Une hausse de l’absentéisme plus élevée chez les jeunes
Comment peut-on expliquer cette hausse de l’absentéisme chez les plus jeunes ? Si la réouverture des lieux de convivialité a certainement favorisé la circulation du virus de la COVID-19 parmi cette tranche d’âge, cette cause cache certainement des raisons plus profondes.
La santé mentale des moins de 30 ans se dégrade
Le Datascope nous éclaire sur d’autres facteurs. Les troubles psychologiques s’installent durablement comme la première cause d’arrêts de travail de longue durée. En effet, 22,2% des arrêts de travail de longue durée survenus en 2022 sont causés par des troubles psychologiques. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il touche de plus en plus de jeunes salariés, plus vulnérables depuis la crise sanitaire.
Une crise sanitaire vécue dans de moins bonnes conditions
En effet, les jeunes travailleurs ont eu tendance à moins bien vivre les restrictions liées à l’épidémie de la COVID-19. Confinés à répétition dans des logements souvent petits, ils ont plus souffert d’isolement que leurs aînés. Cette période a laissé des traces au sein de cette population. La vague 36 de COVIPREV réalisée fin 2022 confirme les difficultés rencontrées par les jeunes sur le plan psychologique. D’après ces résultats, les personnes de 18-24 ans font partie des profils ayant une santé mentale particulièrement dégradée selon les 4 indicateurs suivants : états anxieux, états dépressifs, problèmes de sommeil, pensées suicidaires. Quant à la tranche d’âge des 25-34 ans, elle souffre plus particulièrement d’états anxieux et dépressifs.
Un contexte complexe facteur d’anxiété
Par ailleurs, d’autres problématiques ont vu le jour comme le retour de la guerre en Europe et l’accélération du dérèglement climatique. 65% des 18-35 ans considèrent d’ailleurs le changement climatique comme une urgence mondiale. Concrètement, selon une enquête réalisée par Ipsos avec le Collège de France, il s’agit de la préoccupation sociétale la plus citée parmi les 18-35 ans (44%), devant le pouvoir d’achat (41% ; 47% néanmoins chez les jeunes qui ont un niveau d’études inférieur au bac et le placent en premier). Face aux défis qu’elle représente, les jeunes salariés peuvent souffrir d’éco-anxiété, c’est le cas pour 45% d’entre eux. Si l’inquiétude face aux conséquences et aux enjeux du dérèglement climatique est normale, elle peut aussi évoluer vers des symptômes dépressifs et altérer la santé mentale des personnes qui en souffrent.
Un terreau favorable aux addictions
Les difficultés citées précédemment peuvent déboucher sur des addictions. L’anxiété, l’absence de perspective, l’isolement, la sédentarité peuvent trouver une échappatoire dans des addictions multiples comme des substances ou les écrans. Selon la MIDELCA, les 18-35 ans sont la tranche d’âge la plus concernée par la consommation d’alcool et de cannabis. Selon un communiqué d’AXA Prévention sur la dépendance aux écrans, les addictologues prenant en charge ces troubles reçoivent essentiellement des personnes de 15 à 35 ans. Ils s’accordent à dire que cette addiction est particulièrement grave chez les plus de 20 ans.
Le télétravail : un facteur de troubles musculo-squelettiques et d’isolement
Si nous avons évoqué plus haut l’isolement que le télétravail peut entraîner, l’Observatoire de l’absentéisme indique également que les troubles musculo-squelettiques sont repartis à la hausse en 2022. Ce phénomène est très probablement lié à la reprise d’activité, mais aussi à la poursuite du télétravail qui entraîne parfois un comportement sédentaire ou de mauvaises postures en fonction des équipements utilisés par le salarié à son domicile. Même si le Datascope n’indique pas de hausse particulière chez les jeunes, nous pouvons penser qu’ils sont concernés par les TMS dans le cadre du télétravail à cause des conditions de logement moins favorables et de salaires plus bas pour s’équiper correctement.
Une hausse du coût de la vie qui impacte la qualité de vie
La hausse du coût de la vie, due au retour de l’inflation, peut également avoir des répercussions plus importantes auprès des jeunes qui démarrent dans la vie active avec des salaires plus bas que leurs aînés. Comme nous l’avons vu précédemment, le pouvoir d’achat est un sujet de préoccupation majeure chez les jeunes avec un niveau d’études inférieur au baccalauréat. Ces difficultés économiques peuvent ainsi les contraindre à moins bien se nourrir, se loger ou avoir moins d’opportunités de faire du sport ou d’accéder à des loisirs pourtant essentiels à une bonne qualité de vie.
Les jeunes salariés représentent l’avenir de l’entreprise dont elle a tant besoin pour l’accompagner face aux nombreux défis qui l’attendent. Prendre soin de cette tranche d’âge se révèle être de plus en plus nécessaire.
Comment l’entreprise peut-elle favoriser le bien-être et la santé des jeunes salariés ?
Afin d’agir sur le bien-être et la santé des salariés en entreprise, l’approche doit être multifactorielle. Des actions concrètes pour améliorer la santé sont nécessaires. Celles-ci doivent être complétées par une approche plus globale touchant à la raison d’être de l’entreprise mais aussi à l’expérience collaborateur.
Prévenir et agir pour la santé mentale
- Tout d’abord, il convient de mettre en place des actions pour améliorer la santé mentale des jeunes salariés à travers :
- La mise en place d’une cellule d’écoute individuelle ;
- L’organisation de sessions de groupe sur des thématiques comme les addictions ou l’éco-anxiété en partenariat avec des experts externes ;
- La formation du management de proximité à la détection des problématiques de santé mentale et aux risques psycho-sociaux ainsi qu’à la bonne conduite à suivre pour aider les salariés concernés ;
- La diffusion de campagnes spécifiques sur la santé mentale en ciblant les jeunes salariés avec des thématiques clés comme l’éco-anxiété, l’isolement, la sédentarité et l’addiction numérique.
Mieux accompagner le télétravail
La généralisation du travail en mode hybride doit s’accompagner d’un meilleur encadrement de cette pratique afin qu’elle ne soit pas une source de RPS, de TMS ou de problèmes de santé mentale :
- Faire respecter le droit à la déconnexion ;
- Faire en sorte que les équipes puissent se retrouver ensemble au bureau au moins un jour par semaine. Cela permettrait de favoriser une meilleure cohésion d’équipe et de renforcer le lien social ;
- Améliorer les conditions de travail à domicile grâce à un forfait pour acheter les équipements nécessaires.
Le télétravail peut entraîner un risque d’isolement chez les jeunes collaborateurs. Travailler depuis son domicile plusieurs jours par semaine rompt le lien social et limite les interactions avec les autres membres de l’équipe. L’absence d’échanges et de socialisation peut être une source de mal-être et de démotivation. L’isolement peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale des jeunes salariés. Il est également important de rester vigilant à l’intégration des jeunes recrues notamment dans un mode de travail hybride. Les entreprises peuvent mettre en place des systèmes de tutorat/mentoring. Un tuteur ou mentor pourra les aider à rompre l’isolement mais aussi à se sentir mieux intégrés dans l’entreprise. Il pourra également communiquer les valeurs et diffuser la culture de l’entreprise pour aider les collaborateurs à s’en imprégner plus facilement. Il pourra enfin déceler plus facilement des problèmes qui peuvent apparaître pour agir rapidement.
Donner du sens au travail
Les différentes crises actuelles peuvent entraîner une remise en question plus profonde de la vie personnelle et professionnelle. Elles questionnent la finalité du travail, son utilité et son impact sur le dérèglement climatique et l’environnement. Ces questionnements peuvent être encore plus présents chez les jeunes. Ils souhaitent ainsi travailler pour des entreprises qui s’engagent dans la transition écologique. Selon une étude CSA pour LinkedIn et l’ADEME, Les salariés et la transition écologique dans les entreprises, publiée en 2021 :
● L’environnement est la deuxième préoccupation principale des salariés, et même la première pour les jeunes salariés de moins de 35 ans ;
De manière générale :
- 78% des salariés préféreraient rejoindre une entreprise engagée dans la transition écologique ;
- 68% des employés souhaitent être formés aux enjeux de la transition écologique au sein de leur entreprise.
Avoir une politique RSE engagée et participative est un véritable levier de fidélisation et d’attractivité pour les entreprises. Elle doit en effet permettre aux salariés d’agir et d’être les acteurs de la transformation écologique de l’entreprise avec des actions concrètes comme :
- Organiser des sessions de formation sur les enjeux de la transformation écologique et énergétique pour mieux les comprendre ;
- Accompagner le changement pour diffuser un nouveau mode de travail et de pensée dans l’entreprise afin d’innover et concevoir autrement (économie circulaire, éco conception, sobriété énergétique…) ;
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre notamment pour les trajets domicile-travail en mettant en place un forfait mobilité durable qui favorise une mobilité plus douce avec une prise en charge des frais par l’employeur ;
- Participer à des actions en partenariat avec des associations (lutter contre le gaspillage alimentaire, favoriser la reforestation, sponsoriser l’agriculture régénératrice…).
Faire vivre une expérience collaborateur positive
Les jeunes générations sont plus soucieuses de l’expérience qu’elles vont vivre au sein d’une entreprise. Dans un marché du travail en tension, la réputation d’une entreprise est fondamentale et l’expérience collaborateur doit être positive pour attirer et fidéliser les jeunes collaborateurs. Ils accordent ainsi de l’importance au respect de l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. Certains d’entre eux apprécient également les entreprises qui offrent plus de flexibilité dans les congés notamment pour leur permettre de pouvoir prendre des vacances prolongées pour faire un long voyage. Ils souhaitent également évoluer dans un environnement qui va leur permettre de développer leurs compétences professionnelles et maintenir ainsi leur employabilité tout au long de leur carrière dans un monde professionnel en pleine transformation. Cet élément est clé car cette génération sait qu’elle ne fera pas toute sa carrière dans la même entreprise et que les métiers vont fortement évoluer dans les années qui viennent. L’évolution professionnelle et des compétences est donc cruciale pour eux. Les pratiques managériales sont également un point d’attention majeur pour ces jeunes collaborateurs. Celles-ci doivent être revues pour s’adapter aux attentes de cette génération. Les plus jeunes collaborateurs apprécient particulièrement le management de proximité. Ils sont désireux d’échanger avec leurs managers notamment à travers des feedbacks constructifs. Ils apprécient les organisations plus horizontales où la communication avec le management est fluide et où ils peuvent plus facilement exprimer leur avis. La confiance que l’entreprise porte en eux est également primordiale et doit être un socle des pratiques managériales. Ils sont désireux d’avoir plus d’autonomie dans leur travail mais aussi dans leur vie professionnelle de manière générale. Ce sont des générations qui peuvent cumuler plusieurs emplois en même temps.
Améliorer le pouvoir d’achat
La baisse du pouvoir d’achat peut impacter les salariés les plus jeunes. L’étude de l’Institut Montaigne montre que les questions liées à l’argent préoccupent de nombreux jeunes. 59% d’entre eux trouvent les questions d’argent difficiles. Ces difficultés matérielles sont corrélées en fonction du niveau d’aisance financière de leurs parents. Dans ce contexte, l’entreprise peut redonner du pouvoir d’achat aux salariés grâce à des avantages sociaux et ainsi améliorer la qualité de la vie des salariés. Plusieurs bénéfices sociaux sont particulièrement appréciés comme par exemple :
- Le forfait mobilité durable déjà évoqué plus haut qui encourage les modes de transport plus écologiques et apporte une aide financière aux frais de transport ;
- Des aides pour s’abonner à une salle de sport et encourager l’activité physique ;
- Des bilans de santé afin de les encourager à prendre mieux soin d’eux et à changer leurs habitudes de vie sur la durée.
Les jeunes collaborateurs même s’ils font partie d’une même génération ne forment pas pour autant un bloc homogène. Il existe entre eux des différences importantes aux niveaux social, économique et culturel. L’entreprise doit prendre en compte ces différences pour ne pas créer de fractures ou d’inégalités de traitement au sein de ces salariés. Les attentes vis-à-vis de l’entreprise peuvent ainsi varier fortement d’un individu à l’autre, même jeune. Les organisations doivent les identifier et les prendre en compte afin de proposer une expérience collaborateur inclusive et positive qui donne envie aux jeunes de s’engager dans leur projet.
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Absentéisme au travail : quelles sont les causes ?
Un effet COVID-19 incontestable
La crise de la COVID-19 a bousculé le monde du travail et a changé les priorités des salariés. Désormais, ces derniers recherchent un meilleur équilibre de vie, plus de flexibilité notamment grâce au télétravail mais aussi plus de sens dans leur vie professionnelle. Les salariés attendent un environnement de travail qui favorise la qualité de vie, le bien-être et la prise en compte de leur vie personnelle.
…mais aussi de nouveaux risques de santé
La crise sanitaire a encore des conséquences négatives sur l’absentéisme des salariés. Une étude réalisée par Axa France montre bien ce phénomène. Après une stabilisation à haut niveau en 2021 (3.9% comme en 2020), cette même étude montre que la tendance s’est accélérée lors du premier semestre 2022 avec un taux d’absentéisme de 4,82%. Les modèles de projection permettent déjà d’anticiper un taux final entre 4,2 et 5% en 2022. Sur la totalité de l’année 2021, 32% des salariés s’étaient arrêtés au moins une fois. Sur le premier semestre 2022, ils étaient déjà 33% dans ce cas. Par ailleurs, janvier 2022 est un mois record avec 6,1% d’absentéisme (contre 3,3% en janvier 2019). Ce chiffre est dû à l’impact du variant Omicron qui a fortement perturbé l’emploi. Ainsi, le taux d’absentéisme persiste à un haut niveau sur le premier semestre puisqu’il est supérieur à 4%. Cette tendance concerne toutes les catégories de population, quel que soit leur âge. Cependant, ce sont les arrêts de travail de plus de 2 mois qui ont enregistré une hausse significative (+ 30% entre 2019 et 2022). Certains secteurs ont été particulièrement touchés par l’absentéisme durant la pandémie. C’est le cas de la distribution (+48,2% entre 2019 et 2022), le secteur sanitaire et social (+45,7% entre 2019 et 2022), l’hôtellerie et la restauration (+37,3% entre 2019 et 2022).
Des risques psychosociaux en hausse
Selon le ministère du travail et de l’emploi et l’insertion professionnelle, les risques psychosociaux sont définis comme un risque pour la santé physique et mentale des travailleurs. Leurs origines sont issues des conditions d’emploi, de facteurs liés à l’organisation du travail et des relations de travail. Les situations à risque sont les suivantes :
- Le stress causé par la peur de ne pas être à la hauteur des exigences
- L’épuisement professionnel
- Le harcèlement moral
- Le harcèlement sexuel ou agissements sexistes
- Les violences internes (conflits)
- Les violences externes à l’entreprise
Les risques psychosociaux ont un impact sur la santé physique (TMS, maladies cardio-vasculaires…) et mentale (addictions, anxiété, mal-être) des salariés et par conséquent sur l’absentéisme. Les risques psychosociaux représentent la première cause des arrêts de travail de longue durée. La population des 30-50 ans semble être la plus touchée par ce phénomène avec 36 % des causes d’arrêts de travail en 2021[1].
Par ailleurs, le baromètre absentéisme et prévention d’AXA montre que ce sont les arrêts de travail les plus longs (3 mois et plus) qui affectent le plus fortement le taux global d’absentéisme. En effet, si le taux d’absentéisme ainsi que la durée moyenne des arrêts sont quasiment stables entre 2020 et 2021 (+4 %), cette différence est beaucoup plus prononcée lorsqu’on observe les arrêts de travail de 2 mois (+ 8,7 %) et de plus de 3 mois (+ 10 %).
Une santé mentale plus fragile
Confinements à répétition, isolement, peur pour soi et ses proches, stress …la crise sanitaire a eu des conséquences non négligeables sur la santé mentale des Français. Afin de mesurer l’état de la santé mentale des Français, Santé Publique France en partenariat avec BVA, a lancé une étude baptisée COVIPREV. Sans surprise face à un contexte qui a évolué d’une crise sanitaire vers des crises multiples (climatique, géopolitique…), cette étude montre une hausse des troubles psychologiques parmi la population. La dernière enquête réalisée en septembre 2022 montre que la santé mentale des personnes interrogées s’est encore dégradée lors de cette rentrée :
- 18 % des Français montrent des signes d’un état dépressif (+ 8 points par rapport au niveau hors épidémie)
- 26 % des Français montrent des signes d’un état anxieux (+ 13 points par rapport au niveau hors épidémie)
- 71 % des Français déclarent des problèmes de sommeil au cours des 8 derniers jours (+ 21,5 points par rapport au niveau hors épidémie)
Cette dégradation de la santé mentale des Français qui peut être due à des facteurs externes à l’entreprise a des répercussions sur l’absentéisme en entreprise.
Les TMS sont toujours d’actualité
Ces nouveaux risques décrits ci-dessus coexistent avec ceux déjà existants. C’est le cas des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui restent très présents dans les entreprises. Selon le site Ameli.fr : en France, les TMS représentent 87 % des maladies professionnelles. En 2017, leur coût direct pour les entreprises s’est élevé à près de deux milliards d’euros à travers leurs cotisations accidents du travail et maladies professionnelles. Dans 45% des cas, les TMS peuvent entraîner des séquelles lourdes avec des risques de désinsertion professionnelle.
Absentéisme : quelles sont les conséquences pour les entreprises ?
L’absentéisme a un impact négatif sur la vie des entreprises :
- Désorganisation des équipes ;
- Mauvaise ambiance au travail ;
- Baisse de la performance et de la qualité des services ;
- Dégradation de l’image de l’entreprise ;
- Baisse de productivité ;
- Baisse de la rentabilité ;
- Détérioration du climat social ;
- Stress supplémentaire pour les autres salariés qui doivent remplacer les absents ;
- …
La liste est longue !
Par ailleurs, les entreprises ont tendance à uniquement quantifier les coûts directs liés à l’absentéisme et à ne pas prendre en compte les coûts indirects (coûts de remplacement, coûts de la baisse de la productivité, coût d’image…) En réalité, l’absentéisme pèse bien plus lourd que les entreprises ne le pensent.
Les leviers pour prévenir l’absentéisme
Suivre cet indicateur stratégique
Tout d’abord, vous devez suivre les indicateurs de l’absentéisme dans votre entreprise afin d’en comprendre les causes. Le suivi et l’analyse de ces données vous permettront de comprendre les spécificités de l’absentéisme dans votre organisation. Vous pourrez ainsi identifier les bonnes actions préventives et curatives à mettre en place. Voici des exemples d’indicateurs à suivre :
- Quelles sont les typologies de salariés concernés ?
- Quel est leur âge/genre ?
- Quelle est la longueur des arrêts de travail ?
- Quelles sont les causes les plus fréquentes ?
- Quels sont les sites concernés ?
- …
Amorcer une réflexion profonde
D’autres éléments sont à prendre en compte pour identifier des leviers d’action efficaces. Ils demandent une réflexion approfondie :
- Le contexte dans lequel évolue l’entreprise ;
- Le management ;
- Les conditions de travail ;
- Le sens donné au travail (la raison d’être de l’entreprise et son impact) ;
- Le télétravail et ses conditions de mise en place ;
- L’état de santé des salariés ;
- La gestion du stress ;
- Les risques psychosociaux les plus fréquents ;
- …
Vous devez prioriser les sujets importants pour votre entreprise et prendre ainsi la bonne direction pour lutter efficacement contre l’absentéisme.
Le management de proximité : un atout pour lutter contre l’absentéisme.
Le management de proximité est un véritable sujet de fond. Ces managers ont été très exposés pendant toute la période COVID et ont dû faire face à de nombreuses difficultés et à une situation inédite. Les managers ont dû réagir dans l’urgence et s’adapter. L’expérience collaborateur a pu pâtir de ces bouleversements. Cependant, le rôle du manager de proximité est clé. En effet, ils sont en première ligne pour prévenir l’absentéisme des équipes. Ils sont les mieux placés pour détecter les risques psychosociaux par exemple. Aujourd’hui, les managers de proximité, tout comme les ressources humaines, ont besoin d’être accompagnés pour relever les nombreux défis auxquels ils sont confrontés. L’engagement, la motivation et le bien-être des équipes en dépendent. Sensibilisez-les au bien-être des équipes, formez-les pour anticiper les situations à risque, aidez-les à adopter les bons réflexes pour soutenir leurs équipes et endosser leur rôle de nouveau leader bienveillant !
Prenez régulièrement le pouls de votre entreprise
N’attendez pas que l’absentéisme flambe pour agir. Afin d’anticiper les risques et comprendre l’état d’esprit de vos salariés, réalisez régulièrement des enquêtes en interne. Vous pourrez ainsi suivre le climat de votre entreprise, mesurer l’impact de vos actions et les ajuster si besoin.
[1] Baromètre absentéisme et prévention – Axa France – juin 2022
Absentéisme : de nombreux facteurs de risques
Le télétravail généralisé et ses impacts possibles (isolement relationnel, sentiment d’un manque de reconnaissance de l’effort consenti car « invisible » lorsqu’on n’est pas au bureau, équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle…) ont potentiellement contribué à augmenter le taux d’absentéisme dans les entreprises. D’après un sondage Ifop pour Back Office Santé, datant de mai 2021, un DRH sur deux a constaté que le télétravail a été nocif pour la santé les salariés.
Comme le rappelle le réseau Anact-Aract, l’absentéisme est protéiforme. Ses causes peuvent être d’origines diverses : « les ambiances physiques mais aussi l’organisation du travail, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé, etc. »
La crise sanitaire a contribué à accentuer des facteurs de risques qui étaient déjà en germe dans l’entreprise. Comme le montre l’enquête CoviPrev (vague 29 – 28 octobre au 5 novembre 2021), l’incertitude et le manque de relations sociales ont pu venir renforcer des situations de fragilité psychique : « 23 % des Français montrent des signes d’un état anxieux. »
De plus, le manque d’activité physique ou le recours accru aux écrans ont pu venir accroître des troubles du sommeil : « 66 % des Français déclarent des problèmes de sommeil au cours des 8 derniers jours. »
Mais l’absentéisme peut également s’expliquer par des facteurs structurels. On distingue alors entre :
- Les causes directes, qui sont subies de plein fouet par le salarié. On retrouve ainsi les accidents de travail et/ou de trajet, ainsi que les maladies professionnelles.
- Les causes indirectes, qui sont liées à l’environnement de travail dans lequel évolue le salarié. Les différents éléments incriminés peuvent notamment être le mode de management, le manque de feedback et/ou de reconnaissance professionnelle, ou encore les phénomènes de burn-out ou de bore-out.
Quelles conséquences de l’absentéisme sur la vie de l’entreprise ?
Les impacts sur la vie de l’entreprise peuvent être aussi nombreux que délétères. L’absentéisme peut notamment conduire à une désorganisation plus ou moins prononcée des équipes, amenant à revoir fréquemment l’organisation du travail et la répartition des tâches. Il peut aussi être à l’origine d’une baisse de qualité ou générer des coûts supplémentaires liés, par exemple, au remplacement inopiné des absents.
Lutter contre l’absentéisme : une responsabilité collective
L’absentéisme n’est pas seulement l’affaire de la DRH est qui est la direction qui suit le plus souvent cet indicateur. La direction de l’entreprise, la DRH et l’ensemble des managers doivent se mobiliser pour :
• Accompagner les salariés sur les thématiques liées aux risques psychosociaux
• Repérer les zones de fragilité
• Accompagner les salariés dans l’hybridation du travail
• Suivre l’état de santé des salariés
Face à l’absentéisme, adopter une approche globale
Comment concevoir et mettre en œuvre une telle stratégie de prévention de l’absentéisme ? L’entreprise peut s’inspirer du triptyque « comprendre, agir, mesurer » :
- Comprendre l’absentéisme et identifier ses causes à travers des outils de diagnostic et de suivi.
- Agir pour influer positivement sur la santé des salariés en construisant un plan de prévention et en identifiant des opérations.
- Mesurer les risques pour renforcer la résilience du groupe et piloter les impacts en continu.