’entreprise 

Un environnement de travail où les salariés se sentent menacés a également des conséquences non négligeables pour les entreprises comme :  

  • Une hausse de l’absentéisme ; 
  • Une mauvaise ambiance de travail ; 
  • La baisse de la performance et de la productivité ; 
  • Des difficultés de recrutement ; 
  • La dégradation de l’image de l’entreprise. 

 
 
Comment les entreprises peuvent-elles agir ? 
 

Les entreprises ont l’obligation d’agir afin d’assurer la sécurité et la santé des salariés. Les incivilités ou les agressions, même si elles sont le fait de personnes extérieures à l’entreprise, peuvent être prévenues et/ou réduites. 

Recenser les actes d’incivilité / agressions 

  

Tout d’abord, les entreprises doivent procéder à une évaluation des situations / métiers les plus à risques. Pour cela, elles peuvent s’appuyer sur plusieurs outils pour procéder à cet état des lieux comme par exemple les plaintes qui ont déjà pu être déposées en cas d’agressions, collecter des informations auprès de la médecine du travail, analyser les causes d’absentéisme des salariés… 

La réalisation d’une enquête auprès des collaborateurs est nécessaire. En effet, toutes les situations d’incivilités / agressions ne font pas l’objet systématiquement d’une plainte ou d’un arrêt de travail. Certains salariés peuvent même les garder sous silence car ils peuvent parfois ressentir une forme de culpabilité. En effet, s’ils ont le sentiment d’en être responsable et ils peuvent vivre ces situations comme un échec personnel. Grâce à ce travail de recensement, les entreprises pourront avoir une analyse plus fine des actes violents et des situations dans lesquelles elles s’expriment le plus. Selon les résultats de cette analyse un plan d’action adapté pourra être mis en place. 

Les principales incivilités vis-à-vis des salariés sont généralement les suivantes :  

  • Les personnes qui ne respectent pas les files d’attente ;  
  • L’absence des règles de politesse de base comme saluer et remercier ; 
  • Les usagers qui font preuve d’irrespect par le regard ou la voix ; 
  • L’emploi du tutoiement. 
     

 
Prévenir les violences externes en amont 

La prévention des incivilités / agressions est possible. Il convient d’agir directement sur les causes qui sont souvent liées au fonctionnement de l’entreprise et de son organisation. La gestion de la relation client est primordiale pour prévenir et limiter l’exposition aux incivilités.  

Voici des pistes d’action possibles :  

  • Afin de limiter le mécontentement des clients, il faut en comprendre les causes. Réaliser régulièrement des enquêtes de satisfaction est un bon moyen de les connaître et de les prendre en compte ; 
  • Simplifier les procédures clients, adapter les horaires d’ouverture, limiter les temps d’attente ; 
  • Garantir un meilleur fonctionnement en prévoyant plus de personnel, en améliorant l’accueil des clients,  
  • Mieux répartir les rôles de chacun, apprendre aux salariés à faire preuve d’empathie et d’écoute ; 
  • Mieux gérer la densité de clients en organisant des files d’attente, mettre en place une signalétique claire, maintenir la propreté des locaux. 
     

Empêcher les passages à l’acte 
 

Agir sur les causes des incivilités est une étape indispensable mais elle ne suffit pas à enrayer tous les actes de violence qui peuvent être commis sur les salariés. D’autres mesures doivent être prises pour dissuader les passages à l’acte et sécuriser les lieux de travail :  

  • Mettre en place un sas de sécurité et des vigiles ; 
  • Installer des vitres ou des écrans protecteurs pour les guichets, comptoirs d’accueil, caisses, etc. ; 
  • Équiper les locaux de caméras ou d’un système de vidéo-surveillance et d’un système d’alarme ; 

Mettre en place des salles de repos pour les salariés à l’abri des regards des usagers car les pauses peuvent faire l’objet de mécontentement de la part des clients notamment lors de fortes affluences. 
La formation des salariés à la gestion des incivilités ou agressions est également fondamentale. Elle doit les aider à savoir agir en cas d’incivilités mais aussi à détecter très tôt les signes annonciateurs d’une agression et savoir agir rapidement. Ces formations concernent à la fois ceux qui sont exposés directement aux incivilités mais aussi leurs managers. Ces derniers doivent faire preuve d’écoute et d’empathie vis-à-vis de leurs collaborateurs et surtout agir en cas de problèmes. Ils doivent également détecter les situations à risque afin de pouvoir mettre des solutions en place pour les désamorcer en amont. 
 

Accompagner les victimes 


 En cas d’agressions, une procédure d’alerte et d’aide aux victimes doit être mise en place par les entreprises. Les secours doivent être contactés en priorité ainsi que la direction. Les victimes tout comme les témoins d’une agression ne doivent pas rester seuls dans les heures qui suivent et doivent être pris en charge médicalement et psychologiquement. La direction et le management doivent soutenir les victimes dans toutes les démarches légales et administratives à effectuer. Un soutien psychologique dans la durée doit également être proposé aux victimes et aux témoins. 
 
 Un débriefing post-agression avec l’ensemble des parties prenantes est également nécessaire afin de faire toute la lumière sur les circonstances de l’incident et de renforcer / adapter le plan de prévention ainsi que le dispositif de sécurité.  
 
 
Les incivilités et les agressions au travail pour les salariés en contrat avec le public ne sont pas nouvelles. Cependant, le contexte actuel représente un terreau propice à la hausse des violences verbales et physiques sur les salariés : une société confrontée à de multiples crises, la transformation des services, une pression accrue sur le rendement/objectifs qui affecte la qualité des services et un manque de personnel chronique dans de nombreux secteurs. Les entreprises doivent en prendre conscience et mettre en place les dispositifs adéquats si elles souhaitent :  

  • Garantir la santé de leurs salariés 
  • Maintenir l’attractivité sur ces métiers et limiter le turn over 
     

 
VerbaTeam est à vos côtés pour vous aider à prévenir et prendre en charge les victimes d’incivilités et/ou d’agressions. 

 

Source : INRS – Dossier agression et violence externe 

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VerbaTeam est un nouvel acteur de la prévention santé en entreprise avec pour ambition de la rendre accessible à tous les salariés. Les experts VerbaTeam accompagnent les entreprises au quotidien avec des solutions innovantes de bilans de santé et de diagnostic de l’absentéisme. Pour en savoir plus, contactez-nous.

Qu’est-ce que le burn-out ?

Le burn-out, connu aussi comme le syndrome d’épuisement professionnel, représente un processus graduel où l’individu se retrouve poussé au-delà de ses capacités, jusqu’à un effondrement physique, émotionnel et psychologique.  

Initialement introduit par le psychiatre américain Freudenberger dans les années 1970, ce concept a fait l’objet de recherches approfondies. Au cœur de ces études, le consensus se dessine autour d’une définition : un état d’épuisement multidimensionnel, résultant de situations de travail intenses, émotionnellement exigeantes et prolongées.  

Ce syndrome se manifeste ainsi par un épuisement émotionnel, physique et mental, découlant souvent : 

  1. D’une surcharge de responsabilités 
  2. D’une pression constante pour atteindre des objectifs inatteignables  
  3. D’un manque de reconnaissance professionnelle  

Ces facteurs contribuent à créer un environnement où l’individu perd progressivement sa motivation, son enthousiasme et le sens même de son travail. Le burn-out représente ainsi un véritable enjeu pour la santé mentale des collaborateurs, nécessitant une prise de conscience et des mesures préventives adaptées au sein des entreprises pour en limiter les effets dévastateurs.
 

La réalité du burn-out

Selon une étude OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine en 2022, 34% des salariés seraient en burn-out au moment de l’enquête, dont 13% en burn-out sévère. Ce qui signifie qu’environ 2,5 millions de personnes seraient concernées en France. 

Le burn-out est une réalité qui touche tous les types de salariés, des cadres aux employés, en passant par les managers et jusqu’aux RH eux-mêmes.   

L’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a récemment mené une enquête révélatrice sur la situation des cadres. Selon elle, plus de la moitié d’entre eux, 54%, ressentent fréquemment un niveau de stress intense, principalement en raison de la charge de travail et des délais à respecter. 

Le burn-out est donc à considérer comme une conséquence grave d’une exposition prolongée aux risques psycho-sociaux (RPS) qui trouvent souvent leur cause de départ dans le stress professionnel. Celui-ci doit être pris en considération dès qu’il se manifeste.

Le tableau clinique du burn-out : les signaux d’alarme à connaître

Le burn-out se manifeste à travers une palette variée de symptômes, comme l’identifie la Haute Autorité de Santé.   

Les premiers signaux peuvent se traduire par une anxiété persistante, une irritabilité grandissante, ou encore par des difficultés notables de concentration, ce qui érode peu à peu les capacités cognitives. Le repli sur soi, parfois assorti de comportements agressifs, s’installe insidieusement, le désengagement progressif vis-à-vis du travail se fait sentir.  
 
D’autres indicateurs doivent alerter :  

  1. La perte de la capacité habituelle du repos du week-end à restaurer l’énergie et la fatigue persistante malgré le repos 
  2. L’utilisation de substances pour tenter de maintenir un certain niveau d’énergie ou de fonctionnement 
  3. Des peurs persistantes 
  4. Des sentiments de tristesse fréquents 
  5. Des variations d’humeur importantes 
  6. Des tensions musculaires 
  7. Des maux de tête récurrents 
  8. Des troubles gastro-intestinaux 
  9. Des troubles du sommeil 
  10. Des vertiges 
  11. Des nausées 
  12. … 

Ces signes, parfois non reconnus ou minimisés par la personne concernée, sont des indicateurs nécessitant une attention immédiate et sérieuse. Reconnaître ces manifestations précoces du burn-out revêt une importance capitale pour prévenir les conséquences dévastatrices et potentiellement durables au sein de l’entreprise. 

Quels sont les facteurs de risque de l’épuisement professionnel ?

Le plus gros risque de burn-out est à trouver dans la surcharge de travail et la sur-implication qui mène à l’épuisement du corps. Cependant d’autres éléments entrent en ligne de compte comme le souligne l’INRS : 

  1. Des objectifs irréalistes : de délai, que ce soit dans l’achèvement des projets, la performance commerciale ou financière 
  2. Des attentes très fortes envers le travail 
  3. Des tensions psychiques 
  4. Des conflits de valeur interpersonnels et de différences de vues entre les salariés ou vis-à-vis des managers 
  5. Un manque de soutien du collectif 

S’ajoutent à cela des exigences émotionnelles au travail parfois intenses. C’est le cas notamment dans les professions où les collaborateurs sont confrontés à la souffrance humaine ou à des situations stressantes au quotidien, comme les incivilités au contact des clients. Ce décalage entre les ressources émotionnelles disponibles et les demandes du travail peut peser lourdement sur la santé mentale des salariés. 

Ces éléments, combinés à un manque de reconnaissance, de valorisation du travail accompli, contribuent à fragiliser la santé mentale des salariés. 

Mettre en place des mesures de prévention collective

La prévention du burn-out au sein d’une entreprise implique de considérer une série de mesures et d’actions pour anticiper ce phénomène complexe. Si chaque situation reste unique, il existe des pistes concrètes pour agir à différents niveaux. 

Prévention des RPS par l’intégration des facteurs de risque

L’entreprise peut anticiper le burn-out en tenant compte des six familles de facteurs de Risques Psychosociaux (RPS) dans ses évaluations et ses actions de prévention. Une approche participative d’évaluation des risques, incluant différents acteurs (employeur, représentants du personnel, médecin du travail, salariés, etc.), permet de considérer les perceptions propres à chaque métier. 

Sensibilisation et formation des collaborateurs


Informer et former les salariés sur le burn-out est primordial pour les rendre capables de repérer des signaux émanant d’eux-mêmes ou de leurs collègues. Ces formations favorisent une prise de conscience et peuvent aider à repérer les situations à risque.

Gestion de la charge de travail


La surcharge de travail est un facteur prépondérant dans le burn-out. Il est crucial que les acteurs de l’entreprise, en particulier l’employeur, veillent à ce point. Des actions telles que la planification des congés, la discussion sur les objectifs, ou l’adaptation des horaires peuvent contribuer à prévenir la surcharge de travail. 


Soutien social et échanges professionnels


La qualité des relations interpersonnelles au travail joue un rôle dans la prévention du burn-out. Encourager les échanges et le partage de bonnes pratiques, éviter l’isolement, faciliter le contact entre collaborateurs et responsables, et favoriser les moments de convivialité sont autant de mesures visant à renforcer le soutien social.

Accord de marges de manœuvre et reconnaissance du travail


Donner aux salariés une certaine latitude dans leur travail, les impliquer dans les décisions qui les concernent et assurer une juste reconnaissance de leur contribution sont des éléments clés pour prévenir le burn-out. Une communication transparente et des retours sur le travail accompli renforcent ce sentiment de reconnaissance. 

Briser le tabou du burn-out


Pour cela, réaliser des campagnes de sensibilisation allant au cœur de la problématique et mettre fréquemment en place des enquêtes internes pour évaluer le bien-être des salariés (charge de travail, ambiance de travail, etc.). 

Gérer les cas individuels de burn-out

La lutte contre le burn-out en entreprise nécessite de travailler en amont sur l’organisation du travail et les pratiques managériales. Des actions de prévention peuvent ainsi être mises en place pour limiter la survenue de l’épuisement professionnel. Cependant, un dispositif d’urgence pour prendre en charge les cas de burn-out avérés reste nécessaire. C’est grâce à ces deux niveaux d’action qu’il est possible d’agir concrètement et de protéger les salariés. 

Accompagner les cas de burn out avérés

Il est essentiel d’agir à la fois sur la sphère professionnelle et personnelle pour rétablir l’équilibre de l’individu. Le médecin du travail ou le médecin traitant peuvent notamment recommander : 

  1. Un arrêt de travail pour prendre du recul 
  2. Des activités de récupération telles que le repos, la relaxation ou le sport 

Selon la gravité du burn-out, une thérapie associée à un traitement peut être nécessaire. Ce processus est construit en collaboration avec le patient, impliquant médecins du travail, médecins traitants, spécialistes et médecins conseils de la sécurité sociale.

Qui sont les acteurs clés ?

Une gestion efficace du burn-out implique la coordination entre plusieurs acteurs clés, tels que les ressources humaines, le médecin du travail, le CSE et les responsables directs. Ces différents intervenants doivent unir leurs efforts pour une prise en charge complète. Parallèlement, les médecins traitants, spécialistes et psychologues jouent un rôle essentiel dans le soutien individuel des personnes affectées. Cette collaboration et cette communication étroites entre ces parties sont indispensables pour élaborer un accompagnement global du burn-out, combinant à la fois un soutien personnalisé et des actions visant à améliorer l’environnement professionnel. Dans ce processus, les managers de proximité se positionnent comme des pièces maîtresses, à la fois pour prévenir et détecter les cas de burn-out au sein de leurs équipes. 


Focus sur les managers : un rôle central dans la prévention et la détection des burn-out

Selon une étude de Cadremploi intitulée « Le burn-out » et publiée le 17 juin 2019, 87% des managers estiment manquer de soutien de la part de leur entreprise lorsqu’il s’agit de gérer un cas de burn-out au sein de leur équipe. Pourtant, ces managers jouent un rôle central dans la prévention et la détection du burn-out. Par définition responsables de la dynamique quotidienne de leurs équipes et de la gestion de leur charge de travail, leur implication peut se déployer à différents niveaux : 

  • En premier lieu, ils doivent créer un environnement de travail propice à la prévention du burn-out. Cela implique que les entreprises adaptent ou révisent leurs méthodes de management pour promouvoir des environnements plus sains. Il s’agit notamment de mettre l’accent sur la reconnaissance, la culture du retour d’expérience, l’écoute, l’empathie…
  • Ensuite, les managers doivent être outillés pour repérer les situations à risque, les comprendre et agir en conséquence. S’ils détectent des signaux précurseurs de burn-out parmi leurs équipes, ils doivent discuter avec les collaborateurs concernés et avoir une marge de manœuvre suffisante pour ajuster leur charge de travail.  

En cas de confirmation d’un burn-out, ils doivent immédiatement en informer les ressources humaines. De plus, ces managers ont aussi un rôle clé dans la réintégration des personnes ayant souffert d’un burn-out au sein de l’entreprise. En collaboration avec les ressources humaines, l’employeur et le médecin du travail, ils doivent adapter le poste de travail du collaborateur revenant après un arrêt maladie. 

Pour les aider à remplir pleinement ces responsabilités, des formations sont indispensables, de même que des procédures d’alerte claires, accessibles à chaque manager et simples à mettre en œuvre rapidement.

Préparer le retour à l’emploi après l’arrêt

Le désir de retour au travail doit être soutenu par l’environnement personnel et professionnel. Il est nécessaire de ménager un espace sécurisant pour que l’individu puisse reconstruire sa place dans son travail, ouvrant ainsi la voie à la possibilité d’envisager un nouveau projet professionnel. 

Actions préventives pour un retour réussi

Lors de la reprise, accompagner le collaborateur est essentiel pour éviter la rechute ou la rupture. Voici quelques exemples de mesures à envisager : 

  • Temps partiel ou mi-temps thérapeutique : offrir une transition progressive vers le retour au travail à travers des horaires adaptés. 
  • Planification d’une rencontre avec les Ressources Humaines : établir un dialogue structuré pour discuter des attentes, des éventuels ajustements à mettre en place et des besoins du salarié. 
  • Suivi professionnel de santé dans la durée : garantir un accompagnement médical ou psychologique continu pour soutenir la réinsertion professionnelle. 
  • Management suivi et déculpabilisation du salarié : accompagner le salarié avec bienveillance, éviter toute stigmatisation et proposer éventuellement un coaching pour soutenir la transition. 
  • Réorganisation du travail : adapter les tâches, les responsabilités ou les méthodes de travail pour faciliter la réintégration. 
  • Préparation du reste de l’équipe : informer et préparer l’équipe de travail pour faciliter l’insertion du collaborateur dans un environnement professionnel apaisé et compréhensif. 

Pour mettre en place des actions de prévention dans votre entreprise, les experts VerbaTeam vous accompagnent. 

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Une entrée sur le marché du travail marquée par plusieurs tendances de fond 

  

Avant d’aborder les attentes de cette génération, il nous semble important de comprendre le contexte professionnel dans lequel elle évolue :   

Un marché de l’emploi sous tension : les entreprises rencontrent depuis plusieurs années des difficultés de recrutement. L’enquête BMO de Pôle emploi montre que 58% des recrutements en 2022 sont jugés difficiles par les entreprises, ce qui représente une hausse de 13% par rapport à 2021. 4,5 millions de recrutements sont prévus en 2023 selon l’observatoire Adecco Analytics. Le marché de l’emploi connaît une pénurie plus particulièrement accentuée d’un côté pour les profils très qualifiés, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, ou au contraire des profils moins qualifiés comme dans les secteurs de la restauration, l’agriculture, le soin aux personnes, le BTP, le transport et la logistique. 

Une dégradation des parcours d’insertion sur le marché du travail autant pour les jeunes avec peu de qualifications que pour les personnes diplômées : les jeunes arrivent sur le marché du travail avec des conditions souvent dégradées. Le manque d’effectifs chronique crée une intensification du travail et des tensions encore plus grandes auprès des jeunes salariés. Les objectifs financiers trop lourds font perdre le sens à donner au travail. Les jeunes sont également souvent confrontés à une précarité de l’emploi avec des salaires trop bas pour avoir accès facilement au logement par exemple :  

  • Plus d’un jeune de moins de 25 ans sur deux en activité occupe ainsi un emploi précaire, selon les chiffres de 2019 de l’Insee, alors qu’ils étaient moins de 20% dans les années 1980.   

Une entrée dans le monde du travail souvent effectuée pendant la crise sanitaire ou post-Covid avec un mode de travail hybride. Ce contexte a entravé l’intégration des jeunes salariés dans leur entreprise, favorisé un manque d’encadrement ainsi que leur isolement avec les risques associés comme le stress, la perte d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle qui sont des terreaux propices propices à des fragilités psychologiques comme la dépression, l’anxiété… La santé mentale des jeunes salariés est donc mise à mal par ce nouvel environnement de travail.  
 
Un monde qui traverse de multiples crises : climatiques, écologiques, géopolitiques… L’environnement dans lequel évoluent les jeunes générations est marqué par un contexte environnemental et international sous tension. Le dérèglement climatique peut être à l’origine de mal-être comme l’éco-anxiété et une difficulté à se projeter à moyen et long terme.  

L’ensemble de ces problématiques complique l’entrée des moins de 30 ans sur le marché du travail et rend leurs conditions de travail plus difficiles. Ce sont des situations qui favorisent le stress, l’anxiété, les insomnies et dégradent ainsi fortement leur santé mentale. Même si la génération Z n’est pas un groupe homogène et cache des réalités socio-économiques différentes, les jeunes peuvent cependant être confrontés assez fréquemment à des situations délicates dès leur entrée sur le marché du travail. Celles-ci influencent fortement leur rapport au travail. Ainsi, de grandes tendances peuvent se dégager pour aider à comprendre ce que les jeunes générations attendent des entreprises aujourd’hui.  

  

Jeunes et travail : des pistes pour mieux les attirer et les fidéliser 

Des études comme celle réalisée par la CCI de Nantes Saint-Nazaire : “Jeunes et entreprises, la rencontre (im)possible. Ce que veulent les jeunes, ce que pensent les entreprises” permettent d’éclairer les entreprises pour comprendre les aspirations des moins de 30 ans.  

  

Des salaires transparents et équitables 

  

La rémunération reste un critère prioritaire et notamment auprès des plus jeunes salariés. La revalorisation salariale reste un levier important pour attirer les profils de la génération Z qui cherchent à augmenter leur niveau de vie. La transparence des salaires est également un point clé avec la rémunération des heures supplémentaires, et une attention particulière concernant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. 

Vers un management plus horizontal et participatif 

  

Les jeunes générations plébiscitent les entreprises qui pratiquent un management orienté vers la co-création, la co-construction et l’expérience participative. Le management n’est plus synonyme du “command and control”. Les collaborateurs de moins de 30 ans souhaitent pouvoir s’exprimer, participer aux solutions, donner leur avis mais aussi recevoir des feedbacks constructifs en retour. Ils ont besoin d’être accompagnés et d’être reconnus par leurs managers tout en étant assez autonomes sur leur mission. Le rôle du manager évolue ainsi vers celui de “manager coach” qui a à cœur de faire grandir ses équipes et de favoriser l’intelligence collective. Il sait déléguer et travailler dans la confiance. C’est également un management qui sait redonner de la cohésion d’équipe et rompre l’isolement, particulièrement dans une organisation du travail hybride.  

Selon l’étude réalisée par la CCI de Nantes Saint-Nazaire, pour les jeunes interrogés, un bon manager est une personne qui :  

  1. Reconnaît régulièrement les efforts de ses collaborateurs – 4,6/5 
  2. Écoute et partage l’information – 4,6/5 
  3. Transmet ses savoirs – 4,5/5 
  4. Exprime son intérêt et son souci pour le bien-être – 4,4/5 
  5. Explique sa stratégie – 4,3/5 
  6. Est un expert dans son domaine d’activité – 4/5 
  7. Agit en transparence – 4,3/5 
     
    * Échelle de 1 à 5 (1 : pas important – 5 : très important)  
      

Les entreprises doivent questionner et ajuster leurs pratiques managériales pour mieux répondre à ces attentes. 

Des entreprises plus engagées sur les questions sociales et environnementales 

Comme nous l’avons vu précédemment, les jeunes générations arrivent sur le marché du travail dans un contexte environnemental préoccupant. Leur entrée sur ce marché est également marquée par une évolution de la société demandeuse de plus d’inclusivité, de diversité et d’égalité notamment en entreprise. Les plus jeunes générations attendent ainsi que les entreprises se positionnent et surtout s’engagent sur ces questions. Afin de rester attractives auprès de ces profils, les entreprises doivent investir tous les champs de la RSE. L’étude réalisée par la CCI de Nantes Saint-Nazaire montre que les sujets les plus attendus par les jeunes dans ce domaine sont les suivants :  

  1. L’égalité femmes – hommes (4,3/5) 
  2. Le développement durable (4,2/5) 
  3. La diversité sociale (4/5) 
  4. Le développement des collaborateurs (3,9/5) 
     
    * Échelle de 1 à 5 (1 : pas important – 5 : très important) 

L’égalité femmes-hommes n’est pas réduite à la question des salaires même si celle-ci est fondamentale. Il s’agit également de rendre la progression des carrières dans l’entreprise plus égalitaire, de traiter les sujets de discrimination sous toutes ses formes mais aussi de lutter contre le harcèlement sexuel. 

La décarbonation de l’entreprise est également un axe majeur d’engagement. Les entreprises qui suivent cette voie doivent montrer des preuves concrètes de leurs actions avec des objectifs très clairs. Elles peuvent également rendre les salariés acteurs de ce changement en les formant aux nouveaux enjeux écologiques, en les plaçant au cœur de la réflexion d’une stratégie business plus vertueuse mais aussi en les faisant participer à des actions très concrètes au quotidien avec la mobilité douce sur le trajet domicile travail. Faire participer les salariés à ce type d’actions permet de réduire l’éco-anxiété dont ils peuvent souffrir. En effet, plus d’un Français sur deux âgé de 16 à 25 ans se dit « très » ou « extrêmement inquiet » du changement climatique selon une étude parue dans The Lancet Planetary Health en 2021. 

Les questions de diversité sociale ressortent dans le top 3 de cette étude. En effet, les jeunes générations attendent plus facilement de l’entreprise que celle-ci mette en place des actions pour lutter contre toutes formes de discrimination en entreprise (sexe, origine, orientation sexuelle, âge, classe sociale…). 

Le développement des collaborateurs devient une priorité. La transformation numérique et technologique entraîne l’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. La durée de vie d’une compétence est aujourd’hui beaucoup plus courte qu’autrefois. Afin de maintenir leur employabilité, les jeunes générations savent qu’elles vont devoir se former très régulièrement pour être capables de répondre aux métiers émergents. Elles attendent ainsi de leur entreprise de leur transmettre ces compétences et de mettre l’accent sur l’apprentissage tout au long de leur parcours. 

La quête de sens 

  

Dans un monde en pleine transformation avec des défis majeurs à relever, les jeunes salariés recherchent plus de sens au travail. De quoi s’agit-il ? 

Avoir un travail qui a du sens signifie que la finalité de leur travail doit contribuer à répondre aux grands enjeux environnementaux et/ou sociétaux. Ils souhaitent que leur métier ait une utilité concrète sur la vie des personnes. Il s’agit également d’évoluer dans une entreprise cohérente entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait. Cela peut signifier également exercer un métier que l’on aime. Promulguée en mai 2019, la Loi PACTE permet aux entreprises de mieux prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans leur stratégie. Elle introduit la notion d’entreprise à mission. Les entreprises volontaires peuvent ainsi se doter d’une raison d’être et de mieux prendre en compte les impacts sociaux, sociétaux et environnementaux de leurs activités. Les entreprises qui s’engagent dans ce chemin seront mieux positionnées pour répondre aux attentes des jeunes collaborateurs et plus attractives auprès de ce public. 

  

Un meilleur équilibre de vie 

  

Une demande de plus en plus prégnante notamment chez les jeunes générations est d’avoir un meilleur équilibre de vie. Ils souhaitent avoir plus de stabilité et de visibilité dans leur organisation de travail et les horaires. Ils sont de moins en moins attirés par les entreprises qui travaillent avec des horaires atypiques ou en coupures comme c’est souvent le cas dans l’hôtellerie et la restauration ou encore dans les métiers du soin car les changements d’horaires peuvent être imprévus. Ils souhaitent surtout avoir plus de clarté sur les plannings de travail afin de pouvoir s’organiser et ne plus être pris au dépourvu. Pour les métiers où une présence est indispensable le week-end ou le soir, les jeunes salariés souhaitent bénéficier d’une rotation plus souple et compatible avec leur vie privée. Pour les métiers où le télétravail est possible, les jeunes générations sont demandeuses de plus de flexibilité notamment à travers la possibilité de pouvoir bénéficier de jours de travail à distance. À l’entreprise et au salarié de trouver le bon équilibre entre travail à distance et en présentiel afin de préserver la cohésion d’équipe et le bien-être de chacun. Un travail mieux organisé avec des horaires qui respectent la vie privée permet de réduire le stress et l’anxiété.  

Cependant, le déploiement du travail hybride doit être encadré afin que ce mode de travail ne dégrade pas la santé mentale des salariés, ne devienne pas un facteur de risques psychosociaux (RPS) ou de troubles musculo-squelettiques (TMS). Afin de préserver la santé mentale des salariés, le télétravail doit être tout d’abord réalisé dans le respect du droit à la déconnexion pour éviter d’engendrer du stress. Les entreprises doivent également être attentives aux conditions de travail des salariés à leur domicile en leur proposant un forfait pour s’équiper si nécessaire et éviter ainsi l’apparition de TMS. Enfin, le lien social et la cohésion d’équipe doivent être maintenus avec des journées en présentiel plusieurs fois par semaine. Les jeunes générations ont souvent souffert d’isolement pendant la crise du COVID avec un impact significatif sur leur santé mentale comme le montrent régulièrement les études COVIPREV. Les managers doivent donc prendre en compte cette fragilité et être attentifs à préserver la santé mentale des jeunes collaborateurs. 

La génération Z est sous le feu des projecteurs. Cette génération plébiscite la justice sociale, la transparence et le sens et amène les entreprises à repenser le monde du travail tant sur le fond que sur la forme. Ce travail de fond sur l’ensemble des pratiques de l’entreprise permettra de favoriser l’engagement et redonner du sens à ces jeunes collaborateurs à condition que ce travail prenne en compte le bien-être et la santé des collaborateurs.    

Vous avez envie de mesurer l’impact de vos conditions de travail sur la santé des jeunes collaborateurs ? Vous souhaitez mettre en place un programme de prévention santé pour les plus jeunes salariés ? Nos experts VerbaTeam peuvent vous guider dans ce projet. 

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Que sont les congés illimités et les tracances ? 

  

Les congés illimités permettent aux salariés de prendre autant de congés payés qu’ils le souhaitent, sans restriction, tant qu’ils réalisent les missions qui leur sont demandées.  

Les tracances, un néologisme résultant de la contraction de « travail » et « vacances », incitent les salariés à mêler les deux et à ne plus avoir de véritable frontière entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Autrement dit, à travailler même en vacances, et seulement s’ils en ont envie, ou d’utiliser leur temps de travail de manière flexible, où qu’ils se trouvent.  

Selon le cabinet Génie des Lieux, qui a mené une étude auprès de plus de 3 400 salariés français en 2022, 35% des travailleurs sont adeptes du télétravail sur leur lieu de vacances. Et d’après une enquête VVF, 33% des 18-35 ans seraient prêts à tenter l’expérience.  

Ces approches émergentes se sont d’abord répandues aux Etats-Unis dans l’univers de la tech où il est commun de travailler projet après projet. Il est donc plus simple, entre ces périodes de travail intensif, de prendre des vacances ou bien de travailler à distance depuis son lieu de vacances. Dans tous les cas, elles ont pour objectif de favoriser l’autonomie, la flexibilité et le bien-être au travail.  Mais pour certains spécialistes, comme les juristes, ces nouvelles formes de travail ont surtout un risque : ne plus poser de limites entre travail et repos, avec des conséquences, notamment sur la santé.  

 

À quels besoins répondent ces nouvelles modalités de travail ? 

 

Leur essor peut être attribué à plusieurs facteurs :  

Tout d’abord, ces initiatives répondent à une demande croissante de flexibilité, d’autonomie et de confiance de la part des employés, en particulier des jeunes générations. N’oublions pas aussi qu’il s’agit d’un véritable mouvement de fond initié depuis la crise du Covid : le télétravail est devenu un critère majeur dans le choix d’une entreprise. Par rapport à l’avant crise sanitaire, 5 fois de plus d’annonces d’emploi mentionnent le télétravail. Ainsi, la flexibilité à travers des congés illimités, les tracances ou la semaine de 4 jours, arrivent comme une évolution naturelle. 

Selon Gallup en 2023, les jeunes professionnels d’aujourd’hui sont d’ailleurs plus exigeants et attachent une grande importance à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ils recherchent des entreprises dont les valeurs correspondent aux leurs, proposent des opportunités d’évolution professionnelle et valorisent leur potentiel.  

Quand le mode de travail ne répond pas à leurs attentes, cela se traduit par un fort désengagement : toujours selon Gallup, en 2023, seulement 7% des salariés français sont engagés au travail. Il est néanmoins intéressant d’y voir une progression de 1 point par rapport à l’année dernière, signe que les entreprises agissent.  

S’ajoutent cependant à cela d’importantes difficultés de recrutement : d’après une étude de Pôle Emploi en 2023, 85% des employeurs sont concernés. Parmi eux, 37% admettent que les conditions de travail ne sont pas favorables, et 23% pensent qu’elles font face à un déficit d’image.  

Tout cela incite les entreprises à repenser leurs politiques de recrutement et de promotion. Selon un rapport Deloitte en 2022 intitulé “Turbulences dans la relation employeur-travailleurs”, les dirigeants ont d’ailleurs compris à 68% que, pour engager, répondre aux besoins individuels était une stratégie incontournable.  

À cet égard, les congés illimités et les pratiques de travail flexibles sont perçus comme des avantages attractifs qui peuvent jouer un rôle déterminant dans la décision des jeunes professionnels de rejoindre une entreprise et d’y rester fidèles.  

 

Les conséquences de ces nouveaux modes de travail 

  

Impact sur la productivité  

L’introduction des congés illimités et des « tracances » dans le milieu professionnel peut engendrer des résultats contrastés en ce qui concerne la productivité.  

D’un côté, l’autonomie et la flexibilité offertes par ces pratiques stimulent chez certains la créativité et le bien-être, ce qui peut se traduire par une augmentation de la productivité. Des collaborateurs trouvent ainsi qu’ils sont plus efficaces lorsqu’ils sont autorisés à gérer leur emploi du temps selon leurs préférences.  

S’agissant des vacances illimitées, les salariés concernés ne prennent souvent que “2 à 5 jours de congés en plus que la moyenne” selon le psychologue du travail Jean-Christophe Villette cité par Ouest France.   

 

Effets sur la santé mentale  

D’un côté, ces dispositifs donnent aux salariés la possibilité de réduire le stress en leur permettant de prendre du temps pour se ressourcer. D’un autre côté, si elles sont mal gérées, ces pratiques génèrent un surmenage, un sentiment de pression constante, jusqu’au burn-out.   

 

Équité et inégalités  

Les congés illimités et les « tracances » risquent aussi de creuser les inégalités entre les collaborateurs. Par exemple, certains salariés à des postes avec des obligations horaires strictes ou qui sont en contact direct avec le public – qui n’ont déjà pas accès au télétravail – peuvent se sentir exclus de ces avantages. Il est donc fondamental pour les entreprises de mettre en place des politiques qui garantissent un accès équitable à ces nouvelles pratiques, quel que soit le poste. 

 

Et le droit du travail dans tout cela ? 

La mise en œuvre de congés illimités ne doit pas faire l’économie du respect des lois sur les congés payés, le temps de travail et les autres réglementations comme la déconnexion.  

Rappelons que l’employeur a l’obligation de prendre les mesures adaptées pour que les salariés bénéficient d’un droit de repos. Il n’a pas le droit d’encourager et encore moins d’obliger ses salariés à travailler pendant leurs congés.   

  

Pourquoi ces dispositifs sont-ils à double tranchant ? 

 

Une différenciation de traitement entre les “cols blancs” et les “cols bleus” 

Ces nouvelles tendances et les attentes qui les accompagnent émergent surtout des travailleurs « cols blancs » qui ont avant tout besoin d’un poste informatique, mettant parfois à l’écart les travailleurs « cols bleus » à la production, la maintenance ou au contact des clients par exemple. Au sein d’entreprises regroupant ces deux types de travailleurs, des inégalités de traitement peuvent engendrer des sentiments de jalousie et de frustration. Cette division peut créer des tensions au sein de l’entreprise et remettre en question l’équité des politiques de ressources humaines.  

Par conséquent, il est fondamental de prendre en compte ces disparités et de trouver des solutions flexibles adaptées à chaque typologie de salarié. Et cela, pour garantir que de nouvelles pratiques bénéficient à tous, quel que soit leur domaine d’activité, afin de promouvoir une culture du travail plus inclusive et égalitaire. 

  

Congés illimités et culpabilité 

Les congés illimités et les tracances ont l’air, a priori, d’être une aubaine pour les collaborateurs en quête d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. C’est pourtant loin d’être acquis. 

L’un des principaux problèmes des congés illimités réside dans la culpabilité qu’ils peuvent engendrer. Ainsi, les salariés qui ont la possibilité de prendre des congés sans limite peuvent ressentir une certaine pression, de peur d’en abuser, de paraître paresseux ou de laisser tomber leurs collègues.   

Cette culpabilité peut être encore plus prononcée si la culture de l’entreprise n’encourage pas ouvertement l’utilisation de ces congés. Il peut donc en résulter un paradoxe où les salariés ont la liberté de prendre des congés, mais ne le font pas par crainte de paraître irresponsables ou détachés de leurs missions. 

De plus, les tracances, bien que visant la flexibilité, peuvent mener à une surcharge de travail. Les salariés qui travaillent à tout moment, n’importe où, risquent surtout de ne jamais vraiment déconnecter. Cette constante disponibilité nuit à leur bien-être, entraînant avec elle un stress accru, des difficultés à établir des limites claires entre le travail et la vie personnelle, et finalement, des problèmes de santé. 

  

Mais utiles en certaines circonstances 

Cependant, les congés illimités et les tracances ne sont pas nécessairement de mauvaises idées. Leur succès dépend en grande partie de la manière dont ils sont mis en œuvre et intégrés dans la culture de l’entreprise. Il est notamment nécessaire que le cadre soit clair et bien défini et que les collaborateurs disposent des outils et ressources pour travailler efficacement à distance.  

Les entreprises qui encouragent leurs salariés à prendre des congés quand ils en éprouvent le besoin – après une grosse charge de travail, pour avoir plus de temps pour s’occuper d’un proche – et à pratiquer les tracances peuvent en faire des outils intéressants pour améliorer le bien-être au travail.  

 

Ainsi, l’aménagement du temps de travail est pertinent en particulier pour les familles monoparentales et les aidants.  

  • Rappelons que 11 millions de Français sont aidants et, parmi eux, 23% des salariés apportent de l’aide à un proche au moins 1 fois par semaine selon une étude AXA. Parmi eux, 79% affirment que le télétravail facilite la gestion de leur emploi du temps. Parmi les mesures perçues comme les plus essentielles par les salariés aidants en entreprise, avoir des “horaires de travail plus flexibles” arrive en 1ère position pour les répondants (43%). 
  • Quant aux parents célibataires, ils concernent 1 famille sur 4 d’après les données de l’INSEE, et 84% sont des femmes selon une proposition de loi au Sénat en 2021. Comme le préconise l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail, parmi les leviers qui permettent d’accompagner la monoparentalité : une organisation du travail et des services qui facilitent la vie quotidienne, notamment à travers des horaires aménagés et le télétravail. 

Une question se pose aujourd’hui : ces pratiques pourraient-elles devenir la norme à mesure que les entreprises cherchent à attirer et à fidéliser les salariés, notamment les nouvelles générations ?  

Ou, au contraire, les entreprises pourraient-elles revenir à des modèles de travail plus traditionnels à la suite de conséquences négatives sur la santé des salariés et la productivité ? 

  

Tout changement d’organisation nécessite dans tous les cas la recherche d’un meilleur équilibre pour la santé et le bien-être des salariés. En cela, VerbaTeam vous accompagne à travers des solutions personnalisées. 

À propos de VerbaTeam

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